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EPST/Affaire « Sextape des élèves » : le rétropédalage du ministre Me Tony Mwaba Kazadi !

Acculé par l’opinion publique jusque dans son dernier retranchement pour avoir décidé l’exclusion définitive du système scolaire national des élèves coupables des actes immoraux dans une vidéo virale sur les réseaux sociaux, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique( EPST), Me Tony Mwaba Kazadi, vient de se rétracter 24 heures seulement après !
Alors que la déclaration de cette exclusion définitive a été publiquement lue en présence du numéro 1 de l’EPST, le responsable de ladite école avait fait savoir que c’est sur instruction de l’autorité nationale que cette décision a été prise.
Moins de 24 heures après, le cabinet du ministre de l’EPST vient d’apporter une précision selon laquelle cette instruction n’émane pas du numéro 1 de l’Enseignement primaire et secondaire en RDC.
» Contrairement à ce qui se lit dans la presse depuis ce mardi, le Ministre Tony Mwaba n’a jamais exclu les élèves auteurs du sextape au sein de l’école Saint-Georges, du système éducatif congolais », indique-t-on.
Selon le procès verbal établi par le conseil de discipline de Saint Georges, ajoute le cabinet du ministre, la décision d’exclure définitivement ces élèves du système éducatif congolais n’y est pas reprise ni même ailleurs non plus. » Ce, même si le ministre l’avait souhaité vu la gravité de la situation », indique le cabinet du ministre dans une mise au point rendue publique ce mercredi 8 septembre.
Il ajoute par ailleurs, que cette divulgation d’information n’a donc pas lieu d’être sauf si le but est de faire le feu tout bois.
Malgré ce rétropédalage du ministre, l’opinion publique continue de se demander comment le garant de l’éducation nationale, intellectuel et avocat de surcroît, a pu inspirer et entériner, de manière épidermique, une si grave décision d’interdire la scolarité aux mineurs durant toute leur vie sur l’ensemble du territoire national !
Le monde entier a visionné la vidéo dans laquelle les responsables de l’école St Georges déclinent les sanctions prises contre les élèves immoraux en présence du ministre qui n’a pas soulevé la moindre objection, alors que sa mission est justement de garantir une bonne scolarité à tous les enfants du pays. L’éducation étant un droit inaliénable dans toutes les constitutions du monde.
Alors que le cabinet de Tony Mwaba rappelle qu’un ministre a une seule voie légale( l’arrêté) par laquelle il prend ses décisions, les Congolais sont ébahis de voir que c’est sur instruction personnelle du même ministre que ces mineurs déviants ont été sacrifiés à vie.
Rappelons que l’histoire récente de la RDC, depuis l’avènement des réseaux sociaux, a enregistré plusieurs scandales sexuels dont les acteurs sont autant des journalistes, des ministres en fonction, des députés nationaux, des pasteurs, des sportifs et autres, cependant aucune sanction de cette ampleur n’a été prononcée à l’endroit de tous ces acteurs !
De son côté, le ministre des droits humains, Fabrice Puela, se dit rassurer par son collègue de l’EPST.
« Le ministre des droits humains est rassuré par son collègue de l’EPST, les élèves du collège St Georges, auteurs d’actes immoraux (que nous condamnons fermement) sont exclus de l’école et non du système éducatif national. Merci de le faire savoir à tous., » a écrit le Ministre des Droits Humains Fabrice Puela sur son compte Twitter.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Enfants soldats à l’Est de la RDC : le CEPEF alerte sur des violations graves et plaide pour une action urgente

La Convention internationale des droits de l’enfant ainsi que la Loi portant protection de l’enfant interdisent formellement le recrutement d’enfants par les groupes et forces armés. Pourtant, dans l’Est de la République démocratique du Congo, des enfants sont encore enrôlés, de gré ou de force, par des groupes armés, souvent en raison du manque de combattants adultes.
Le 4 octobre 2012, le gouvernement congolais a adopté un Plan d’action visant à lutter contre le recrutement et l’utilisation d’enfants ainsi que contre d’autres violations graves de leurs droits. Ce plan figure dans les engagements de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.
Le Cercle d’études pour la protection de l’enfant et de la famille (CEPEF), une structure initiée par des chercheurs universitaires et des experts en travail social œuvrant pour la promotion des droits de l’enfant, la protection des familles et la réinsertion socio-économique des enfants et jeunes en situation de rue, dénonce aujourd’hui les violations graves dont sont victimes les enfants dans le conflit armé opposant le M23, soutenu par le Rwanda, aux forces gouvernementales.
Fort de l’arsenal juridique existant, le CEPEF plaide auprès des autorités compétentes pour l’actualisation du Plan d’action pour le retrait des enfants associés aux forces et groupes armés, ainsi que pour la mise en place de mécanismes rigoureux d’évaluation de leur âge.
Dans cette perspective, les assistants sociaux, les experts de terrain, les responsables militaires et civils des services concernés doivent se réunir — avec l’appui technique du CEPEF — afin de réfléchir à un programme de Démilitarisation, Démobilisation et Réinsertion (DDR) des enfants soldats.
La paix, dit-on, se prépare. Mais quelles seront les conséquences psychosociales pour ces enfants dont les droits ont été bafoués ? Alors que l’on évoque la fin de la guerre, il est plus que jamais urgent d’agir pour eux.
Osée MUKOKO ZANGA