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Démocratie dictatoriale ou dictature démocratique ?  (Par  Émile Yimbu, journaliste politologue )

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Je réfléchis sur la sociologie du pouvoir en rdc. Le pouvoir dans sa totalité. Du chef de classe de l’école primaire à la présidence de la République en passant par la succession héréditaire (des chefs coutumiers) et le leadership des gangs.

La tenue des élections telle qu’elle se passe dans ce pays donne lieu à une réflexion profonde sur le phénomène de démocratie.

La démocratie est connue, depuis les réflexions de Roosevelt, comme pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple . L’avènement de la décentralisation politique en rdc, basée sur le découpage territorial, enracinerait ladite démocratie, dans ce sens qu’elle (la décentralisation) implique la participation du peuple-souverain primaire dans l’exercice du pouvoir, mieux, dans la gestion de la chose publique. En effet, j’estime que c’est une erreur de laisser à l’écart de la gestion publique le peuple après que celui-ci ait donné le pouvoir à un groupe d’individus que l’appareil de l’Etat nomme sous le vocable de “représentants”, “députés”, etc.
La définition de Roosevelt du concept “démocratie” paraît, de ce point de vue, incomplète ou carrément limitée ! Elle paraît encore comme une escroquerie du pouvoir par les hommes forts du monde. Cette thèse a son fort dans les pays où le concept de démocratie ne revêt aucun sens. La République “démocratique” du Congo offre un exemple très éloquent à ce sujet, eu égard à l’exercice du pouvoir dans ce pays. Le mot démocratie qui fait partie intégrante de la dénomination du pays n’est là peut-être que pour différencier le pays d’un autre qui porte le même nom. Dans ce pays, la démocratie n’est connue que de nom. Aucun indicateur de démocratie n’est observable.

La population congolaise lors de marche pacifique

Dans ces pays, dont la majorité se situe dans le tiers monde, le peuple est tenu loin des préoccupations de ceux qui exercent le pouvoir prétendument en son nom. Le pouvoir ne s’exerce à son avantage. Escroquerie officielle, puisque le peuple n’y trouve aucun compte. Au contraire, ce peuple ricane et appelle au changement. C’est avec raison que ce changement vise plus et avant tout les hommes à la tête des pays. Changement d’hommes. Dans ces pays, le pouvoir s’exerce de manière à dépouiller les richesses de l’Etat. Cela donne impression que des dirigeants règnent par défis. Défis d’avoir “ravi” ce “pouvoir du peuple” de Roosevelt.
Même l’élection n’y joue aucun rôle. Cette démocratie, Socrates y croit comme un système où le peuple, par naïveté, donne le pouvoir à des idiots.

L’idiot, ou le dictateur pour le cas de la RDC, obtient le pouvoir par la ruse. Avant les élections (pendant la campagne électoral), ceux qui cherchent les suffrages adoptent un comportement flatteur. Ils sont humbles, bienveillants, etc. Ceci s’explique en grande partie par les promesses qu’ils font dans leurs meetings. Ils promettent même ce qu’ils se savent incapables d’offrir au peuple, de réaliser, par leurs efforts ou par la logistique de l’Etat. Quand ils ont obtenu le pouvoir, ils deviennent orgueilleux, forts, vaniteux, etc. Bref, ils deviennent des dictateurs. Le général Marius de la Rome antique parle d’eux dans un discours au peuple, reporté par le journaliste et historien Salluste.

Expliquée aux enfants, la démocratie est l’exercice du pouvoir en faveur du peuple, pour le bien du peuple. Ce bien du peuple se définit comme la recherche du bonheur collectif. En d’autres mots, il s’agit du respect du pacte social qui stipule tacitement que la politique est la recherche du bien de la société où s’exerce le pouvoir. Le pacte social, pour la rdc, se décline sur le respect de tous les engagements pris par la minorité des politiciens à la tête du pays en vue de trouver la satisfaction des besoins sociaux du peuple congolais. De la signature de l’accord de Lusaka aux accords du Centre Interdiocesain de décembre 2016 en passant par les accords de Mbudi et différents accords entre le patronat, le gouvernement et le syndicat, le peuple congolais a exprimé le voeu de changement. Ce voeu de changement a abouti à la pression pour le renouvellement de la classe politique.

La démocratie devient dictatoriale dès lors que dans un État, le peuple, reconnu comme souverain primaire, donne une orientation que les hommes au pouvoir respectent et inscrivent dans leurs actions gouvernementales. A un certain moment, Rome nommait un dictateur à la tête de la République, si les conditions politiques l’exigeaient. Le mandat du dictateur expirait à la satisfaction du besoin qui l’a invoqué. La démocratie devient alors la dictature du peuple.
La démocratie dictatoriale est alors l’imposition de la volonté du souverain primaire, qui est le dépositaire du pouvoir.

La démocratie dictatoriale, c’est aussi ce que la rdc a connu sous Mobutu et Kabila Jk. Une démocratie à leur entendement. Le président Mobutu, lui, dans sa logique de recours à l’authenticité, invoquait une démocratie à l’africaine. Ce concept existe-t-il ? Je pense que non. Mais Mobutu n’était pas interdit d’inventer et de contribuer au lexique politique. Mais la “démocratie à l’africaine” est une autre forme de dictature où l’homme fort impose ses vues, pour ses intérêts. C’est une façon de tirer les draps vers soi. En d’autres termes, c’est un refus d’appliquer la démocratie à base des principes universels.

Carte officielle de 26 provinces de la RDC

Nous venons de basculer dans une dictature démocratique à la faveur de ce que les gens appellent actuellement “nomination”. Sous prétexte d’appliquer la démocratie dans une sorte d’alternance (démocratique), le chef de l’Etat sortant se choisit un successeur qu’il décide de présenter comme vainqueur de l’élection présidentielle. Il a imposé un président de la République, dit-on. Que s’est-il passé ? Face à l’exigence populaire de changer de dirigeants par un exercice démocratique, le dictateur en impose un, de son choix.
Le changement est lui-même démocratique. Mais l’homme est le produit d’une dictature : imposition. C’est cela la dictature démocratique. Contexte où l’élection devient un besoin pour un positionnement politique. Une élection où ni les intérêts du peuple, ni son choix des dirigeants n’a été respecté.
En amont, Joseph Kabila ne voulait pas d’élection en rdc. Il les considérait comme un danger à son prestige. S’il a réussi à se taper une prolongation à la tête du pays, il il a fini par céder à la suite de la pression.
En aval, le président Félix Tshisekedi, donné pour un nommé, se contente de régner comme chef de l’Etat au grand dam de la contestation des résultats annoncés par la Ceni et l’arrêt de la cour constitutionnelle.
Malgré les réclamations du candidat Martin Fayulu ou les murmures de certains congolais, les choses demeurent telles qu’elles et la vie continue. Une démocratie (élections) soutenue par une position de dictature (l’imposition de certains politiques).

Que dire des élections du 30 décembre 2018, où le dictateur démocrate indique au doigt les responsables de la Ceni ceux qui doivent être proclamés comme élus et se choisit ceux qui doivent former l’opposition ? Dans ce contexte, quel place prend Josèphe Kabila : démocrate dictateur ou dictateur démocrate ? Mà fillette de 4 ans vient de choisir le deuxième qualificatif. Justification : Kabila a imposé les vainqueurs des élections (selon l’opinion générale et la position de l’église catholique), mais en ayant soin de laisser une marge de manoeuvre à Corneille Nangaa pour proclamer aussi les candidats dont il (Josèphe Kabila) n’avait pas besoin. Dictateur, aussi démocrate !

 

CONGOPROFOND.NET


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La Banque d’Ouganda réticente à intégrer les francs rwandais et congolais dans ses opérations de change

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La Banque d’Ouganda (BOU) a récemment clarifié sa position concernant l’absence de mises à jour régulières des taux de change pour le franc rwandais (RWF) et le franc congolais (CDF). Cette décision, qui soulève des questions dans la communauté financière régionale, repose sur un ensemble de facteurs économiques, réglementaires et pratiques.

Une stratégie axée sur la stabilité économique nationale

Kenneth Egesa, Directeur de la Communication à la BOU, a expliqué que cette approche s’inscrit dans une stratégie plus large visant à préserver la stabilité économique de l’Ouganda tout en maintenant des relations régionales équilibrées. Selon lui, la volatilité historique du RWF et du CDF pourrait introduire des perturbations indésirables sur le marché ougandais si ces devises étaient régulièrement cotées.

Notre priorité est de garantir un environnement financier stable pour l’Ouganda,” a déclaré Egesa. “Fournir des mises à jour fréquentes sur des devises plus volatiles pourrait envoyer des signaux erronés au marché et potentiellement décourager les échanges et les investissements dans la région.”

Des considérations réglementaires et diplomatiques

La BOU doit également naviguer dans un paysage réglementaire complexe. Les relations économiques de l’Ouganda avec le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC) sont encadrées par des accords de coopération politique et économique. Dans ce contexte, la publication régulière de taux de change pour le RWF et le CDF pourrait être perçue comme une ingérence dans les politiques monétaires de ces pays.

Chaque pays a sa propre souveraineté monétaire,” a souligné Egesa. “Nous préférons laisser aux banques centrales du Rwanda et de la RDC la responsabilité de communiquer sur leurs propres devises.

Une demande limitée et des défis pratiques

La décision de la BOU reflète également la réalité du marché ougandais. Selon Egesa, l’intérêt pour le RWF et le CDF parmi les commerçants et investisseurs ougandais est limité comparé aux principales devises internationales. De plus, la collecte et l’analyse des données nécessaires pour fournir des taux de change précis pour ces devises représenteraient un coût difficilement justifiable au vu de leur impact économique relativement faible sur l’Ouganda.

Obtenir des données fiables sur ces devises peut s’avérer complexe en raison d’une activité de marché réduite et de normes de reporting variables,” a expliqué Egesa. “Nous ne voulons pas risquer de diffuser des informations potentiellement trompeuses qui pourraient nuire à la crédibilité de la banque centrale.”

Une approche pragmatique pour l’avenir

La position de la Banque d’Ouganda concernant le franc rwandais et le franc congolais reflète une approche pragmatique et stratégique. Tout en reconnaissant l’importance des relations économiques régionales, la BOU reste focalisée sur sa mission principale : assurer la stabilité économique de l’Ouganda et gérer efficacement les ressources du pays.

Cette politique pourrait évoluer à l’avenir si les conditions du marché ou les priorités économiques régionales venaient à changer. Pour l’heure, la BOU continue de se concentrer sur la gestion du taux de change du shilling ougandais par rapport aux principales devises mondiales, tout en surveillant de près les développements économiques dans la région des Grands Lacs.

Claudine N. I.


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