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Coronavirus : fin de calvaire de 165 Congolais bloqués à Dubaï, le premier groupe déjà à Kinshasa !

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165 Congolais, en majorité des femmes, jadis bloqués à Dubaï, aux Emirats arabes unis, ont
regagné Kinshasa mercredi à bord d’un airbus A321 de la compagnie «
Air Arabia » affrété par le gouvernement. Ils ont été accueillis à la descente d’avion à l’aéroport international de Ndjili par Mme Marie Tumba Nzeza, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et M. Eteni Longondo, ministre de la Santé ainsi que par le vice-ministre des Affaires étrangères et des Congolais de l’étranger, Raymond Tchedya
Patay.

Dans son mot de circonstance, Marie Tumba Nzeza a exprimé un sentiment de satisfaction de voir les Congolais rentrer chez eux «
dans la joie ». Elle a fait savoir que le gouvernement a longtemps travaillé pour parvenir à ce résultat, signalant que ce premier rapatriement, représentant la moitié des Congolais bloqués à Dubaï, fait partie d’un processus qui va se poursuivre avec le rapatriement de tous les Congolais se trouvant encore à l’étranger en raison du COVID-19.

Marie Tumba Nzeza, ministre des affaires étrangères

De son côté, le ministre Eteni a indiqué que le rôle de son ministère a déjà commencé par l’aéroport de Ndjili, avec le prélèvement de la
température et la remise à chaque rapatrié d’une fiche de voyageur reprenant toutes les indications médicales.

Il a signalé en outre que parmi les rapatriés, certains ont présenté une température élevée. « Ils seront amenés à l’hôpital du Cinquantenaire pour des investigations appropriées, avant d’être mis en quarantaine », a précisé le ministre.

Les autres rapatriés qui avaient présenté une
température normale, seront logés dans des hôtels de la place, aux frais de l’Etat, pendant 14 jours. Ils y subiront 2 tests de laboratoire et ceux qui seront confirmés positifs, seront amenés à l’hôpital sous la charge du gouvernement, a-t-il souligné. A cette
occasion, il a exprimé sa satisfaction de voir des compatriotes bloqués à l’étranger en raison de la fermeture des frontières pour
cause de coronavirus, rentrés au pays.

Le Chef de l’Etat et le gouvernement sont à pieds d’œuvre pour rapatrier des Congolais
disséminés à travers le monde, a conclu le ministre de la Santé, annonçant l’arrivée jeudi d’un 2ème groupe de Congolais en provenance
de Dubai.

Quelques rapatriés approchés ont aussi exprimé leur reconnaissance envers le chef de l’Etat et le gouvernement qui ont mis la logistique pour leur retour au pays. « On a vécu un calvaire pendant plus d’un mois, en confinement et sans assistance », a dit l’un d’eux, handicapé de son état, avant de saluer l’intervention du Président de la République qui « a pensé au peuple ».

Ces rapatriés séjournaient à Dubaï pour des raisons des affaires, de tourisme et de congé.

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET

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Valentin Yves Mudimbe s’en est allé, mais sa parole demeure : l’Afrique orpheline d’un géant de la pensée

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Ce jour, la République Démocratique du Congo, l’Afrique et le monde intellectuel viennent de perdre un monument. Valentin Yves Mudimbe, philosophe, écrivain et penseur hors pair, s’est éteint aux États-Unis, laissant derrière lui une œuvre aussi dense que subversive, une parole aussi lucide qu’indomptable.

Né en 1941 à Jadotville (actuelle Likasi), en RDC, Valentin Yves Mudimbe fut l’un des intellectuels africains les plus influents du XXᵉ et du XXIᵉ siècle. Professeur émérite à l’Université Duke, anthropologue, linguiste et romancier, il a marqué les sciences humaines par sa critique radicale des épistémologies coloniales et sa déconstruction des discours dominants sur l’Afrique.

Son œuvre majeure, The Invention of Africa (1988), reste un texte fondateur des études postcoloniales. Mudimbe y démontre comment l’Afrique a été « inventée » par le regard occidental, à travers des catégories de savoir qui ont nié ses propres logiques de pensée. Pour lui, « l’Afrique n’existe pas en dehors des représentations qui la constituent », une thèse qui a révolutionné la manière d’appréhender le continent.

Yves Mudimbe n’était pas seulement un théoricien : c’était un penseur du soupçon, toujours en éveil face aux illusions des idéologies, qu’elles soient coloniales, nationalistes ou néolibérales. Dans L’Odeur du père (1982), il explore les contradictions des élites africaines post-indépendances, dénonçant leur aliénation mimétique. Son roman Entre les eaux (1973) questionne la tension entre engagement politique et spiritualité.

Il a révélé sa propre trajectoire de prêtre jésuite devenu philosophe laïc. Ses travaux sur Foucault, Derrida et les structuralistes européens en font un passeur exceptionnel entre les traditions intellectuelles africaines et occidentales. Pourtant, il refusait toute étiquette : « Je ne suis ni un afrocentriste, ni un occidentaliste. Je suis un penseur de la fracture, de l’entre-deux », disait-il.

Aujourd’hui, alors que l’Afrique est confrontée à de nouveaux défis – néocolonialismes économiques, crises démocratiques, guerres d’influence –, la pensée de Mudimbe reste d’une brûlante actualité. Son questionnement sur « les conditions de production du savoir africain » invite à repenser l’université, la recherche et les médias du continent. Il laisse derrière lui des disciples à travers le monde. Des chercheurs qui continuent de déconstruire les récits hégémoniques.

« Mudimbe nous a appris à douter, à interroger nos propres certitudes ». La RDC en deuil mais l’Afrique en héritage, conclut le polymathe, cet autre géant de la pensée post-coloniale. Le Congo pleure l’un de ses plus grands fils, mais son héritage est impérissable. Dans un pays souvent meurtri par l’amnésie historique, Yves Mudimbe rappelait que « la mémoire est un acte de résistance ».

Alors que les hommages affluent du monde entier – de Paris à Johannesburg, de Dakar à New York –, une certitude s’impose : Yves Mudimbe est mort, mais sa parole, elle, ne mourra jamais. « Les mots ne sont pas innocents. Ils portent en eux la violence de l’histoire. » — Valentin Yves Mudimbe

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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