Société
Clôture campagne « 16 jours d’activisme de lutte contre les violences basées sur le genre » : La RDC connait quelques avancées, mais le défi reste grand

C’est ce lundi 11 décembre, en présence de plusieurs femmes (activistes de la société civile/femmes politiques) et plusieurs invités, qu’a eu lieu, au collège Boboto, la clôture des 16 jours d’activisme sur les violences basées sur le genre. Une activité tenue à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Dans le lot des oratrices : Christiane Munoki Ekambo, journaliste et experte renommée en genre; Fifi Buka, point focal de « Rien sans les femmes »; Joëlle Bile, candidate à la présidentielle du 20 décembre prochain en RDC.
Autour de trois panels, les participants ont cogité sur les questions des violences basées sur les femmes, principalement dans un contexte électoral, la place des médias dans la vulgarisation de la problématique des violences basées sur le Genre, etc.
En premier lieu, Fifi Buka a expliqué sa perception des violences basées sur le genre dans le contexte congolais. A l’en croire, la RDC connait quelques avancées du point de vue des actions. Cependant, la mise en œuvre des lois reste un grand défi dans un contexte délicat, surtout à l’est de la RDC où les femmes subissent des violences. Une situation qui passe inaperçue chez plusieurs acteurs médiatiques et sociaux.
« Les 16 jours d’activisme sont passés inaperçus. Nous n’avons pas eu des programmes axés sur la lutte contre les VSG malgré que la femme représente plus de 54 pourcent de la population. Aucune campagne ne peut se faire sans tenir compte du caractère sexo-spécifique du genre féminin. Nous avons des violences liées au conflit avec conséquences les violences axées sur les femmes violences domestiques, psychologique et économique et cela constitue pour nous un champ», a déclaré Fifi BUKA, point focal de « Rien sans les femmes ».
A la suite de Fifi Buka, les participants à cette rencontre ont conclu que les médias en tant qu’acteurs sociaux ont un rôle à jouer et sont censés mettre en avant les problèmes cruciaux dans la société. Les médias ont aussi la charge de considérer la gravité de cette lutte, d’être en ébullition en vivant les faits et se considérer comme partie prenante face à ce désastre humanitaire afin d’interpeller les politiques dans cette lutte. En clair, une appropriation médiatique s’avère importante.
Convaincue que les organisations féminines ont leur rôle et, surtout, mènent beaucoup de plaidoyers, Fifi Buka fait noter, cepedant, que le changement est un processus. « La majorité des leaders sont hommes et il y a du mal à laisser des places aux femmes. Les organisations viennent en appui et la société civile vient intensifier le combat », martèle-t-elle.
« En 2018 nous avons travaillé sur le programme d’acceptation du leadership de la femme. Nous devons saluer les petites avancées. Aujourd’hui nous sommes à 17% et en 2018 nous étions à 11%. Parler du genre, c’est important. Mais nous sommes dans une période sensible. Il existe des petits efforts afin de permettre à la population de comprendre. En tant que candidat nous irons expliquer à la population c’est quoi le genre », a-t-elle précisé.
A l’issue de cette intervention, Joëlle Bile a eu à l’occasion de répondre à plusieurs préoccupations de l’assistance. La candidate à la présidentielle a précisé le caractère pédagogique de cette période où activistes et candidats ont la responsabilité de sensibiliser au mieux la population sur la thématique des VBSG. En précisant que lesdites violences basées sur le genres ne sont pas que physiques mais aussi verbales. Dans le contexte du genre, la RDC a un problème de mise en œuvre des lois par les structures.
« Ce qui a tué le Congo aujourd’hui, c’est le non respect des textes. Croyez-moi que je ferais en sorte que tous les textes qui promeuvent l’équité dans le genre féminin soient respectés. Je me suis battue pour être candidate. J’ai dû faire un recours à la Cour constitutionnelle. Je ne conçois pas que ce soit qu’une seule femme présidente à l’Assemblée !», a-t-elle souligné.
Christiane Ekambo, à son tour, a insisté sur la conscience de ces thématiques au sein des rédactions des médias et a soulevé la question des violences subies par les actrices politiques. En précisant que cette question n’a pas été assimilée et constitue tout un processus long et large dans son effectivité. Plusieurs fois, les femmes perdent leurs places dans des institutions pertinentes pour diverses raisons. « Le reste des femmes doivent se battre pour le maintien et l’occupation des ces postes par les femmes ».
Rappelons que cette activité est promue par Internews qui est une organisation non gouvernementale en appuie aux médias dans plusieurs pays. Cette structure collabore avec les médias de la RDCongo en vue de développer des projets dans le cadre d’intégration de la femme et dans le secteur des médias pour la qualité et l’accès à l’information.
Notons aussi que cette session a été organisée dans le cadre de « News Forum » du média ACTUALITE.CD.
Monica Bubanji/CONGOPROFOND.NET
À la Une
Kinshasa : Le braqueur « Congo » balance tout et accuse des officiers supérieurs

Pris en flagrant délit lors d’une tentative de braquage ratée à Mont-Ngafula, le tristement célèbre braqueur « Congo » fait des révélations explosives depuis son lit de douleur. Il met en cause plusieurs hauts gradés de l’armée et de la police, accusés d’être les cerveaux de ses opérations criminelles.
Il est allongé au sol, blessé, le souffle court. La vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux montre « Congo », l’un des braqueurs les plus redoutés de Kinshasa, confessant avec une étonnante lucidité les dessous de ses crimes. Ce bandit multirécidiviste, arrêté pour la troisième fois, parle sans filtre : noms, opérations, complicités internes… tout y passe.
Selon ses dires, plusieurs attaques à main armée survenues à Lemba, en avril et juin 2025, ont été organisées par un certain Colonel Ramazani, présenté comme le cerveau de l’opération. Il cite également un commandant Imoti, chef d’escorte, comme celui qui aurait facilité son évasion de l’auditorat militaire le mois précédent, en échange de 1 200 dollars américains envoyés via Mobile Money. « Mon complice Panzu avait pris une arme à un militaire, et moi, je suis allé chercher une moto pour le transporter », confesse-t-il, visiblement affaibli.
« Congo » affirme que lors du braquage d’un shop au terminus de Lemba, ils étaient sept membres du gang, dont lui-même, John, Éric, Samson, Danny, Jonathan, etc. Certains seraient des conducteurs de taxi-motos. Cette même équipe serait responsable du braquage d’une chambre froide à Lemba, d’un autre forfait à Salongo, à la terrasse du boxeur Martin Bakole, etc.
A Lemba, indique-t-il, c’est son complice Panzu qui avait abattu un policier voulant intervenir.
Balançant ses deux autres complices, Éric et Samson, Congo précise qu’ils sont en l’instant en fuite à Mbuji-Mayi, alors qu’un autre est à Boma. « A UPN, c’est une équipe dirigée par Muluba qui est auteur du braquage spectulaire qui y a eu lieu… »,a-t-il déclaré.
Fin de cavale à Mont-Ngafula
Le jeudi 12 juin 2025, le gang a tenté un nouveau coup à Mont-Ngafula, précisément dans le quartier Masangambila, sur l’avenue Tshakwiva. Mais cette fois-ci, leur cavale s’est heurtée à la réactivité des unités de la Police nationale congolaise.
C’est après une course-poursuite engagée sur la route By-pass, à la hauteur de l’arrêt « Bel Air », que la voiture des braqueurs, en mauvais état, est tombée en panne. Une aubaine pour les forces de l’ordre qui ont rapidement maîtrisé la situation. Grièvement blessé par balle, le chef du gang « Congo » a été capturé sur-le-champ.
Les habitants du quartier ont salué la rapidité et l’efficacité des policiers, alors que l’enquête a été confiée aux autorités compétentes.
Des complicités au sommet ?
Les accusations de « Congo » jettent une lumière crue sur l’ampleur des complicités au sein même de l’appareil sécuritaire. Si ses dires sont confirmés, il s’agirait d’un véritable réseau mafieux mêlant criminels de terrain et officiers en uniforme.
La Police nationale appelle à la vigilance et à la collaboration de la population pour faire tomber ces réseaux tentaculaires et rétablir la sécurité dans la capitale congolaise.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET