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CENI : les raisons de faire confiance à Ronsard Malonda Ngimbi ( Tribune d’Hervé-Landry Kinkani Batekele, Doctorant à Wuhan University of Technology )
Les observateurs de la scène politique congolaise assistent à une sorte de croisade au sujet de la désignation du futur président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
Les analystes de tout bord ne manquent pas d’arguments à charge ou à décharge. Et ceux qui ont le pouvoir de désigner le successeur de Corneille Naanga ne parlent pas le même langage.
Mais pour l’essentiel, tout tourne autour des noms et les plus en vue étant ceux de Ronsard Malonda Ngimbi (fils maison) et Cyrille Ebototo (expert en questions électorales de la CENCO). Tous les autres candidats sont à classer dans la cage des ambitions légitimes, mais pas toujours compétentes.
Je voudrai par cette tribune démocratique, partir de l’idée de Napoléon Bonaparte : « L’ambition dont on n’a pas de compétence est un crime ».
Il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’organisation et la gestion d’une structure comme la CENI requiert compétences et expertises ; mais aussi moralité, probité et impartialité.
Ronsard Malonda Ngimbi répond-il à ce profil ?Avant de répondre à cette question centrale de cette courte tribune, il importe d’abord de faire une brève historique de l’expérience électorale en République Démocratique du Congo.
Tout commence en 2005, avec la Commission Electorale Indépendante dirigée par l’Abbé Apollinaire Muholungu Malu-Malu. Sans être au départ expert attitré des questions électorales, le prêtre de Butembo réussira à organiser les premières élections démocratiques en République Démocratique du Congo, qui consacrent en définitive la victoire de Joseph Kabila Kabange. Les opposants et certains observateurs contestent et accusent Malu-Malu d’être au service du pouvoir.
En 2011, l’ex CEI devenue CENI est pilotée par un autre « homme de Dieu », le Pasteur Daniel Ngoy Mulunda. Au terme des élections présidentielles, législatives, sénatoriales, provinciales, le pouvoir en place garde la main avec la réélection de Joseph Kabila, et qui garde une écrasante majorité au parlement ainsi que dans les provinces. L’opposition et une frange de la communauté internationale contestent. C’est le début de la guerre des mots entre la légalité et la légitimité. Ces deux mots cèderont progressivement leur place aux glissement et glissade en marge des élections prévues en 2016. Ces élections n’auront pas lieu en cette année-là pour plusieurs raisons politiques, financières, logistiques, sécuritaires, etc.
Mais Corneille Naanga, un autre « serviteur de Dieu » est déjà là. Ancien Secrétaire Exécutif national adjoint, l’homme connaît la maison. Il finit par organiser les élections en 2018. Elles seront aussi contestées par certains, et les concepts de légitimité et de légalité refont surface.
Partant de ces trois expériences, on est porté à croire qu’en République Démocratique du Congo il y a d’un côté « les diables » qui gèrent tout, et de l’autre côté « les saints » qui observent et contestent tout. Soit !
Mais objectivement parlant, il y a lieu de considérer cette expérience électorale comme une école. La majorité a beaucoup appris politiquement. Très peu ont appris techniquement et acquis l’expertise nécessaire. Parmi ceux qui ont acquis de l’expertise, il y a Monsieur Ronsard Malonda Ngimbi. Il n’est ni saint ni diable. Mais il a acquis de l’expérience : 14 ans durant dans la boite électorale de la République Démocratique du Congo. Cette expérience de 14 ans, n’est pas un chiffon à jeter dans la poubelle. La République Démocratique du Congo a le noble devoir de valoriser les compétences de ses propres fils et filles.
Partant de son expérience, Ronsard Malonda ne serait pas un crime républicain à la tête de la Commission Électorale Nationale Indépendante. Loin s’en faut. Est-il moralement recommandable ? Oui. Pourquoi ? Il est de notoriété publique que Ronsard Malonda Ngimbi a un casier judiciaire vierge.
Catholique pratiquant, il est connu de sa paroisse et de ses proches comme un homme de foi, respectueux des principes qui régissent la vie en commun. Je le dis en témoignage de ce que je sais de lui. Nous nous rencontrions plusieurs fois dans le cadre du Mouvement International des Intellectuels Catholiques. Il a d’ailleurs été recruté agent de la CEI dans ce lot autrefois considéré comme bastion des hommes honnêtes et probes sur lesquels la nation pouvait compter afin de garantir une première bonne expérience des élections générales en RDC.
Dans l’absolu, Ronsard Malonda est de ceux qui peuvent être considérés comme témoins de l’Église. Oui, être témoin de l’Église ne se confère pas par décret. C’est une question de conviction et de foi.
Ronsard Malonda est-il crédible ? Oui. Il n’est pas héritier des péchés d’Israël reprochés aux uns ni aux autres. Après l’expérience des « hommes de Dieu », décriés à tort ou à raison, il n’est pas un crime de faire confiance à un « laïc catholique engagé et correct ». Et on le jugera par les résultats. Il est possible en mon avis que les Congolais apprennent à se faire mutuellement confiance. Et j’estime que Ronsard Malonda peut être soumis à un premier test : l’organisation des élections locales, municipales et urbaines. Il suffit que toutes les forces vives de la République se mobilisent pour cela. Sans nul doute que de la crédibilité de ces élections dépendra la crédibilité de la suite.
Que faire de l’autre candidat (Cyrille Ebototo) sur lequel opine positivement une certaine opinion ? Le poste de Secrétaire Exécutif National étant désormais vacant, il est possible de valoriser ses compétences en lui confiant ce poste stratégique dont dépend aussi la crédibilité des opérations électorales à venir. La surveillance mutuelle sera garantie. Les acharnements positif et négatif ne profitent pas au pays.
Il restera que tous les membres de la prochaine plénière de la CENI ne soient pas des moutons, car il n’est pas vrai que de Malu-Malu à Naanga, la CENI n’a eu que des dictateurs auxquels tout le monde obéissait.
À défaut de nous faire mutuellement confiance, il ne nous reste qu’une possibilité : prier le Ciel de nous gouverner sans nous. Ce qui est contraire au plan même de Dieu.
Congolais et Congolaises, faisons-nous confiance et avançons. Nous avons l’obligation de délier le passé et de regarder dans la même direction.
Hervé-Landry KINKANI BATEKELE, MSc
Doctorant à Wuhan University of Technology,
Chef de Travaux
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Horreur à Goma : assassinat de l’artiste révolutionnaire Idengo en pleine journée
L’artiste musicien révolutionnaire du Nord-Kivu (RD Congo), Delcat Idengo, a été tué par balle, ce jeudi 13 février 2025, dans la ville de Goma, en pleine journée.
D’après plusieurs sources concordantes, cet artiste âgé d’au moins 27 ans a été assassiné par des bandits armés jusqu’à présent non autrement identifiés, à Kilijiwe, zone trouble, au nord de la ville volcanique de Goma.
Il y a peu, le natif de Beni a réussi à s’évader de la prison centrale Munzenze de Goma où il était détenu, lors de l’occupation de la capitale provinciale du Nord-Kivu, par le M23/AFC.
De son vivant, Delcat Idengo s’est démarqué, dans son parcours musical, par des chansons qui interpellent le Gouvernement congolais, dans ce qu’il qualifiait de « mégestion ». Comme conséquence, il a été mainte fois arrêté par les services de l’ordre.
Pour la mémoire, à Beni, Idengo il avait également critiqué l’état de siège. Il avait été arrêté et traduit en justice. Condamné à 10 ans de prison, et envoyé à la prison Munzenze à Goma. Lors de la campagne électorale en décembre 2023, au cours d’un meeting de Félix Tshisekedi, le public avait réclamé la libération de Idengo. Ce qui fut fait quelques jours après.
D’abord libéré, l’artiste est revenu une fois de plus à Beni où il avait enchaîné avec des activités de mobilisation contre le pouvoir qu’il reprochait de ne rien faire pour mettre fin à l’insécurité à Beni et dans l’est du pays. C’est ainsi qu’en 2024, lors d’une manifestation contre la Monusco à Beni, il a été arrêté de nouveau et déféré devant la justice militaire. Sans condamnation, il avait été jeté d’abord à la prison Kangbayi à Beni avant d’être transféré une fois de plus à Goma à la prison Munzenze.
Cedrick Sadiki Mbala/CONGOPROFOND.NET
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