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Boxe : Junior Makabu défend sa ceinture en novembre à Kinshasa

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7 mois après son sacre comme champion du monde de WBC, Junior Ilunga Makabu procédera à la défense volontaire de sa ceinture au mois de novembre 2020 à Kinshasa face à un adversaire qui est, jusque-là, inconnu.

Cette annonce a été faite, ce mardi 08 septembre, au cours d’un point de presse que le pugiliste a tenu à l’espace El Africano. À ses côtés, son promoteur, Ferdinand Ilunga Luyoyo.

“Je dois défendre ma ceinture pour ne pas être déclassé dans le classement de la WBC. Le ministre nous a promis que tout se passe bien. Bientôt, je vais aller au camp d’entraînement.
Dieu nous a fait grâce d’arriver à ce niveau d’organiser un championnat du monde ici au pays avec un Congolais dans le ring, contrairement à celui d’Ali et Foreman”
, explique Junior Makabu, qui a, par la suite, fait une promesse de remporter encore son prochain combat pour faire plaisir et honneur à son pays.

Sans cette défense de titre accordée par la WBC, Junior Makabu aurait dû encore attendre de longs mois que ses principaux challengers s’affrontent. À la place, le Congolais va choisir un adversaire parmi les 10 meilleurs combattants de sa catégorie de poids.

Dans cette conférence de presse, le roi des lourds-légers de la WBC est revenu également sur son combat qu’il a livré face au Polonais le 31 janvier dernier au Shark Club à Kinshasa.

“Le combat que j’ai eu à faire face au Polonais ce n’était facile. J’ai souffert au camp d’entraînement pour m’adjuger de ce titre. J’avais doublé mon temps de préparation. Je n’avais pas de choix, je devais faire des sacrifices pour que la ceinture reste au pays”, a-t-il rappelé.

De son côté, le président de la Fédération Congolaise de boxe, mais également promoteur de Junior Makabu, Ferdinand Ilunga Luyoyo, a remercié le chef de l’État pour son implication pour que ce championnat du monde soit organisé à Kinshasa, espérant également que le numéro de la République fasse la même chose pour que Makabu garde sa ceinture.

“Cette ceinture est un plus, non seulement pour la Fédération mais également pour le pays. Vous êtes sans ignorer avant notre avènement la boxe était très loin, aujourd’hui nous sommes premier au monde. Ça fait parti des prestiges de notre pays. Nous remercions vraiment le président de la République pour son implication. Sans lui, Junior n’allait pas monter sur le ring. Il a intervenu personnellement pour que ce championnat du monde ait lieu au Congo. Nous espérons que ça sera également le cas pour la défense de cette ceinture au mois novembre”, a-t-il fait savoir à la presse.

Le président de la Fédération a évoqué aussi les préparatifs des Léopards boxe qui courent derrière des qualifications pour les Jeux Olympique de Tokyo.

Signalons que l’athlète Tshama est jusqu’ici l’unique congolais qualifié pour ces jeux. Il devrait également suivre Junior Ilunga Makabu en Roumanie pour se préparer.

Jolga Luvundisakio/CONGOPROFOND.NET


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“Les rébellions rwandaises au Kivu ( 1996-2024)” de Nicaise Kibel’Bel : Mettre fin à l’instrumentalisation de Kigali et batir, enfin, un système de défense digne d’un Congo convoité

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Question : Monsieur Nicaise, votre dernier ouvrage dérange par son titre « Les rébellions rwandaises au Kivu ». Pourquoi avoir choisi ce titre ?

Nicaise Kibel’Bel Oka : Un titre n’est jamais choisi au hasard. Son choix répond au contenu et aux réalités du livre. Effectivement, le livre décrit toutes ces rébellions rwandaises depuis 1996 qui ont trouvé un terrain d’expérimentation sur le sol congolais. Pour l’illustrer par un exemple. A chaque fois qu’il y a dialogue entre le gouvernement et les « rebelles » congolais, avez-vous déjà vu les rebelles remettre armes et équipements militaires ? Ils ne peuvent pas le faire parce que ces armes ne sont pas les leurs. Et pire, ce ne sont pas les Congolais qui les manient au front.

Q. : Comment expliquez-vous alors cette stratégie du régime Kagame d’instrumentaliser des Congolais ?

N.K.O. : C’est une stratégie simple qui fonde toute la philosophie du pouvoir au Rwanda. Elle consiste à créer des zones de tensions et à les maintenir indéfiniment. Il y a des personnes, des médias et institutions payées pour alimenter ces conflits. Ces tensions sont à la base de la guerre hybride dans la région. En réalité, Kigali n’a que faire des « rebelles » congolais pour qui il n’a aucune considération. Depuis Laurent-Désiré Kabila jusqu’à Corneille Nangaa, ils sont vilipendés et jamais leurs noms ne sont cités au Rwanda.

Q. : Les rébellions rwandaises au Kivu. Comment comprendre que derrière elles, ce sont des revendications des populations d’expression kinyarwanda qui sont mises en avant ?

N.K.O. : Il faut apporter un bémol. Paul Kagame ne défend pas les populations d’expression kinyarwanda comme il a voulu longtemps le faire croire. Il défend selon lui les populations martyrisées Hamites en RDC. C’est toute la différence idéologique. Et tant qu’on ne comprendra pas cette distinction, on naviguera à vue dans la déstabilisation de la région.

Q. : Pouvez-vous être plus explicite dans ce que vous avancez ?

N.K.O. : Au Rwanda comme au Burundi, il y a trois ethnies (Hutu, Tutsi et Twa). Les Hutu et les Tutsi parlent tous le kinyarwanda mais ne sont pas des Hamites. Défendre les populations d’expression kinyarwanda signifierait défendre les Tutsi et les Hutu. Or, Kagame voue une haine viscérale contre les Hutu qu’il qualifie à tous les niveaux des « génocidaires ». Et donc, à défaut de les défendre et de les protéger, il doit les combattre, les neutraliser. C’est ce qu’il demande au gouvernement congolais. Comment la RDC perçoit la notion du génocide ? Est-ce que tous les Hutu même ceux qui sont Congolais sont des génocidaires ? Les populations Hamites du Congo subissent-elles de réprimandes ?

Q. : Selon vous, comment mettre fin alors à toutes ces rébellions rwandaises au Kivu ?

N.K.O. : Tout d’abord il faut établir une nette différence entre le Rwanda et la RDC. Cet exercice pédagogique poursuit deux finalités. Primo, faire comprendre aux populations Hamites du Congo que ce n’est pas Kigali qui va résoudre leurs problèmes. On ne peut pas indéfiniment vivre en seigneur de guerre au bénéfice d’un autre État contre son pays. Secundo, le pouvoir au Rwanda a été construit sur la violence, sur les oppositions entre Hutu et Tutsi. Ce qui n’est pas le cas pour la RDC. Il faut d’abord aider le Rwanda à trouver des solutions aux problèmes de la cohabitation entre Hutu et Tutsi. Il n’y a que le dialogue et la réconciliation comme thérapie à des tensions ethniques.

Nicaise Kibel’Bel Oka, journaliste d’investigation et auteur du livre, en méditation. Archives Les Coulisses). 

Q. : Apparemment vous êtes le seul à faire ce diagnostic. N’est-ce pas que vous rêvez ?

N.K.O. : C’est le vrai diagnostic pour une paix dans la région. Et je ne suis pas le seul. De nombreux rwandais (Hutu comme Tutsi) sont convaincus qu’il faille un dialogue pour une réconciliation au Rwanda. Ceci, pour éviter le cycle infernal de tensions et de guerre. Aucune ethnie ne prendra indéfiniment le dessus sur l’autre.

L’ex-président Hutu du Rwanda, Pasteur Bizimungu, prédécesseur de Paul Kagame, a exprimé ce regret devant le Parlement avant d’être démis.

Q. : « Toutes les composantes au niveau national ne se sentent pas représentées dans l’autorité du Rwanda ».

Et d’ajouter à notre micro en 2001 : « Ce qui a déchiré le Rwanda, c’est plus particulièrement l’exclusion de certaines sections de la population. Pendant 150 années, se sont succédé des luttes de pouvoir entre les élites tutsi et hutu. Chaque fois que l’une arrivait au pouvoir, elle monopolisait à son profit excluant d’autres tout en violant les droits fondamentaux. Le FPR a suivi malheureusement le sentier bâti.

De par l’histoire de notre pays, il est démontré que les gens qui se sont emparés du pouvoir par la force militaire n’ont jamais réussi quelle que soit la durée au pouvoir. Toute exclusion mène forcément à la force ».

Au Rwanda, comme l’écrit Gaël Faye dans son livre « Jacaranda » : « La paix n’est qu’une guerre suspendue ». Le cycle de violence au Rwanda n’est que momentanément suspendu.

Q. : Votre livre parle de l’impunité dont jouit le régime de Kigali. Pourquoi les deux poids, deux mesures ? Pensez-vous que l’Occident ne comprend pas le drame de la région ?

N.K.O. : Les Occidentaux jouent au sapeur-pompier pour maintenir les tensions qui garantissent leurs intérêts. En choisissant le « Bon » et le « Mauvais » au Rwanda, ils ont tout fait pour que le FPR ne puisse jamais répondre de ses actes devant la justice internationale. Ce qui lui donne la force de narguer les autres. La logique des Occidentaux ne résiste pas à la logique normale. Prenez le cas de l’Ukraine. Ils livrent des armes à l’Ukraine mais lui interdisent de frapper des cibles russes. C’est exactement un embargo qui ne dit pas son nom. C’est le même cas avec la RDC. On nous impose de négocier avec le Rwanda qui occupe des pans entiers de notre territoire. Qui arme le Rwanda ?

Notre livre essaie de passer au peigne fin cette mésaventure tout en épinglant aussi les faiblesses dans notre système de défense qui est resté dans le ghetto et aujourd’hui incapable de faire face aux menaces actuels et à venir. Ce livre baigne dans la couleur locale. Mon livre est un appel à la prise de conscience contre l’instrumentalisation rwandaise et à la mise en place d’un système de défense digne du Congo. Rome a été hospitalière tout en étant expansionniste.

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A bâtons rompus avec Nicaise Kibel’Bel Oka


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Bientôt le magazine CONGO PROFOND dans les kiosques à journaux : Simplicité, Pertinence et Découverte