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Agriculture : moteur de croissance et faible distributeur de revenus. Quelle passe pour le changement vanté? (Par Célestin Ngoma Matshitshi, analyse)

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1. Résumé :

Les gouvernements du pays qui se sont succédés tour à tour de ces 12 dernières années ont tous posés les pieds de leurs programmes sur l’agriculture. L’octroi des engins par le gouvernement Muzito aux différentes couches de la nation pour la mécanisation de l’agriculture et la création du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo par celui de Matata pour accroître le niveau de vie de la population, mais hélas !

La situation demeure la même, car aucun de ces gouvernements n’a pu engendrer des avancées significatives dans la matérialisation de leurs bonnes intentions sur la vie courante, à cause de l’absence d’une politique bien planifiée dans le secteur au niveau national. Il faut quand bien même saluer l’un des gouvernements qui a, tant bien que mal, réussi à mettre en place certains organes techniques afin d’accompagner la mise en application de la politique du secteur telle que l’exprime en vœu : le Code Agricole Congolais, cas du Programme National d’Investissement conçu pour canaliser les investissements dans ce secteur.

Notant avec consternation que cette volonté ne se traduit pas par une réalité de changement pour le mieux du niveau de vie des populations, qui reste sans commentaire en permanente dégradation. Là, notre plus grande interrogation est de savoir pourquoi ces échecs ?

En répondant, on dirait sans se voiler la face que les politiques agricoles mises en place par les divers gouvernements n’ont pas attaqué le problème à sa base.

L’intervention de l’Etat et son implication dans ce secteur a montré ses limites qu’il nous serait déjà permis à réfléchir autrement, même si nous pouvons demeurer jusqu’à la moelle épinière idéologiquement socialistes.

A ce jour, il n’est plus temps de multiplier des études exigeantes en capitaux et dont les résolutions ne sont plus une innovation. Il faut reconnaître de nos jours que dans un système économique, le secteur privé est le principal créateur de richesse et distributeur de revenu dans certains secteurs dont l’Etat n’a besoin de maintenir le monopole. Par contre, il doit assurer les conditions favorables pour l’épanouissement de tout un chacun. Ainsi, il est donc d’une urgence imposante que le pouvoir public puisse mettre en place des strategies visant à rendre l’agriculture plus incitative.

Cela comprendrait de disposer les infrastructures (routes, logistiques adéquats et compétence), la mise en place des politiques d’exonérations en faveur des nouveaux investissements (extension ou implantation) dans le secteur agricole, et autres actions visant à inciter et accompagner l’investissement dans une agriculture moderne, qui répond à un impératif de rentabilité pour le producteur d’abord, d’approvisionnement du marché local et étranger, ensuite, puis par ricochet, de création des grandeurs macroéconomiques.

2. Contexte

De par la répartition spatiale de la population, la RDC est encore un pays majoritairement rural avec 61,2% de ses habitants qui vivent à la campagne. Cette population de près de 85 millions d’habitants représente près de 15 millions de ménages qui recourent aux produits agricoles, pour satisfaire les besoins essentiels à leur subsistance.

Notant que plus de la moitié de cette population vit avec moins de la moitié des richesses créées par l’ensemble du pays, et font recours à la cueillette, la pêche et au ramassage pour pouvoir survivre. Le secteur agricole qui emploie plus de 70% des actifs de la population totale, reste le seul secteur qui depuis des longues années, contribue à plus ou moins 40% au PIB. Il est renseigné que le secteur agricole emploie 85% de la population vivant dans le milieu rural et 25% dans le milieu urbain (Kankwanda et al., 2012 dans l’étude des emplois congolais).

On peut comprendre de ce qui précède que le secteur agricole est le principal secteur capable de toucher directement le ménage et en même temps demeure le secteur le plus contributeur à la croissance économique. Malheureusement il se fait constater dans le même enseigne que ce secteur ne parvient pas, en RDC, à résoudre le problème de faim. Ce que peut témoigner le taux de malnutrition et de pauvreté du pays, sans cesse en croissance depuis les années 1960.

Le taux de croissance économique du pays ne cesse de s’améliorer en passant de 2,4% en 2016 à 6% en 2019, on peut se rappeler du fameux et obscure slogan populiste, de « la stabilité du cadre macro-économique ».

Néanmoins constatons avec amertume que cette croissance est exclusivement tributaire du cour des matières premières, notamment le cuivre qui est la première ressource d’exportation du pays depuis des années avec toutes les conséquences de son prix instable dans le marché mondial.

C’est donc la raison pour laquelle l’on ne sent pas la thermique de cette croissance sur la vie courante de la population qui d’ailleurs juge ces prouesses économiques enregistrées de pures spéculations politiciennes car dit-on « on ne mangera pas la croissance, mais nous avons besoin du fufu ».

Cependant face à cette biffure ubiquiste d’une réalité purement économique et d’une vie religieusement sous le poids d’un quotidien exaspéré, la politique tente de créer une mécanisation sensée connecter la vie du citoyen et les spectacles économiques sermonnés par les améliorations de ses indicateurs.

L’agriculture est la cible prioritaire de cette mécanisation car les avantages naturels placent la RDC dans le choix des pays les plus vantés pour la réussite d’une agriculture intégrative du développement.

En effet, la RDC bénéficie d’une remarquable diversité de climats qui lui offre des possibilités des cultures très variées avec une superficie des terres agricoles arables inégalées en Afrique. Les forêts tropicales occupent 135 millions d’hectares, soit 52% du territoire et constituent une réserve importante de biodiversité et de terres aménageables.

Ainsi le secteur agricole garde la plus forte proportion des revenus du secteur informel et jouit quasiment d’une forte influence sur le tissu économique du pays en se pointant comme accumulateur des revenus.

Malheureusement c’est dans le même secteur qu’on compte les plus pauvres du pays avec le revenu le plus faible de tous les actifs mis en sommation. Sachant que ce secteur contribue à 40% à la création de richesse nationale, et que le pays compte un nombre scandaleux de pauvres et de malnutris, il y a des questions à se poser quant au niveau de production de ce secteur, sachant aussi que le seul qui attire le plus d’investissement en RDC, est le secteur minier.

On peut donc là constater l’inadéquation potentialité-réalisations du secteur agricole congolais, qui du moins reste mieux coté dans les previsions, mais que par rapport à la sensation sur les réalisations enregistrées, il y a peril en la demeure.

Etant secteur dont l’essor est intimement lié à l’amélioration du niveau de vie des populations surtout en milieu rural, puisque principale occupation de la main d’œuvre active du pays, normalement son délice qui peine à raccorder un meilleur niveau de vie de ses pratiquants, l’aurait été dans le quotidien plus que valu, si tout était mieux fait.

*I. Introduction*

L’agriculture a été et reste la ligne de départ de nos traditions et a occupé comme principale activité humaine, place du moteur de ressource dont les effets ont une flèche retour sur le ménage.

Presque dans toutes nos sociétés traditionnelles, l’agriculture est restée attachée à l’âme de production des biens matériels nécessaires à l’existence. Les forêts étaient défrichées à des étendues qu’on estimait suffisantes pour y faire les cultures.

Les taillis et petits arbres étaient abattus à la machette et les débris accumulés autour de grands arbres étaient brulés pour reconstituer le sol en nutriments. Les femmes houaient le terrain préparé par les hommes. A l’arrivée de la pluie, on semait!

C’est à ce rythme que la vie des anciennes sociétés se procurait en substance vitale, la nourriture hormis celle soutirée par la cueillette, la chasse, la pèche et le ramassage.

L’agriculture assurait, de facto, la régulation du quotidien et ainsi jouait une valeur active très particulière. Première source de revenu, l’agriculture a bonifié le peuple ancien en approvisionnant leur ménage, ce fut à peu près une activité de base.

Pratiquée de façon primitive puis améliorée empiriquement au fur et à mesure, l’agriculture congolaise s’est imprimée au même rythme que l’organisation de la société. Elle a vibrée à la même fréquence que les modifications d’une société administrativement restructurée grâce à l’arrivée du colon belge. L’impact de cette restructuration de la société sera lisible surtout dans l’arrière-pays où les villages se vidèrent petit à petit à cause de l’importation d’une forte main d’œuvre pour polir la pierre afin de bâtir l’infrastructure des nouvelles agglomérations urbaines naissantes.

Les villageois restés étaient conviés à ravitailler les travailleurs de la pierre en nourriture. D’où le début du trafic commercial transurbain, faisant ainsi de cette activité un vrai gisement des espèces. L’installation rapide des sociétés agricoles suivirent dans une agriculture purement aléatoire.

Pour améliorer ce statut d’une activité purement aléatoire mais en même temps, une activité bon marché, les explorations seront menées et les investissements dans les études du milieu et surtout du terrain et sur les opportunités à exploiter afin de drainer les capitaux seront entreprises.

Plusieurs essais ont été initiés à cette fin mais comme tout départ est difficile, les premiers pionniers de cette aventure ont été confrontés à une expérience charivari dont satisfaction était loin de l’affaire. Déjà en 1926, la Régie des plantations de la colonie (REPCO) fera des études pour réaliser l’établissement des plantations modernes.

En 1890, puis ensuite en 1891, deux expéditions seront menées par la Compagnie du Congo pour le Commerce et l’industrie, une jeune compagnie du Katanga, afin de prospecter les nouvelles opportunités économiques en s’attelant sur les valeurs agricoles de ce vaste pays.

Mais à force de demeurer dans le contact permanent avec le sol congolais, ce dernier va dévoiler le secret de ses merveilles cachées aux alouettes d’une profondeur de temps qui a léché toute la chaleur de la patience du colon.

En effet, l’essor de l’agriculture de ces années solaires pour le Congo est la conséquence des réformes initiées depuis le 15 novembre 1908, grandes réformes économiques mises qui plaçaient l’agriculture comme centre d’intérêt prioritaire, lesquelles réformes eurent permis ainsi, une florissante agriculture, pilote même du développement.

L’exportation du café, des hévéas, de la liane laticifère, de cacao et des huiles de palme va mobiliser les ressources qui ont fait le bonheur de la métropole et de la colonie. Il y a certains qui pensent que les recettes recueillis grâce à l’agriculture ont renforcé le financement des troupes militaires lors de deux guerres mondiales. Ce qui reste au moins sûre est que l’administration belge et locale auraient fonctionnées grâce à des fonds ponctionnés dans l’agriculture.

Tel est le point de départ de notre agriculture qui aurait profité à faire des bonnes affaires de l’Etat Congolais. Qu’ en reste-elle actuellement ?

II. L’agriculture et l’Etat Congolais : une interface qui réfléchit doublement

Les années 1910 ont vu une augmentation très étonnante de la production du Café, du Thé, de l’Hévéa , du Cacao, de Quinquina, de la Papaïne et de plusieurs autres plantes à fibres suite à l’effort d’abord des paysans et ensuite des gros investissements industriels. Ce qui a conduit la colonie à redimensionner ses engagements dans le secteur en accroissant la taille des actions qui de plus en plus s’affinaient d’une grande envergure. L’administration s’accablera vite de l’agriculture pour en faire un secteur stratégique en lui dotant d’un support d’organisation plus répondant.

L’enseignement agricole prend dès lors de l’ampleur d’un côté, tant de la part de l’administration que des missions, en même temps de l’autre côté, l’initiative privée des entreprises agricoles renforce leur capacité en formant des nouvelles compétences. Plusieurs stations agricoles sont créées, c’est le cas de la station Barumbu, Yangambi et Lula.

En 1921, le gouvernement organise la culture cotonnière en milieu coutumier et parraine le développement de l’industrie textile à Léopoldville. Ici nous mettons un accent sur la manière d’organisation des choses par le colon qui est la base de tout succès que nous pouvons de loin admirer. C’est le fait que l’Etat ait investi pour l’expansion et de l’agriculture industrielle et pour l’agriculture paysanne profitable aux villageois, tour à tour sans négligé ni l’un ni l’autre. C’est un peu comme qui voit la pluie s’approcher et cherche à s’abriter. L’administration de l’époque anticipait les choses et savait se préparer face à toute surprise, car en voulant promouvoir l’agriculture industrielle, elle s’est rendue en même temps compte de rétorsion suite à un déséquilibre que cela engendrerait si le milieu rural reste en déphasage. D’où sachant que la ville et le village avait des rapports pour lesquels un déséquilibre d’un côté finirait par impacter l’autre côté. Voilà la raison qui motivait d’investir et à la fois pour le compte de l’activité agro-industrielle et aussi pour la promotion du paysannat. Nous insistons sur ce point car nous voulons que ce génie colonial qui a fait des prouesses dans sa façon d’organiser la chaine d’intervention puisse inspirer les politiques actuelles car la plupart des échecs dans le secteur sont dus à l’absence d’une politique disproportionnelle entre l’agriculture industrielle et l’agriculture paysanne.

En 1933, c’est la création du paysannat agricole qui visait à assurer une large autonomie vivrière tout en confortant l’industrie textile. Ce service de paysannat est pratiquement oxydé dans le temps pour des causes que seuls les politiciens maitrisent et pourtant ce service a mis à son actif le développement agricole intégré dans le but d’améliorer les conditions de vie en milieu rural.

Aujourd’hui à cause de la vie plus amère en milieu rural, les villages se vident, une sédentarisation qui migre avec les compétences agricoles qui arrivées en ville chôment inutilement et deviennent des laissés-pour-compte. D’ailleurs aujourd’hui nous assistons à plusieurs phénomènes urbains dont l’insalubrité qui en sûrement une conséquence de forte concentration dans les villes qui se transforment ainsi en bassin des problèmes sérieux d’hygiène dont le déficit en prise en charge suite à la logistique limitée, reste une mine pour la santé communautaire. Si le paysannat existait réellement, nous en serons où nous sommes aujourd’hui ? Telle est l’une des questions qui nous pousse à savoir qu’est-ce que la politique de nos temps réserve comme réponse à cette préoccupation si vraiment l’agriculture est à priori une de ses préoccupations majeures.

Dès 1929, les huileries du Congo belge produisaient 30.296 tonnes d’huile de palme et 75.388 tonnes de noix palmistes.

Cette forte production est aussi d’une part et d’autre, due à la création des unités industrielles de production et transformation presque dans plusieurs coins du pays. Chez moi, au Lac Matshi, la plantation CK devenue peu après CIKA qu’on peut également retrouver à Mapangu, Punkur et Mangaï, en sont des belles illustrations, mais malheureusement toutes sont actuellement non-opérationnelles car abandonnées. Mon père qui en était un des ouvriers se contente encore des merveilles enchantées qu’il ne cesse de raconter à l’arrière génération. Jusque vers les années 1980, j’ai personnellement vécu ces merveilles. A estimer seulement le nombre de chômeurs que ces arrêts ont occasionnés, on peut dès lors savoir si réellement l’Etat répond à ses missions fondamentales en protégeant sa population contre le chômage? Seuls les différents ministres qui se sont succédés tout à tour à la tête du ministère de l’Agriculture

L’essor croissant d’une agriculture florissante en RDC a été très influent sur la qualité de la vie de sa population et le produit de consommation directement soutiré du champ fleurait le bonheur de toutes les couches et le marché local en été surabondé, les excédents de production faisait directement profit en renflouant le volume d’exportation qui retournait les espèces dans la caisse de l’Etat.

C’est après 1960, année de la cession de la souveraineté nationale aux congolais que la fumée sombre d’un siècle réjoui où l’agriculture a fait ses prouesses a commencé peu à peu à gagner le large du pays. En 1960 on notait une population avoisinant 10.768.000 habitants dont seulement 20% était directement actif dans l’agriculture, mais c’est à ces époques là que l’agriculture a fait le vestige de ses merveilles vis-à-vis de l’économie du pays et en même de sa population. On note qu’à ce temps-là aucun congolais ne souffrait de la malnutrition ou d’insuffisance alimentaire.

Mais actuellement avec une population qui a atteint les proportions dix fois plus grande, estimée actuellement à 80 millions d’habitants avec un fort taux de 61.2 % d’activistes dépendant directement de l’agriculture, on assiste à un déficit profond de production et le sinistre alimentaire est caresse les échelles mondiales avec une proportion tonitruante de 17% de malnutris.

Cette forte contradiction est d’abord l’œuvre d’une politique très étrange par rapport aux vrais problèmes qui gangrènent le secteur.

Si l’administration coloniale a réussi en agriculture dans les mêmes conditions de climat et de sol, c’est parce qu’elle maitrisait réellement le secteur et disposait d’une connaissance scientifique fiables sur le secteur grâce aux divers investissements liés à l’étude sérieuse de la météo, du sol etc. Et chaque fois qu’une action devait être initiée, elle était dimensionnée selon l’encrage de la cause. Il n’y avait pas d’action à peupreiste telle qu’actuellement vécue. Bukanga Lonzo aujourd’hui s’avère être une haute farce qui a rattrapé les illusions d’une arrogance stratégique rattrapée par la borgnitude. Qu’est-ce qu’il en reste encore après que les millions investis prirent le chemin de l’échec?

L’agriculture est ce gisement inépuisable qui demande plus de précision dans toute action et qui est très exigeantes en termes de connaissance. D’où l’administration coloniale investissait en amont sur les études et ensuite pouvaient sur base des données de prospection des différents problèmes liés à la météorologie, à la pédologie, à la qualité des intrants etc. procéder à investir ses capitaux sur les cultures, lesquelles ne lui procurait que satisfaction et succès.

*III. RDC : Atouts pour une agriculture distributrice de revenus*

Ancienne puissance agricole mondiale, la RDC l’a été avant 1960 et faisait partie de deux grands producteurs mondiaux de l’huile de palme derrière le Nigeria et avant la Malaisie.​C’est aussi pendant ces mêmes années-là que le revenu du secteur agricole congolais intervenait à la hauteur de 43% de ses recettes d’exportation.

La RDC, située à cheval entre les deux tropiques, sur l’équateur dans la région des grands lacs en Afrique Subsaharienne, le deuxième plus grand pays du continent avec une superficie de 2.345.410 Km2, un des rares pays au monde à partager ses frontières avec 9 voisins. Sa position géographique lui fait une ouverture fantastique au commerce transfrontalier, de par sa dimension continentale, la RDC participe dans nombreuses organisations économiques et politiques régionales et sous régionales du continent.

Avec climat chaud et humide est caractérisé par une forte pluviométrie atteignant jusqu’à 2000 mm l’an dans la cuvette, une diversité des sols dont la variété est toute propice à une agriculture sans fertilisation, car regorgeant une immense réserve d’humus, elle compte environ 80 millions d’hectares de terres arables, 4 millions de terres irrigables dont seulement 1% est cultivée, sa végétation peut supporter un breuvage de 40 millions de tête des gros bétails et son potentiel halieutique environne 700.000 tonnes de poisson par an.

Bref, la RDC grâce à son potentiel agricole peut produire toutes les variétés existantes, toutes exigences de sols et de climats, et peut nourrir environ deux milliards de personnes, ce qui ne demeure qu’une simple illusion, un talent enfuis en terre.

*IIII. Etat des lieux :*

C’est depuis les années 1965 que le secteur agricole est négligé au profit des activités du secteur minier, plus particulièrement le cuivre.​C’est au cours des mêmes années que la classe moyenne congolaise va commencer à disparaitre.

La RDC se place parmi les pays africains où l’agriculture assure une grande part dans le secteur économique car héberge un grand nombre de sa population et en même temps reste l’un des pays où le seuil de pauvreté est criant, l’Indice de Développement Humain (IDH 2018) la classe 176e au rang mondial sur 183 pays.

Avec une croissance économique en amélioration, logiquement cela devrait se traduire par des effets positifs sur le ménage et la sensation de ces effets ne devait pas être ponctuelle car la courroie de la routine jouerait sa traduction par rapport aux transmissions positives attendues, fort malheureusement la situation ne semble pas réfléchir la conductivité d’une croissance illisible dans la vie courante.

C’est à ce niveau que l’on commence à comprendre que la croissance dont il est question est certainement tributaire du secteur minier car si elle était engendrée par la croissance agricole, elle peignerait les hics d’une vie de plus en plus difficile des ménages par le simple fait de convection d’un secteur qui regroupe la majorité de ménages.

Le contraste de cette situation se justifie sous différents niveaux dont :

La faible productivité qui elle aussi est tributaire de plusieurs causes parmi tant d’autres on cite :

✓ La faiblesse du professionnalisme des pratiquants :
En effet la plupart de ceux qui pratiquent l’agriculture n’ont pas de connaissances utiles à la pratique efficace de ce métier et le font juste par tradition.

Suite à ces insuffisances en connaissance, les paysans se butent parfois à des problèmes qu’ils ne sont en même de résoudre qui les condamne à rester spectateurs de la chute de production que certains attribuent abusivement à des sorts maléfiques.

Face par exemple aux aléas climatiques et à des intrants de qualité défectueuse qui sans le savoir peuvent ruiner catastrophiquement une saison agricole, les paysans se contente de changer la saison prochaine le champ ou de baisser le régime ou encore de réduire la surface de production voire abandonné simplement les opérations pour se contenter d’un faible rendement satisfaisant pour la subsistance.

✓ Les conditions difficiles de production et coulage des produits qui refont surface chaque saison :
​Ces petits cultivateurs, majoritaire dans le secteur, se situent souvent dans les zones de production enclavées où l’expédition difficile de produits ajoutée à l’absence des moyens de conservation, se heurte de plus en plus à des contraintes qui expose leur profit face à une tension de charge supplémentaire, situation que les oblige à amenuiser le volume de leur production la saison suivante.

Toutes ces raisons et tant d’autres font partie des habitudes le plus souvent vécus dans le monde agricole et coince les petits agriculteurs à pratiquer une agriculture de subsistance et non de rente, jouant ainsi dans la diminution de volume des produits sur le marché et exposant ainsi le pays à recourir vers les exportations d’une part, et au maintien des agriculteurs dans le statut des plus pauvres, de l’autre.

*V. Contribution aux problèmes sus analysés*

L’agriculture en RDC fait face à plusieurs problèmes sommables dont cette tribune, modestie oblige, n’a pu tenir compte que d’une partie, pour des raisons de cohérence avec l’orientation de la présente réverbération.

La faiblesse de notre agriculture est à situer à plusieurs niveaux et sous différents angles, car c’est pratiquement paradoxale que le pays ait reculé des puissances mondiales jusqu’à toucher au plus bas du tableau même de la sous-région, et actuellement le même pays ancienne puissance par rapport au volume de ses exportations, perd presque 2 milliards de dollar par an à cause des importations des produits agricoles. Pareille situation se confie à un diagnostic ciblant une responsabilité à chaine.

Cette tribune se veut une parade de la situation actuelle et propose une contribution à deux niveaux.

Le premier repose sur (i) les appuis du gouvernement dans le secteur.

Pour cette tribune, la réussite de toute politique dans ce secteur doit intégrer les problèmes des petits cultivateurs tels que brossés haut dans la perspective d’un réaménagement général des interventions car penser d’abord à la participation de cette catégorie dans l’impact de toute action est un préalable avant d’amorcer autre mesure.

A ce stade nous pensons que la chaîne comprise entre la production et la vente est la plus stratégique pour toute intervention car c’est à ce niveau que la plus grande partie du problème se fait sentir et ses effets sont directement descriptibles comme, la faible rentabilité lotis par l’absence des infrastructures viables de sécurisation et de circulation des produits, le pouvoir d’achat très faible ne satisfaisant pas l’investissement humain tout comme matériels, la diminution du volume de production l’autre saison, la pénurie sur le marché.

Pour nous, cette politique de réaménagement tiendra compte de trois catégories en fonction de la potentialité du pouvoir d’investissement dans le secteur en distinguant les grands entrepreneurs de petits entrepreneurs et enfin des paysans.

Puisque les paysans doivent être la visée prioritaire de toute intervention, nous pensons que la meilleur façon de les mettre dans les conditions optimales d’épanouissement, c’est de les extraire d’une concurrence disproportionnelle à leur capacité.

Cela impose que l’Etat établisse 3 zones d’activité agricole dénommées zone A, zone B et zone C. Est zone A, une zone exclusive aux paysans dans laquelle la sureté foncière sera garantie par les subventions et exonérations au profit des autochtones leur facilitant ainsi l’acquisition des espaces de production foncièrement sécurisés. Ceux-ci seront organisés autour des coopératives assistée par la compétence technique assurée par l’Etat, laquelle appuiera les petits agriculteurs sur les moyens de conservation de la qualité sanitaire de leur produit afin qu’ils intègrent aussi les grands circuits commerciaux tels que les supermarchés. L’Etat mettra aussi à leur profit un centre de recherche dont les études seront directement liées aux problèmes qu’ils rencontrent sur terrain afin d’en faire une banque de solution.

La zone B (zone d’exploitation semi-industrielle) et la zone C (zone d’exploitation industrielle) seront les zones réservées aux grands capitaux et dont l’accès sera moyennant les permis d’exploitation et autres taxes compte tenu des exigences liées à la régulation du secteur.

Le second repose sur (ii) la connectivité entre espaces du territoire en dotant les zones agricoles des infrastructures routières viables et modernes.

Toutes ces dispositions exigent l’accroissement des fonds liés au secteur car sans argent, rien ne sera réalisé comme souhaité. Un autre problème connexe serait comment loger cet argent et comment le gérer. La Banque de Crédit Agricole et le Fonds pour la Promotion des Investissements agricoles sont les plus indiqués à ce besoin sous les assignations du Ministère Nationales de l’Agriculture et Développement durable

*Conclusion*

L’agriculture intéresse au plus haut-niveau et mobilise à ce point les politiques tant au niveau interne qu’au niveau externe à différents degrés de préoccupation dans la commune mesure, afin d’aboutir à des solutions capables d’éradiquer le drame humanitaire dû à la sous-alimentation avec tous les prénommes que celle-ci met en scène.

Les simulations d’une prise en charge souple de ce phénomène met à défi certains pays dont notamment la RDC pour qui tous les atouts penchent à sa faveur mais en même temps la réalité traine dans le paradoxe de plus en plus difficile à expliquer.

« L’élimination de la pauvreté, l’abandon des modes de consommation non viables en faveur des modes durables, ainsi que la protection et la gestion des ressources naturelles sur lesquelles repose le développement économique et social sont à la fois les objectifs premiers et préalables indispensables du développement durable » tel que porté par le sommet de Rio+20 tenu du 20 au 22 juin 2012 au Brésil.

Chaque pays participant et non participant avait été convié à la lumière de l’engagement mondial à mener une politique sensée détonné les effets très positifs, à la mesure du possible, afin de répondre à ce défi humanitaire de notre ère.

Contribuer à la sécurité alimentaire au niveau interne puis externe à ses frontières est cette liaison covalente que tout territoire doit construire vis-à-vis de l’autre pour engendrer un flux alternatif par rapport aux préoccupations humanitaires fixatrices des drames que nul besoin ne souhaite expectoré.

La RDC a donc la chance de se flairer une passe dans son parcours qu’il veut solaire, dont le code est le changement, courroie de toute spéciation loin de la sègue politicienne mais plutôt mobilisateur du succès. Celui-ci ne s’improvise pas mais plutôt se construit à travers une chaine de valeur qui cavalcade par la stratification de toute action et par une organisation aunée par la bonne intervention. Point besoin de faire le sprint de spéculation, mais ménageons nos efforts pour le travail qui va nous vanté.

L’agriculture oui ! Nous en avons besoin, mais les spéculations non !

Nous en sommes fatigués !

Célestin NGOMA MATSHITSHI

Analyste


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À la Une

RDC : Le Palu accuse Constant Mutamba d’enlèvement de son SG Célestin Ngoma Matshitshi

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Dans un communiqué rendu public ce vendredi 14 mars, le Parti Lumumbiste Unifié (PALU), annonce que  son secrétaire permanent et porte-parole, Me Célestin NGOMA MATSHITSHI, est victime d’un enlèvement depuis l’après-midi de ce jeudi 13 mars 2025.

D’après le récit de la direction de ce parti, c’est le ministre de la Justice, Me Constant Mutamba, qui l’aurait tendu un piège afin de le mettre aux arrêts. « Célestin Ngoma a été invité avec insistance par le ministre de la JustConstant MUTAMBA pour une entrevue à son cabinet. Me Célestin NGOMA MATSHITSHI, qui a eu la po litesse d’honorer ce rendez-vous venant d’une autorité établie, s’est vu enlever par les services commis à la garde dudit ministre, sous prétexte qu’il aurait des accointances virtuelles avec l’AFC-M23″, précise un communiqué officiel du parti.

Restée sans nouvelles de ce haut responsable, sa famille a décidé de lancer une alerte, ce vendredi, tenant le ministre Constant MUTAMBA responsable de tout ce pourrait arriver de fâcheux à Me Célestin NGOMA MATSHITSHI.  » Son seul tort aura été de répondre à une invitation d’un membre proéminent du Gouvernement », indique-t-on.

Aux dernières nouvelles, des proches du porte-parole du Palu informent que l’infortuné est détenu à l’ANR.

Somme toute, la famille de Me Célestin NGOMA MATSHITSHI exige la libération sans conditions de l’infortuné qui revient tout récemment d’un voyage des États-Unis d’Amérique pour suivre une thérapie de désintoxication à un empoisonnement. Dossier à suivre.

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET


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Bientôt le magazine CONGO PROFOND dans les kiosques à journaux : Simplicité, Pertinence et Découverte