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Affaire Tunda : « Le PG a décidé un non-lieu », dixit Me Bienvenu Fasso

Le conseiller juridique du vice-premier ministre de la Justice et garde des sceaux Célestin Tunda Ya Kasende a tenu à éclairer l’opinion sur la rumeur qui circule sur les réseaux sociaux faisant état de la poursuite de l’audition de ce dernier, ce lundi 29 juin, devant la Cour de cassation.
Contrairement à ce qui se raconte, rapporte une mise au point du ministère de la Justice parvenue à la rédaction de Congoprofond.net ce lundi 29 juin 2020, Me Bienvenu Fasso Mfumunzanza a affirmé que l’affaire qui a opposé le VPM Tunda au Parquet général près la Cour de Cassation est totalement close.
« Après audition, le PG près la Cour de cassation a décidé un non-lieu. C’est-à-dire que l’affaire est classée. Il n’y a donc pas de convocation ultérieure », a-t-il déclaré.
Balayant d’un revers de la main cette folle rumeur, Me Bienvenu Fasso a par ailleurs tenu à préciser que le VPM Celestin Tunda n’est pas placé en résidence surveillée. « Il est totalement libre et circule sans aucun problème à travers Kinshasa », a-t-il précisé.
Bien avant cette mise au point, le chef du Gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba avait dénoncé cette arrestation du VPM Célestin Tunda qu’il a qualifié d’arbitraire et brutale.
« Cet incident grave est de nature à fragiliser la stabilité et le fonctionnement harmonieux des institutions et provoquer la démission du Gouvernement », disait-il.
Sylvestre Ilunga Ilunkamba a demandé au Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi d’assurer le « respect de l’Etat de Droit », de veiller au respect de toutes les « procédures légales » telles que les « immunités » des membres du Gouvernement, ainsi qu’à leur sécurité physique et juridique.
Rappelons-le, le ministre de la Justice Célestin Tunda Ya Kasende, a été brièvement arrêté, puis relâché, samedi 27 juin à Kinshasa, en pleine crise politique au sein de la coalition au pouvoir. Cette crise politique a franchi un cap le samedi en République démocratique du Congo, avec la brève arrestation du ministre de la Justice, en plein bras-de-fer autour d’un projet de réforme de la magistrature qui déchire la coalition au pouvoir.
MUAMBA MULEMBUE CLÉMENT/CONGOPROFOND.NET
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RDC – Gouvernance : Polémique autour de la réhabilitation d’Honoré Mulumba à la tête du fonds forestier national

Dans une décision controversée datée du 8 juillet 2025, le Conseil d’État a prononcé la réhabilitation d’Honoré MULUMBA KALALA à la tête du Fonds Forestier National (FFN), en dépit de lourdes accusations documentées dans plusieurs rapports d’audit. Cette décision a suscité une vive indignation au sein de la société civile et des observateurs de la gouvernance publique.
Deux rapports d’audit celui de la Cour des Comptes et celui du Collège des Commissaires aux Comptes dressent un tableau accablant de la gestion d’Honoré Mulumba. Il lui est notamment reproché d’avoir engagé des dépenses importantes sans autorisation du Conseil d’administration, comme l’ouverture irrégulière d’une antenne provinciale à Mbuji-Mayi ou encore l’exécution de budgets non approuvés.
L’audit révèle aussi de graves irrégularités telles que :
• Le financement de projets fictifs ou non éligibles à hauteur de plus de 4,9 millions USD ;
• L’octroi de fonds à 83 ONG sans agrément ministériel ;
• La passation de marchés publics sans appel d’offres, notamment pour des véhicules vétustes surfacturés.
Le Collège des Commissaires aux Comptes, quant à lui, a souligné un manque criant de transparence comptable, des justifications bancales pour des opérations financières importantes, et l’absence d’inventaire physique des biens de l’établissement.
Un retour controversé malgré les alertes
Malgré ces éléments accablants, le Conseil d’État a ordonné la réhabilitation de M. Mulumba, décision qualifiée par certains d’incompréhensible, voire de scandaleuse. D’après plusieurs sources proches du dossier, une somme suspecte avoisinant les 300.000 USD aurait été mobilisée dans les coulisses de cette institution judiciaire pour obtenir ce revirement.
La tutelle ministérielle avait pourtant déjà mis en garde contre la gestion solitaire et opaque du Directeur Général suspendu, soulignant son refus de transmettre des informations essentielles, comme les comptes bancaires du FFN ou la liste des ONG bénéficiaires.
Une atteinte grave à l’État de droit
Pour de nombreux analystes, cette décision porte un coup sérieux à la lutte contre la corruption et à la promotion de la bonne gouvernance en RDC. L’ingérence présumée de l’argent dans une institution aussi sensible que le Conseil d’État met en péril l’image et la crédibilité de l’État de droit congolais.
Des voix s’élèvent pour demander l’implication urgente des institutions de contrôle comme l’Inspection Générale des Finances (IGF), l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), le Parquet et Interpol, afin de faire toute la lumière sur cette affaire et préserver les intérêts de la nation.
Vers une action judiciaire ?
Au regard de la gravité des faits documentés, nombreux sont ceux qui appellent à la publication officielle du rapport final de la Cour des Comptes et à l’ouverture d’une procédure judiciaire contre les responsables impliqués.
La réhabilitation d’Honoré Mulumba pourrait bien devenir le symbole d’un système judiciaire sous influence, à moins que les autorités compétentes ne prennent les mesures nécessaires pour redresser la situation.
Désiré Rex Owamba/Congoprofond.net