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Affaire « Évêque Mukuna » : l’audience renvoyée au 12 juin pour audition des témoins

L’affaire inscrite sous RP 15.511 opposant le ministère public et la partie civile Tshibola contre l’Evêque Mukuna a été appelée devant le TGI Kalamu siégeant en chambre foraine à la prison de Makala ce vendredi 5 juin 2020. A l’appel de la cause toutes les parties étaient présentes ainsi que leurs conseils respectifs.
D’entrée de jeu, rapporte Me Jean Claude Katende, avocat et activiste des droits humains, les avocats de l’évêque Mukuna ont soulevé un incident de procédure consistant à demander à l’Avocat Général BUNDUKI qui faisait office du ministère public de se déporter pour trois raisons principales : d’abord qu’il est avocat général du parquet général alors que le dossier est pendant devant le TGI qui a aussi un parquet rattaché. » Les magistrats du parquet de grande instance choisis pour l’audience étaient déjà installés et lui est venu s’imposer pour siéger », souligne l’avocat.
Ensuite, précise-t-il, c’est lui qui a instruit le dossier au parquet général et mis en détention l’évêque Mukuna qui avait même exigé sa décharge dans la phase préjuridictionnelle.
Enfin, ses gestes et comportements démontrent qu’il a un intérêt particulier dans le dossier.
Pour sa part, le magistrat a estimé que son statut d’avocat général près la cour d’appel lui permet de siéger partout et qui peut le plus peut le moins.
Le juge a décidé de poursuivre l’instruction en attendant que les formalités soient faites au greffe pour la récusation du magistrat BUNDUKI qui a refusé de se déporter.
C’est ainsi que le tribunal a décidé de commencer l’instruction infraction après infraction.
S’agissant de l’infraction de viol, la partie civile Tshibola a relaté les faits allant de sa vie avec son prétendu mari Kantshia jusqu’à l’épisode de ses relations amoureuses avec l’évêque Mukuna.
Ce dernier a réagi en démontrant son innocence. De ces deux versions, rapporte Me Katende, très proche du pasteur, on a relevé que Mme Tshibola présente trois versions différentes des faits dans la plainte, dans le PV du parquet et devant le juge. Pas de précisions sur les dates des relations sexuelles, pas de preuves dans le dossier sur le viol.
Le ministère public a demandé au tribunal de visualiser la vidéo et directement les avocats de l’Evêque Mukuna ont réagi en démontrant que le ministère public est déjà déchargé du dossier et ne peut plus venir avec des nouvelles pièces devant le juge d’une part et d’autre part, en droit congolais, il n’existe pas de code numérique. » On ne peut pas apporter devant le juge les preuves illicites. Cette demande de visualiser la video a été rejettée par le tribunal. Ainsi donc, pas de preuve dans le dossier sur le viol à part la simple déclaration de Mme Tshibola », a dit Me Katende.
S’agissant de menace d’attentat avec arme, Mme Tshibola affirme qu’elle n’a jamais été menacée avec arme. Mais dit que à chaque rencontre, elle voyait l’Evêque avec son arme et qu’un jour elle a demandé pourquoi il l’avait toujours. Il lui disait que c’est pour sa protection.
Pour la menace verbale, il était difficile de donner la date précise de cette menace et les témoins.
S’agissant de rétention illicite des documents, l’Evêque a dit que les documents sont gardés depuis longtemps jusqu’à ce jour par l’avocat de la succession Kantshia et que sur ces documents, les noms de Tshibola et sa fille n’y figurent pas.
Tshibola dit seulement qu’elle avait appris que c’est l’Evêque qui détient les documents.
L’avocat de la succession est parmi les témoins à inviter.
Après instruction ponctuée par les jeux des questions réponses, le tribunal a renvoyé l’affaire au 12 juin 2020 pour audition des témoins et éventuellement plaidoirie.
CONGOPROFOND.NET
Actualité
Suspension de gratuité de la maternité à Monkole : Hermione Bolumbe tire la sonnette d’alarme et interpelle Roger Kamba

La nouvelle est tombée comme un coup de massue : le Centre hospitalier Monkole a suspendu la prise en charge gratuite de la maternité, faute de paiement du Fonds de Solidarité Santé. Une décision lourde de conséquences pour les femmes enceintes issues de milieux précaires, et qui n’a pas laissé indifférente la députée nationale Hermione Bolumbe, l’une des voix les plus engagées en matière de santé publique à l’Assemblée nationale.
Médecin de formation et à l’hôpital de Ngaliema, Bolumbe Hermione n’a cessé d’alerter sur la mauvaise gestion de la politique de gratuité de la maternité par le ministre de la Santé, Roger Kamba. Déjà en mai dernier, elle l’avait vivement interpellé lors d’une plénière parlementaire, dénonçant les failles criantes de mise en œuvre du programme pourtant lancé avec faste par le président Félix Tshisekedi en septembre 2023.
« Une politique non financée est une promesse vide. Derrière chaque facture impayée, il y a une mère, un enfant, une vie », a-t-elle lancé, visiblement émue, depuis les bancs du Palais du peuple.
Très impliquée dans les questions de santé maternelle, la députée Bolumbe avait alors dressé un tableau inquiétant : des femmes contraintes d’accoucher sans examens prénataux, des hôpitaux comme la clinique Ngaliema dépourvus de scanner, et une mortalité maternelle toujours aussi élevée, y compris dans des établissements de référence. « Même des épouses de députés, des filles de médecins meurent en accouchant », avait-elle dénoncé.
À la suite de la suspension officielle de la gratuité à l’hôpital Monkole en juin, sa réaction a été immédiate. Elle s’est insurgée contre l’inaction gouvernementale et le silence autour des engagements non tenus.
« Il n’y a pas de bon accouchement sans consultation prénatale normale. Et comment parler de gratuité quand des femmes paient encore l’échographie ? », a-t-elle martelé.
Plus qu’une élue, Hermione Bolumbe se positionne comme la voix des sans-voix. Elle réclame avec insistance les données chiffrées du ministère de la Santé sur la gestion réelle du programme et exige la transparence dans l’allocation des ressources publiques.
Dans un contexte où l’objectif de développement durable (ODD) vise moins de 100 décès pour 1 000 naissances vivantes à l’horizon 2030, sa position est claire : la santé maternelle doit redevenir une priorité nationale, non une ligne budgétaire sacrifiée.
Dorcas Mwavita/Congoprofond.net