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Goma: La jeunesse ne décolère pas contre la force de l’EAC

La jeunesse de Goma, à travers le collectif des mouvements citoyens, le Conseil urbain de la jeunesse et d’autres forces sociales ont été dans la rue ce jeudi 19 octobre 2023. Ceux-ci disent ne pas être d’accord avec la présence des troupes de l’EAC sur le sol congolais.
Selon eux, cette force régionale est inutile en RDC. « Elle bloque les groupes d’autodéfense sur la ligne de front. Elle joue le jeu de l’ennemi, elle est contre nous et nous voulons donc son départ », explique cette jeunesse dans une déclaration.
Dans cette même déclaration, cette jeunesse dit être « conscients que la paix dans nôtre pays ne viendra ni de l’occident ni de l’orient, mais de notre prise de conscience et de responsabilité, venons vous avertir pour la dernière fois de l’attitude que nous allons adopter à votre égard si vous ne vous ravisez pas,… ».
La jeunesse dit également accorder un ultimatum de 7 jours à cette force afin qu’elle passe à l’action.
« Nous vous accordons une semaine soit jusqu’au 26 octobre 2023 pour observer le comportement de vos hommes sur les lignes de fronts. S’ils s’entêtent, ils nous obligeront à multiplier des actions de grande envergure contre vos équipes en ville pour vous contraindre de vous retirer de notre pays,et nous ne nous arrêterons pas jusqu’à ce que vous partirez. Le degré des souffrances que la guerre nous a infligé constitue le carburant qui nous motive pour sauver notre patrie, la seule que nous avons », prévient la jeunesse de Goma.
Signalons qu’avant d’atteindre le siège de l’EAC en ville de Goma, les manifestants ont d’abord été dispersés. Deux militants ont même été brièvement interpellés, puis relâché après l’intervention du colonel Job Alisa. Celui-ci a calmé les émotions des uns et autres, jusqu’à aboutir à l’encadrement des manifestants.
Glody Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Enfants soldats à l’Est de la RDC : le CEPEF alerte sur des violations graves et plaide pour une action urgente

La Convention internationale des droits de l’enfant ainsi que la Loi portant protection de l’enfant interdisent formellement le recrutement d’enfants par les groupes et forces armés. Pourtant, dans l’Est de la République démocratique du Congo, des enfants sont encore enrôlés, de gré ou de force, par des groupes armés, souvent en raison du manque de combattants adultes.
Le 4 octobre 2012, le gouvernement congolais a adopté un Plan d’action visant à lutter contre le recrutement et l’utilisation d’enfants ainsi que contre d’autres violations graves de leurs droits. Ce plan figure dans les engagements de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.
Le Cercle d’études pour la protection de l’enfant et de la famille (CEPEF), une structure initiée par des chercheurs universitaires et des experts en travail social œuvrant pour la promotion des droits de l’enfant, la protection des familles et la réinsertion socio-économique des enfants et jeunes en situation de rue, dénonce aujourd’hui les violations graves dont sont victimes les enfants dans le conflit armé opposant le M23, soutenu par le Rwanda, aux forces gouvernementales.
Fort de l’arsenal juridique existant, le CEPEF plaide auprès des autorités compétentes pour l’actualisation du Plan d’action pour le retrait des enfants associés aux forces et groupes armés, ainsi que pour la mise en place de mécanismes rigoureux d’évaluation de leur âge.
Dans cette perspective, les assistants sociaux, les experts de terrain, les responsables militaires et civils des services concernés doivent se réunir — avec l’appui technique du CEPEF — afin de réfléchir à un programme de Démilitarisation, Démobilisation et Réinsertion (DDR) des enfants soldats.
La paix, dit-on, se prépare. Mais quelles seront les conséquences psychosociales pour ces enfants dont les droits ont été bafoués ? Alors que l’on évoque la fin de la guerre, il est plus que jamais urgent d’agir pour eux.
Osée MUKOKO ZANGA