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1er Colloque panafricain sur l’albinisme : Fatshi veut une prise en compte concrète des personnes vivant avec handicap

Le président de la République démocratique du Congo et président en exercice de l’Union Africaine, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est voulu plus concret dans la considération en parlant de personnes atteintes d’albinisme.
Dans son discours d’ouverture au premier colloque panafricain sur l’albinisme, organisé par le Panel de l’Union Africaine, où ont pris part 11 pays africains et 4 pays européens, le chef de l’État a invité les participants, les responsables des institutions, à avoir un regard concret en faveur des personnes vivant avec handicap, notamment les albinos.
Pour lui en effet, le cadre logique ne manque pas à l’Afrique pour la promotion des albinos et autres personnes vulnérables. « Les instruments juridiques et autres réglementations existent, ainsi notre défi n’est pas lié à l’absence de texte, de règle, le défi est la mise en pratique, l’effectivité de leur application, la quête de solutions concrètes, pratiques, palpables, qui, en concert avec le droit, nous permettront d’avancer sur le chemin de l’égalité et du respect pour tous. »
Ainsi, Félix Tshisekedi engage les responsables des institutions à plus de responsabilité et les sensibilise à quitter la théorie en vue des solutions pratiques en faveur des albinos : « Dans vos ambassades, ONG, institutions, écoles, hôpitaux, cabinets d’avocats, restaurants, ministères, je vous invite à des actions concrètes : embauchez, recrutez, offrez des stages aux personnes atteintes d’albinisme. Et quand vous aurez fini d’en embaucher, de recruter et d’offrir des stages, faites-en davantage car c’est à ce prix-là, en banalisant leur présence dans toutes les couches de la société, que nous réussirons à briser les stéréotypes. »
Et d’enfoncer le clou, tel un pédagogue : « Il y a aussi un travail à faire dans nos maisons, dans nos quartiers, dans nos cercles pour bannir les mots et expressions dégradantes, discriminatoires qui ne sont que le reflet de notre ignorance. Apprenons à nos enfants, à nos frères et sœurs, à nos collègues les mots humains, les mots dignes, respectueux qui nous unissent, qui reflète notre humanité commune. A côté de la langue, il y a aussi nos comportements, notre manière d’interagir. Dans le bus, au restaurant, dans la rue, à église ou à la mosquée, à la piscine, comment nous comportons nous face à une personne atteinte d’albinisme ? A chacun de répondre ».
Tshisekedi rêve d’une Afrique où le concept de « représentativité » de toutes les couches trouve des modèles : « […] que la jeune fille vivant à Yakoma, dans la Province de l’Equateur, sache qu’elle peut devenir directrice générale de l’Organisation Mondiale du Commerce ; que le jeune guinéen vivant à Nzérékoré sache qu’un jour, lui aussi peut devenir Secrétaire général de l’ONU, ou le jeune sénégalais de Kaolack puisse envisager de devenir le président d’une équipe de la ligue américaine de basketball, la NBA. Cette même idée de représentation doit exister pour les personnes atteintes d’albinisme. »
Le président de l’Union Africaine pense, en effet, que la lutte contre les violations multiformes des droits des
personnes atteintes d’albinisme n’est pas une option, mais un devoir,
une obligation.
Émile YIMBU/CONGOPROFOND.NET
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Enfants soldats à l’Est de la RDC : le CEPEF alerte sur des violations graves et plaide pour une action urgente

La Convention internationale des droits de l’enfant ainsi que la Loi portant protection de l’enfant interdisent formellement le recrutement d’enfants par les groupes et forces armés. Pourtant, dans l’Est de la République démocratique du Congo, des enfants sont encore enrôlés, de gré ou de force, par des groupes armés, souvent en raison du manque de combattants adultes.
Le 4 octobre 2012, le gouvernement congolais a adopté un Plan d’action visant à lutter contre le recrutement et l’utilisation d’enfants ainsi que contre d’autres violations graves de leurs droits. Ce plan figure dans les engagements de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba.
Le Cercle d’études pour la protection de l’enfant et de la famille (CEPEF), une structure initiée par des chercheurs universitaires et des experts en travail social œuvrant pour la promotion des droits de l’enfant, la protection des familles et la réinsertion socio-économique des enfants et jeunes en situation de rue, dénonce aujourd’hui les violations graves dont sont victimes les enfants dans le conflit armé opposant le M23, soutenu par le Rwanda, aux forces gouvernementales.
Fort de l’arsenal juridique existant, le CEPEF plaide auprès des autorités compétentes pour l’actualisation du Plan d’action pour le retrait des enfants associés aux forces et groupes armés, ainsi que pour la mise en place de mécanismes rigoureux d’évaluation de leur âge.
Dans cette perspective, les assistants sociaux, les experts de terrain, les responsables militaires et civils des services concernés doivent se réunir — avec l’appui technique du CEPEF — afin de réfléchir à un programme de Démilitarisation, Démobilisation et Réinsertion (DDR) des enfants soldats.
La paix, dit-on, se prépare. Mais quelles seront les conséquences psychosociales pour ces enfants dont les droits ont été bafoués ? Alors que l’on évoque la fin de la guerre, il est plus que jamais urgent d’agir pour eux.
Osée MUKOKO ZANGA