Société
Tshikapa : Le parti de Guy Mafuta organise une messe d’action de grâce pour sa présidence à la Commission ECOFIN/Assemblée nationale
Le parti politique « Alliance des Congolais Bâtisseurs (ACB) », fédération de la province du Kasaï, a organisé une messe d’action de grâce ce mercredi 23 octobre à Tshikapa, chef-lieu de la province du Kasaï.
La messe a été dite par l’abbé Ntumba Muena Muanza au sein du complexe scolaire Budikadidi à Kele, dans la commune de Mabondo.
Dans son sermon, le célébrant est revenu sur la notion de remerciement qui tire son origine dans la Bible par l’évangile lu en Luc 17:12-19. « Luc 17:12-19, Louis Segond
12. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Se tenant à distance, ils élevèrent la voix, et dirent:
13 Jésus, maître, aie pitié de nous!
14 Dès qu’il les eut vus, il leur dit: Allez vous montrer aux sacrificateurs. Et, pendant qu’ils y allaient, il arriva qu’ils furent guéris.
15 L’un deux, se voyant guéri, revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix.
16 Il tomba sur sa face aux pieds de Jésus, et lui rendit grâces. C’était un Samaritain.
17 Jésus, prenant la parole, dit: Les dix n’ont-ils pas été guéris? Et les neuf autres, où sont-ils?
18 Ne s’est-il trouvé que cet étranger pour revenir et donner gloire à Dieu?
19 Puis il lui dit: Lève-toi, va; ta foi t’a sauvé ».
L’abbé Muena Muanza a, par ailleurs, rappelé aux uns et aux autres les bienfaits du vivre ensemble. « Tshikapa nous devons être ensemble. Toutes les communautés de chez nous doivent se serrer les coudes et éviter les divisions qui ne nous avancent pas« , a-t-il dit.
En étroite intelligence à l’événement du jour, le prêtre a tout de même parlé de la reconnaissance dont ont fait preuve les partisans du parti ACB, ceux qui ont reconnu que seul Dieu est au dessus.
Pour sa part, le Président fédéral ad intérim du parti ACB/Kasaï, Emmanuel Makinda Imboyo, est revenu sur la quintessence de cet événement. « Nous, ACB fédération du Kasaï, avons bon jugé de venir rendre grâce à Dieu. Lui qui donne et c’est lui seul qui élève. Notre autorité morale, Guy Mafuta a été désigné par ses pairs, pour diriger la commission ecofin de l’assemblée nationale. Seul Guy Mafuta avec son intelligence, ne peut rien faire voilà pourquoi aujourd’hui, monsieur l’abbé, le Professeur Ntumba Muena Muanza ensemble avec les militants de l’acb, les collègues fédéraux des autres partis politiques pour rendre grâce à Dieu. Que Dieu l’accompagne« , a dit Emmanuel Makinda.
Il a également fait savoir que le choix de la colline de Kele est fonction de l’initiative de consolider la paix dans la ville de Tshikapa et du vivre ensemble.
Propos soutenus par Maître Nervie Muyeji qui estime que le député national Guy Mafuta ferait l’essentiel en vu de répondre d’une manière ou d’une autre aux défis majeurs des filles et fils Congolais.
À cette messe d’action de grâce étaient présents: le Maire intérimaire de la ville de Tshikapa Jean-Pierre Ntumba Kashala, les partisans du parti ACB, le fédéral urbain du parti politique convention démocratique du peuple (Codep) Emmanuel Mbuyi Kabaya, le Président fédéral du parti Action des volontaires pour la relève patriotique (AVRP), Dany Kamba Bilota, le fédéral urbain du parti politique, l’Alliance des Paysans, des Ouvriers et de la Classe Moyenne pour un Développement Durable (APOCM), Tshiam’s Tshiambamba et le président de la ligue des jeunes du parti politique, union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) fédération du Kasaï 3, Benoît Miaka.
Faustin Nkumbi/CONGOPROFOND.NET
À la Une
Ndanu, cité engloutie : Chronique d’un quartier que Kinshasa laisse mourir
Coincé entre Kingabwa, Salongo et Masina, enserré par les courbes capricieuses de la rivière Ndjili, le quartier Ndanu (dans la commune de Limete) sombre chaque saison dans un cauchemar hydraulique sans échéance. Les ruelles s’effacent, les maisons s’affaissent, les habitants avancent au rythme des crues, comme suspendus à une apocalypse qui ne dit plus son nom. Entre enclavement, inondations et digue de fortune, une clameur résonne : « Sauvez Ndanu ! »

Un quartier au bord de l’effacement
Lors d’une descente à la mi-journée, le constat s’impose sans détours : Ndanu n’est plus un quartier, mais un archipel humain, morcelé par les eaux, perdant chaque année une part de son territoire et un fragment de sa dignité urbaine. Depuis les années 1990, les inondations frappent ce sol marécageux comme une sentence.
« Ici, nous vivons dans les eaux comme des amphibiens », lâche un habitant, évoquant en parallèle le royaume fictif de Talokan du film Black Panther 2. L’image n’est pas exagérée.
« Quand il pleut au Kongo-Central, Ndanu coule »
Le paradoxe frise l’absurde. Selon les habitants, il suffit parfois qu’un orage s’abatte sur le Kongo-Central pour que la Ndjili déborde à Kinshasa.
« Même quand il ne pleut pas ici, les eaux viennent nous gifler », témoigne une mère installée à Ndanu depuis 1986.
Le danger est double :
– la rivière Ndjili, dont les crues rongent la berge ;
– le fleuve Congo, dont les poussées renforcent la pression sur ses affluents.
– Une mécanique hydraulique infernale.
La digue de fortune : le dernier souffle d’un peuple abandonné
À Ndanu, la « digue » est une fiction : une muraille précaire faite de sacs de sable entassés, reconstruite après chaque désastre.
« Ce n’est plus une protection, c’est un pansement sur une plaie béante », déplore un maître d’arts martiaux, visage connu du quartier.
Aux premières pluies, les ruelles, dont l’avenue Musa, se muent en couloirs de boue. Même les postes de police et la paroisse catholique Saint-Bernard n’échappent pas à la liste des sinistrés chroniques.
Ici, la pluie ne féconde plus : elle tue.
Un quartier sans État, mais pas sans courage
L’État est presque absent, si ce n’est dans quelques abris de fortune utilisés comme postes de police. Ce qui reste debout tient à la résilience des habitants : la paroisse Saint-Bernard, son école primaire et secondaire, un marché improvisé pour survivre.
Selon les témoins, le ministre des ITPR a déjà foulé les lieux lors d’inondations passées. Mais aucune solution, aucun projet durable n’a suivi.
Les habitants se disent « orphelins de la planification », négligés par l’urbanisme, l’aménagement, le transport et les voies de désenclavement.
Ndanu, micro-Lesotho oublié au cœur de Kinshasa
Pour entrer ou sortir de Ndanu, trois itinéraires improbables :
– par l’avenue Fikisi vers Terrain Salongo, via un pont rural au bord de l’effondrement ;
– par la même Fikisi, via Saint-Bernard, jusqu’à l’usine Efablo et Kingabwa ;
– ou en pirogue, direction l’abattoir de Ndjili et la paroisse Don Bosco.
Comme un Lesotho miniature, Ndanu est une enclave que les eaux isolent du reste de la capitale.
Terre fertile, mémoire brisée
Un notable rappelle qu’autrefois, Ndanu fut un domaine agricole chinois avant l’arrivée progressive des familles sous le chef Mayudu dans les années 1980.
La terre y demeure fertile, la pêche y reste généreuse.
Ironie tragique : la nature qui nourrit est aussi celle qui détruit.
Crépuscule, orage et présage d’Armageddon
Au terme de la visite, le soleil s’est éteint derrière un amas de nuages lourds. Puis la pluie est tombée d’un seul bloc.
« Encore la pluie… Elle annonce la méchanceté », murmure un habitant.
À Ndanu, chaque goutte porte la peur d’un nouveau malheur.
Ndanu, un SOS avant disparition
Comme Atlas sous le poids des cieux, Ndanu porte chaque saison le fardeau des eaux.
Les habitants ne réclament pas des promesses : ils demandent une action claire, immédiate.
L’Hôtel de Ville et le gouvernement central doivent trancher :u rbaniser, consolider les digues, désenclaver, ou organiser une relocalisation digne, si le danger s’avère irréversible.
Sans intervention urgente, Ndanu risque de devenir le premier quartier officiellement englouti de Kinshasa.
« Quand finira cette punition des eaux ? », questionne une habitante. La réponse appartient désormais à l’État, et au temps.
Barca Horly Fibilulu Mpia
