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Tribune: L’intelligence économique. Tout le monde en parle, de quoi s’agit-il ? (Par Arnold KEBA MICHITY; Président du Conseil du ThinkTank CEVIST, spécialisé en Intelligence économique)

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Si au fil de l’histoire la finalité des guerres, avec les moyens militaires, était économique ; aujourd’hui les moyens pour faire la guerre sont de plus en plus économiques, laissant le militaire aux activités de dissuasion.

Dans ce contexte de guerre économique permanente, l’intelligence économique s’avère être un outil stratégique pour sortir vainqueur du jeu, à minima, pour survivre.

Nous pratiquons tous de l’intelligence économique, en tout cas chacun en sa manière ; La ménagère (il se peut que ce soit un homme), le monsieur ou la dame tenant une boutique au coin de l’avenue, la PME  ou la grosse boite au centre-ville, Au même titre que la comptabilité. Cependant, l’intelligence devient une discipline, donc sort du simple domaine de l’intuition, lorsque qu’elle revêt une approche organisée, normée et cohérente.

Le ThinkTank CEVIST définit l’intelligence économique comme un ensemble cohérent, normé et légal  des démarches mises en place par une institution afin de protéger ses patrimoines, de créer de la valeur et d’influencer son environnement opérationnel.

L’intelligence économique est une approche, mais également un état d’esprit qui concerne toutes les parties prenantes du circuit économique. De ce fait, la mise en place réussie d’une démarche d’IE a nécessité l’implication et la sensibilisation de l’ensemble des acteurs de l’institution, faisant de l’intelligence économique une fonction partagée.

L’IE est l’apanage de toute personne à la tête d’une institution publique ou privée, commerciale ou sans but lucratif, quelle que soit la taille ou le secteur d’activité.

Une démarche d’intelligence économique vise à collecter, traiter, diffuser et protéger L’information économique stratégique.

 

  1. La collecte d’information

C’est le point de départ de toute démarche d’intelligence  La collecte de l’information se fait essentiellement grâce à des activités de veille.

La veille est la surveillance de l’environnement de l’institution afin de capter  de l’information qui sera stockée et mis à jour dans le temps. La veille devient stratégique quand elle passe d’une approche purement défensive pour s’orienter vers l’offensive. On passe d’une logique de survie à une approche de création de valeur.

  1. Le traitement

C’est l’étape indispensable. L’information aura une valeur économique si elle peut servir à une prise de décision pouvant créer de la valeur dans l’institution. L’information ainsi collectée passera une série d’analyse descriptive, diagnostique, prédictive et prescriptive.

Le traitement de l’information permettra également aux décideurs d’échapper aux mailles de l’infobésité au moment de la diffusion de l’information.

  1. La diffusion

L’information collectée, traitée, doit ensuite être diffusée en interne tout comme en externe.  Pour une prise de décision optimale. La communication en interne peut également avoir une portée pédagogique par exemple en sensibilisant sur les risques  et menaces courus par l’institution. La qualité de diffusion conditionne la crédibilité de la mission de veille. En effet une information envoyée au mauvais moment ou au mauvais destinataire devient inexploitable et tout le processus perd de la valeur.

  1. La protection

Toujours avoir à l’esprit qu’avec votre démarche d’intelligence économique, un concurrent ou un adverse est en train de faire la même chose. L’intelligence économique doit être  en même temps de la contre-intelligence.

CEVIST regroupe l’intelligence économique vise trois objectifs :

  1. Survie

La survie de l’entreprise, exprimée par le principe de going concern, est l’objectif intuitif fondamental de toute institution, partant des états superpuissants, aux petits étalages au coin de l’avenue.

C’est ce que nous appelons également la Sécurité économique. Il est question ici par exemple de  s’assurer de la disponibilité des fournisseurs, notamment des matières premières, de la clientèle comme débouchée, du personnel qualifié gestion des risques, de la protection du patrimoine tant matériels (les actifs) qu’immatériel (la réputation, les informations stratégiques, etc.) de l’institution.

  1. La création de valeur

Il s’agit de l’objectif rationnel de  toute institution La création de la valeur peut être atteint qu’en réalisant ses objectifs financiers c’est-à-dire en améliorant ses marges ou en réalisant son objectif social, c’est à dire la satisfaction de la clientèle ou des gouvernés. Dans ce contexte de guerre économique latente, l’innovation est la pour qu’une institution puisse rester compétitive et qu’elle puisse créer de la valeur sur un horizon plus ou moins long.

  1. Influence

Aussi curieux que cela puisse paraitre, la communication, tournée vers l’extérieur,  est l’une des plus vielles activités dans la démarche d’intelligence économique. Il est question ici essentiellement de chercher à influencer l’environnement ou le concurrent voir déstabiliser ce dernier afin de l’amener dans la direction où l’on souhaite qu’il prenne. Oui M. Adam Smith, La main invisible existe bel et bien, et  c’est celle des influents. Pour ce faire, les instituions recourt les plus souvent à la communication d’influence, au lobbyng et au softpower.

 

En somme, la pratique de l’intelligence économique n’est pas nouvelle. Nous pouvons affirmer qu’elle est aussi vieille que l’humanité. Elle s’est organisé comme discipline après la seconde guerre mondiale avec l’essor des outils Marketing, surtout dans les pays anglo-saxons. Son développement s’est accéléré dans la seconde moitié du XXe siècle avec le développement de l’informatique et des nouvelles technologies de l’information, facilitant la collecte et la diffusion de l’information. L’information s’avère donc être central dans une démarche d’IE, comme le résume si bien Michael E. Porter dans sa règle d’or de l’IE : « Donner la bonne information à la bonne personne, au bon moment, pour prendre la bonne décision ».

 

CONGOPROFOND.NET


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Judith Suminwa à la diaspora d’Allemagne : ” Le Président Tshisekedi a déjà facilité le retour au pays…”

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La Première Ministre de la République Démocratique du Congo, Judith Suminwa Tuluka, a honoré de sa présence, le mercredi 9 octobre 2024, la diaspora congolaise d’Allemagne, en marge de sa participation à la conférence de Hambourg sur le développement durable. Cette rencontre, organisée par Madame l’Ambassadeur de la RDC, Louise Nzanga Ramazani, a rassemblé des membres influents de la communauté congolaise, dont M. Elombo, le seul originaire de la RDC membre du parlement de Brême, ville située au nord-ouest de l’Allemagne.

Il a exprimé sa gratitude envers la Cheffe du Gouvernement pour son engagement envers la communauté congolaise en Allemagne. Il a également souligné l’importance de cette rencontre et les attentes qu’elle suscite pour l’avenir des relations entre les deux pays.

« C’est une première, et, en tant que première femme Première Ministre, elle est venue au nord de l’Allemagne, elle a su consacrer plus de deux heures à discuter avec les représentants de la communauté, malgré tous ses rendez-vous officiels. C’est un bon début, et j’espère que nous aurons d’autres rencontres dans cette direction. Il est essentiel de comprendre que l’Allemagne joue un rôle important et devrait continuer à jouer un rôle pour la paix en RDC. La communauté est prête à accompagner les efforts du Gouvernement congolais. » a dit le député allemand d’origine congolaise.

La réunion a permis des échanges enrichissants entre la Première Ministre et des acteurs clés de la diaspora, tels que des médecins, des entrepreneurs et des acteurs politiques. Les participants ont exprimé leurs attentes face aux défis auxquels ils font face pour développer leurs entreprises en RDC. Malgré leur attachement à leur pays d’origine, beaucoup ont souligné la difficulté du climat des affaires, le manque de réactivité des autorités et l’absence d’un soutien suffisant de la part de l’État congolais, en dépit du fait que l’Allemagne est la troisième puissance économique européenne. Les membres de la diaspora ont partagé leur désir de renforcer les liens entre la RDC et l’Allemagne, en mettant en avant les opportunités de collaboration dans des domaines tels que la formation professionnelle, les technologies avancées, et la gestion environnementale. Ils ont exprimé l’espoir que le Gouvernement Suminwa intensifie les échanges bilatéraux avec le pays de Goethe.

« Je suis originaire du Congo, née à Kinshasa. C’était ma première participation à ce genre de rencontre, et en tant que jeune femme, je suis très fière d’avoir vécu cette expérience avec la Première ministre de la RDC. Concernant le domaine médical, je souhaiterais qu’il y ait plus de coopération entre l’Allemagne et la RDC. Je crois que la RDC peut également s’inspirer des modèles allemands en matière de médecine préventive, notamment en ce qui concerne la gratuité de la maternité et le projet de couverture de santé universelle. » a déclaré Docteur Christelle Beti, médecin gynécologue en Allemagne.

Judith Suminwa Tuluka a partagé ce souhait tout en rappelant aux congolais d’Allemagne que sur instruction du Président de la République, le Gouvernement applique déjà la facilité d’accès à la diaspora, notamment en permettant aux Congolais détenteurs d’un passeport étranger d’obtenir leur visa à l’aéroport de Kinshasa. La Première Ministre a salué la qualité des échanges, soulignant que le travail collectif est essentiel pour faire progresser la RDC.

«C’est vrai qu’il y a des choses à améliorer, comme le changement de mentalité, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption, etc. Cependant, ceux qui critiquent doivent le faire de manière constructive. Je trouve que se concentrer uniquement sur la critique sans proposer des solutions est problématique. C’est très difficile, même en interne. Ce n’est pas seulement le fait des autres, mais aussi des personnes à l’intérieur qui semblent penser que cela résoudra le problème. Or, cela ne résout rien et ne nous aide pas non plus. En ce qui concerne les propositions, je pense que le Président Félix Antoine Tshisekedi a déjà fait un pas important en facilitant le retour des Congolais en permettant l’obtention d’un visa à l’entrée. Le prochain pas serait de considérer les Congolais de la diaspora comme des citoyens à part entière. Ce sont des projections à long terme, mais se sentir à l’aise dans son pays est un élément très important. » a affirmé Judith Suminwa Tuluka.

La diversité de la diaspora congolaise est une véritable force sur laquelle la République Démocratique du Congo devrait s’appuyer pour bâtir une image forte et positive du pays. En valorisant les différentes cultures, expériences et compétences des Congolais vivant à l’étranger, la RDC pourrait non seulement renforcer son identité nationale, mais aussi promouvoir un message d’unité et de dynamisme à l’international. Cette richesse culturelle et humaine est un atout stratégique pour le développement et l’essor du pays, permettant de créer des ponts entre la diaspora et le territoire national.

CELCOM PRIMATURE


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