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Tribune : Après Mobutu, le Congo a une nouvelle fois à sa tête un vrai passionné du ballon rond ! ( Thierry Kambundi)
Ceux qui connaissent le Président de la République ou qui ont déjà eu, comme moi, quelques mois avant son avènement à la magistrature suprême, l’occasion de suivre une partie de football avec lui, vous diront tous une chose : Félix Tshisekedi est un vrai passionné du football ! Un de ses proches m’a même révélé comment de fois il s’extirpait de certaines réunions présidées par son défunt père pour aller suivre du football…
Son déploiement autour du décisif match RDC- Liberia du 24 Mars dernier, en est une nouvelle preuve éloquente, tant il regorge d’importants renseignements sur la question.
Tenez : à l’hôtel des joueurs où il se rend, la veille du match, pour les encourager, le chef de l’Etat a eu un mot sur tous les joueurs ( ou presque) qu’il connaît ou suit personnellement.
À Bakambu : qu’est-ce que tu restes faire en Chine avec ton talent ? Seulement pour des millions ? Reviens vite en Europe. C’est là où tu mérites de jouer…
À Bolasie : Tu es maintenant à Anderlecht non ? Ça se passe bien je vois. Ta grave blessure appartient désormais au passé ?
À Mputu : j’ai vu ton but en Ligue des champions avec Mazembe. Très beau but ! Content de te revoir en équipe nationale…
A Fabrice Ngoma, Nelson Munganga, Padou Bompunga, Glody Ngonde et Djuma Shabani, tous joueurs de Vclub ( qu’il a reconnu de vue): Vous, je suis fâché contre vous ! Comment vous-êtes-vous fait éliminés de la sorte ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Bo liaki bien te ? Général ( Tango fort) a pesaki bino mbongo te ? Bo loba na sanctionner ye kaka sikoyo…
À Marcel Tisserand, il a rappelé dans quel pays il jouait et même un vol qu’ils ont eu à faire ensemble une fois. « J’avais beaucoup de questions à te poser sur toi et l’équipe nationale. Mais tu as passé tout ton temps à dormir pendant le vol… »
Bref, le président a eu un mot pour tous les joueurs qu’il a salué et même pour quelques membres du staff technique.
Le dimanche 24, jour du match auquel il a assisté comme promis, il est allé jusqu’au vestiaire pour embrasser et féliciter les Léopards avec une remarque technique à Luyindama qui m’a beaucoup plus ( Félicitations, gar ! Tu es très costaud ! Très fort à la récupération. Mais tu dois travailler ta relance…)
Après le Président Mobutu, le Congo a une nouvelle fois à sa tête un vrai passionné du ballon rond !
Je relève tout ceci non pas pour le flatter -je n’en ai pas besoin- mais pour attirer l’attention des acteurs de notre football. Car, c’est maintenant qu’ils doivent saisir l’opportunité, avec la présence de Félix Tshisekedi à la tête du pays comme une chance à faire profiter au football de notre Congo.
Ce pays de foot, deux fois vainqueur de la CAN, dix fois vainqueurs des interclubs de la CAF ( Mazembe, Vclub, DCMP), ne mérite pas de rester à la traîne comme il l’est au plan des infrastructures et d’organisation de grands événements sportifs.
Ce pays de foot ne doit pas se contenter d’accompagner et de soutenir financièrement les équipes nationales et les clubs seulement lorsqu’ils participent à des compétitions. Il doit absolument développer ses infrastructures sportives, routières, hôtelières et penser à encadrer et developer réellement le talent des jeunes footballeurs qui y naissent tous les jours.
Aux dirigeants du football de profiter de sa présence pour obtenir ce qu’ils n’ont pas pu avoir avec son prédécesseur… Non pas pour eux et leurs intérêts égoïstes, mais bien pour l’intérêt du football et de la nation.
Eux qui n’ont jamais réussi à obtenir de l’Etat une subvention des championnats nationaux, un réel accompagnement dans l’encadrement des jeunes talents, des infrastructures modernes, adaptées à la pratique actuelle du football, ils ont aujourd’hui en face d’eux un président de la République qui sera plus attentif et plus concerné par ce football qu’il aime tant et dont il connaît l’impact sur la nation.
Oui, on me dira de ne pas trop rêver ! Je sais que le pays a beaucoup de priorités plus importantes que le football.
Ce que je recommande simplement, c’est que maintenant qu’il semble vous prêter oreilles et attention, osez, proposez-lui de vrais projets pour l’intérêt et le développement du football. Dites-lui ce qu’il nous faut pour que le grand Congo du football rivalise avec les meilleures nations du continent.
Au final, que le peu qui sera fait, je l’espère, le soit pour l’intérêt de la jeunesse et de ce football congolais qui nous passionne tant et, comme nous, heureusement, le Président de la République.
Thierry Kambundi, Journaliste de Top Congo FM
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Vers une Lingalophonie, une Swahilophonie, une Kikongophonie et une Tshilubophonie : Réveillons nos voix !
Dans le grand concert des nations, le Kongo, ce géant au cœur palpitant de l’Afrique, se retrouve souvent dans l’ombre de discours bien-pensants, de promesses creuses et de cynisme diplomatique. La France et la Francophonie, au lieu d’être des alliées, semblent parfois plus préoccupées par la préservation d’intérêts obscurs que par l’épanouissement des voix congolaises.
Il est temps de dire stop à cette indifférence répétitive et de revendiquer notre place sur la scène mondiale. Pourquoi devrions-nous continuer à promouvoir une nation étrangère, déjà engluée dans une dette abyssale de 2338 milliards d’euros, tout en soutenant un Rwanda dont les mains sont tachées du sang de nos concitoyens ?
La France, héritière d’un colonialisme qui a laissé des cicatrices profondes sur notre continent, doit comprendre que la véritable solidarité ne réside pas dans des discours condescendants, mais dans la reconnaissance et la promotion de nos propres cultures. Le temps de la Lingalophonie, de la Swahilophonie, de la Kikongophonie et de la Tshilubophonie est venu.
Ces langues ne sont pas seulement des moyens de communication ; elles sont les vecteurs de nos histoires, de nos luttes et de nos rêves. Elles portent en elles la richesse de notre identité, la profondeur de notre culture et la force de notre résilience. En les mettant en avant, nous ne faisons pas qu’affirmer notre existence, nous revendiquons notre droit à la dignité, à la mémoire, et à la reconnaissance.
La Lingalophonie, la Swahilophonie, la Kikongophonie et la Tshilubophonie ne sont pas de simples concepts linguistiques. Elles représentent un mouvement à construire, une rébellion contre l’oubli et le mépris. Elles incarnent notre refus d’être réduits à des stéréotypes, à des récits simplistes qui occultent la complexité de notre réalité.
En les célébrant, nous ouvrons la voie à une renaissance culturelle, à une réappropriation de notre destin. Mais que signifie véritablement cette réappropriation ? Cela signifie d’abord un rejet des discours qui ignorent notre douleur et notre histoire. Cela signifie aussi un appel vibrant à la solidarité authentique, celle qui questionne les rapports de force.
Celle qui défie les normes établies et qui ose rêver d’un avenir où nos voix sont entendues et respectées. La Francophonie, censée être un espace de partage et de solidarité, doit se transformer en un véritable tremplin pour nos cultures. Nous n’avons pas besoin d’un soutien qui se limite à des déclarations sans lendemain. Nous exigeons une reconnaissance de notre héritage.
Nous exigeons une valorisation de nos langues et une célébration de notre diversité. Ensemble, nous devons revendiquer notre autonomie. Cessons de nous soumettre aux diktats d’un système qui valorise les voix étrangères tout en méprisant les nôtres. Nous avons le pouvoir de créer des ponts entre nos cultures, de bâtir une communauté linguistique qui célèbre la richesse de notre pluralité.
La Lingalophonie, la Swahilophonie, la Kikongophonie et la Tshilubophonie doivent devenir des mouvements vivants, des expressions dynamiques de notre identité collective. Il est temps de faire entendre notre voix, d’exiger que notre histoire soit racontée par nous-mêmes, pour nous-mêmes. Une voix qui ne se contentera pas de murmurer dans l’ombre, mais qui s’élèvera avec force et détermination.
Une voix qui ne se pliera pas aux convenances des puissants, mais qui revendiquera sa place dans la lumière. Il est temps de rêver d’un avenir où nos langues seront célébrées, où nos cultures seront respectées et où notre dignité sera reconnue. Connaître ses racines, honorer ses ancêtres et promouvoir sa culture, c’est grandir avec des ailes.
Ensemble, nous pouvons construire cette réalité. Ensemble, nous pouvons revendiquer notre droit à être entendus. La Lingalophonie, la Swahilophonie, la Kikongophonie et la Tshilubophonie ne sont pas seulement des mots ; elles sont notre avenir. Réveillons nos voix, célébrons notre identité et bâtissons un monde où le Congo brille de mille feux.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR
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