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Tribune: A LA CROISEE DES CHEMINS… (Par Omer Diela, étudiant en philosophie)

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Quand l’embarras entre la vie consacrée et matrimoniale nous rend indécis

La vie est un ajustement de relations internes à des relations externes, disait le Philosophe et Sociologue anglais Herber Spencer[1]. Autrement dit, nous nous adaptons aux conditions que nous imposent notre corps et la société. Parmi ces conditions, il y a celle du choix d’un élément déclencheur en vue d’un devenir précis ; de telle sorte que nous poursuivions et atteignions ce devenir sauf en cas d’accidents. Par exemple, l’entrée dans un séminaire est un élément déclencheur pour devenir prêtre[2]. Et c’est souvent à l’aurore de l’âge adulte (presqu’après les humanités dans le cas qui est le nôtre) que nous commençons à nous poser – contrairement à un enfant qui le ferait avec légèreté et sans conséquence immédiate – les questions d’ordre futuriste. Voilà à quoi elles ressemblent : que puis-je devenir dans la vie ? A quoi suis-je appelé ? Que serai-je dans ma vie ?

Ce type de questionnement vous pousse à agir et à prendre des décisions. Certes il n’est jamais facile de prendre une décision d’ordre du devenir. Car sachant que l’avenir ne nous appartient pas, il nous est proposé plutôt selon le choix que nous portons et la détermination et l’espoir d’y arriver un jour. Mais en tant qu’êtres, faisant bon usage de la raison et appartenant à une société, nous sommes contraints de choisir.  Nous devrions opter pour certaines choses et en récuser d’autres. Et l’action de choisir n’est pas toujours coulante. Parfois elle est de caractère dilemmatique à telle enseigne qu’elle arrive à nous rendre indécis face à l’armada d’alternatives qui nous taraudent dont on perd la ferme position d’un choix judicieux. Il s’agit, par illustration, du choix entre la vocation à la vie conjugale et à la vie consacrée. Dans ce contexte, nous nous mettons à la place de tous ceux qui ont peiné ou qui peinent soit à opter pour l’une de ces deux alternatives, soit à les assumer dans leur vie actuelle. C’est ce que nous appelons ici « une croisée des chemins ». Eu égard à cette énigme de choix, comment pouvons-nous agir ? Faudrait-il se fier à sa propre conscience ou aux avis extérieurs ?

Loin d’avoir la prétention de combler tous les soucis ou de résoudre les problèmes relatifs au discernement vocationnel ; nous pensons, néanmoins, vous prodiguez quelques conseils. Lesquels pourront contribuer à ce que vous évitiez des choix non-réfléchis ; car ces derniers peuvent influer par la négative sur le reste de toute votre vie. Voilà pourquoi, il est impérieux que le sujet concerné agisse consciemment et soit le principal protagoniste de sa décision.

Disons d’abord que la confiance dans la prière est très capitale lorsque nous voulons entreprendre quelque chose ; qui mieux est, celui du choix de la vie. Si on peut se souvenir de la bible qu’avant chaque décision importante de sa vie, le Christ priait. On comprendrait mieux la place de la prière dans le discernement et même dans la croissance de notre relation. Seul Dieu peut véritablement disposer ce dont nous avons besoin. Il connaît l’essentiel qu’il nous faut aux côtés des accessoires. Et la prière reste le seul champ où nous pouvons dialoguer avec Dieu en lui confiant ce problème de choix. Il s’agit d’une prière confiante et sincère. Pour nous chrétiens, Dieu reste notre guide infaillible, même dans la prise de décisions. Cette idée est bien élucidée par le psalmiste qui nous enseigne que si l’Eternel ne bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent en vain… (Psaumes 126 (127)). Dans le présent contexte, le bâtisseur symbolise le sujet choisissant. Et la maison symbolise l’action à choisir. L’Eternel parait ici la condition sine qua non pour la réussite de l’action. Cependant il ne s’agit pas de rester inactif ou passif en attendant jusqu’à ce que Dieu décide à notre place ; ce qu’Il ne fera d’ailleurs pas. Nous sommes plutôt censés corroborer à l’aide salvatrice de Dieu dans notre propre vie. C’est dans ce contexte que le doctus gratiae (le docteur de la grâce), Saint Augustin disait : « Dieu nous a créés sans nous, mais il ne peut nous sauver sans nous ». C’est-à-dire, à la prière et à l’attente de la providence divine, devrait être associé un certain modus vivendi ou une modalité d’être qui puisse générer une fin désirée. Mais quel est ce mode d’être ou d’agir ? Et que faut-il éviter ?

Le pasteur bénissant un nouveau couple

En fait, dans la vie nous avons des motivations. Celles-ci naissent de nos aptitudes et qualités. C’est ainsi qu’elles doivent être bien considérées et analysées. Et puisqu’on ne désire que ce que l’on connaît, nous supposons que vous aurez dans ce contexte, ne serait-ce, une idée de la vie conjugale et consacrée. Mais évitez à tout prix les préjugées. Toute vie est bonne. Que ce soit la vie religieuse ou la vie matrimoniale. C’est à vous d’en donner un sens au moment de votre expérience personnelle. Avant de choisir, évitez de porter les jugements précoces à partir des idées préconçues ; à l’avantage d’un choix et au détriment de l’autre. Essayer plutôt de confronter vos aptitudes à ces deux choix. Voyez où vous pouvez vous épanouir ou vous réaliser. Posez des questions aux aînés. C’est ici où s’impose le rôle du discernement. Ainsi, comme le souligne le pape François à l’ouverture du synode des jeunes : « le discernement n’est pas un slogan publicitaire, ni une technique d’organisation, ni même un mode de ce pontificat, mais une attitude intérieure qui s’enracine dans un acte de foi. Le discernement est la méthode et en même temps l’objectif que nous nous proposons : il se fonde sur la conviction que Dieu est à l’œuvre dans l’histoire du monde, dans les événements de la vie, dans les personnes que je rencontre et qui me parlent. Pour cela, nous sommes appelés à nous mettre à l’écoute de ce que l’Esprit nous suggère, avec des modalités et dans des directions souvent imprévisibles. Le discernement a besoin d’espace et de temps »[3].  Au besoin, ayez un directeur spirituel qui puisse vous accompagner. En cheminant avec lui et si vous vous ouvrez à lui, il pourra facilement vous orienter. S’il est sincère, il ne vous proposera pas un choix qui vous soit inapproprié.

Aussi, nous arrive-t-il d’être influencé par notre cercle dans la prise des décisions. Par illustration, vous entendrez les questions du genre : pourquoi veux-tu devenir prêtre ou religieuse ? Ne vois-tu pas qu’il serait mieux de te marier, de fonder une famille ? Ou à l’opposé, pourquoi veux-tu te marier ? Crois-tu encore à un mariage sincère malgré autant de divorces existants ? En recevant ces genres de questions, vous sentez la pression environnementale vous imposer son point de vue. Et cela peut vous terrifier, car à ce moment vous prenez conscience de l’impact qu’aura votre décision ; en ceci que certaines personnes peuvent en être joyeuses, mais d’autres non. Mais quoi que cela vous effraye, gardez votre sang froid. Évitez l’agitation et surtout la précipitation. On ne se précipite pas devant un choix, si banal ou bénin soit-il. Le Père du Rationalisme, R. Descartes disait que la précipitation était la source des erreurs. Elle ne tient pas en compte le soin des prémices ou des fondements. Or, la ruine des fondements entraîne nécessairement avec soi tout le reste de l’édifice[4].

En outre la question du choix vocationnel réclame une certaine ascèse dans le respect de plusieurs facteurs. Vu leur pluralité, nous les réduisons en trois principaux facteurs. Les trois englobent et condensent tous les autres.  Ces principaux facteurs – bien qu’étant différents – semblent traduire les mêmes réalités. Cela prouve à suffisance qu’ils sont analogues en ce sens que tous faciliteraient la personne choisissant à éviter les erreurs. Ce sont : la maturité, la liberté et la responsabilité.

Stricto sensu, la maturité est définie par le Robert comme étant l’état de ce qui est mûr, c’est-à-dire l’état d’une faculté qui a atteint son plein développement. Lato sensu et dans le contexte qui est le nôtre, la maturité est la sureté du jugement. Et qui dit jugement fait appel à l’évaluation. Quand on dit d’une personne mature, c’est dire que vous avez les potentialités de prendre les décisions dignes de confiance. Aussi le mature est celui qui imite les ainés modèles et abdique les attitudes puériles telles que l’indiscrétion, l’agitation, le snobisme, la soumission aveugle aux idées extérieures.

Quant à la liberté, le même Robert la définit comme étant le pouvoir inaliénable de l’individu. Le droit qu’il a de disposer de sa personne. C’est aussi l’état d’une personne qui n’est pas soumise à la servitude. Le libre n’est pas prisonnier physique et ni des opinions. On est libre lorsqu’on a la possibilité d’exprimer ses choix.  Devant un choix, pensez toujours sans contrainte et agissez selon votre bon vouloir. Il n’est pas ici question d’être opaque à l’avis des autres. Mais que ces avis ne nous soient pas imposés. Les parents sont les représentants divins sur terre. Ils ont donc ce privilège d’être nos premiers conseillers ; si et seulement s’ils sont à même de nous proposer un choix sans complaisance et impartialement. Nous pouvons les écouter, peser les pour et les contre de leur proposition. Et en définitive prendre nous-mêmes la décision finale. Il n’y a pas que les parents qui nous entourent. Nous avons de membres de famille et amis qui peuvent aussi nous aider. Certaines personnes ne savent se découvrir eux-mêmes. Et très souvent les gens qui nous aiment le plus, ils nous connaissent qu’on ne se connaît nous-mêmes[5].

Du supin latin responsum provenant du verbe respondere (répondre), la responsabilité est étymologiquement l’obligation de répondre de ses actions ou celles des autres, d’être garant de quelque chose. Dans ce sens, la responsabilité suppose le devoir, le fait d’assumer ses promesses, ses choix. Un responsable n’agit que de façon réfléchie. Il a un pouvoir décisionnaire et il pèse les conséquences de ses actes. Lorsque vous choisissez une chose, soyez conscients des répercussions qui en découleront. Ainsi vous ne regretterez pas votre choix. C’est cela le poids et le sens même de nos actes qui doivent être bien réfléchis et mûris au fil du temps.

In fine, prendre une décision finale parmi tant des motivations portant sur notre futur n’est toujours pas facile. C’est ainsi qu’est exigé un discernement sérieux et mûri dont le fondement peut être : l’aide de Dieu dans la prière, une bonne réflexion basée sur ses propres qualités, un accompagnement qui peut être fait par un prêtre, un parent, un ainé expérimenté. Car le discernement se fait sur modèle de la vie courante et dans le temps qui nous est contemporain. Que le fait d’être indécis, c’est-à-dire de tarder à décider devant un choix qui se rapporte au discernement vocationnel ne vous ébranle pas. Gardez votre sang froid et soyez honnête ; envers vos capacités et qualités ; envers vous-mêmes ainsi qu’envers les personnes chez qui votre choix peut avoir des répercussions.  Transcendez la peur. Mettez Dieu au centre de cette difficulté en priant ; car en matière de vocation, c’est Dieu qui appelle mais par le biais de votre personne. D’où la nécessité de votre choix s’impose. Dans la vie on a toujours un choix, mais le plus difficile est d’en faire un bon. Et même si ce choix vous trahit au futur, dites-vous qu’il n’est jamais tard. La pire erreur, c’est de ne pas opter pour une option…  L’artiste Amélie Nothomb l’a si bien dit : « le seul mauvais choix est l’absence de choix ».

 

Omer DIELA

[1] Cf. W. OKEY Mukolmen, Syllabus cours d’Ethique et Morale, USAKIN, 2018-2019, p. 23. Inédit.

[2] Cf. C. Godin, Philosophie pour les Nuls, Paris, Se, sd.

[3] Pape François, Discours d’ouverture de la XVe Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Evêques, Rome, Mercredi 3 octobre 2019.

[4] R. Descartes, Méditations Métaphysiques, France, 3e édition Quadrige, 1992, p. 27.

[5] J. Donovan dans une Série télévisée 24h Legacy, Washington, S. I, E. 11. Inédite.


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CAN Handball 2024 : L’Angola triomphe et conserve son titre à Kinshasa et la RDC se classe 5e !

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La CAN Handball 2024, tenue à Kinshasa, s’est conclue sur une note de passion et d’émotion. Ce samedi 7 décembre, les Pearls d’Angola ont brillamment remporté la finale contre le Sénégal avec un score de 27-18, conservant ainsi leur titre de championnes. Cette victoire souligne la domination de l’Angola dans le handball féminin africain et met en avant leur préparation et leur détermination tout au long du tournoi.

La Tunisie a également marqué les esprits en décrochant la 3e place après une victoire serrée contre l’Égypte (25-22). Ce match intense a vu les Aigles de Carthage montrer leur force et leur résilience. De son côté, le pays organisateur, la République Démocratique du Congo, a terminé à la 5e position, se distinguant par une victoire dans le derby du fleuve contre le Congo-Brazzaville, sur le score de 30-28. Les Léopards dames ont livré un combat acharné, témoignant de leur esprit combatif.

Alexandra Shunu, joueuse de l’équipe congolaise, a été la joueuse la plus distinguée du tournoi, remportant trois prix individuels, dont celui de Joueuse du Match. Son talent exceptionnel et son leadership sur le terrain ont été cruciaux pour l’équipe. La CAN Handball 2024 a non seulement célébré le talent des athlètes, mais a également renforcé la passion pour le handball en Afrique, laissant un souvenir mémorable aux supporters et participants.

Désiré Rex Owamba /CONGOPROFOND.NET


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