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TP Mazembe : Trésor Mputu frappé, dossard N°8 retiré !

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Le footballeur international Trésor Mputu a offert un spectacle désolant au public venu nombreux, le dimanche 15 décembre, au stade de TP Mazembe de Kamalondo.

Remplacé au cours de jeu par son entraîneur Pamphile Mihayo, lors d’un match de la Ligue nationale de football, le joueur a exprimé publiquement son mécontentement.

Se saisissant de ce dossier, le comité de l’équipe a décidé de lui retirer son dossard n°8 pour cause d’indiscipline.

Selon Damien Simbi, l’un des membres du comité de l’équipe, Trésor Mputu a franchi la ligne rouge en allant montrer son mécontentement à la tribune d’honneur où étaient assis les dirigeants de son équipe, notamment Moïse Katumbi et ses collaborateurs.

« Permettez-moi d’être très franc quant au comportement inapproprié de Trésor MPUTU. C’est une attitude qui dérange parce qu’il s’est très mal comporté en présence du président de l’équipe. Le garçon a fait des merveilles et réalisé des exploits pour le club. Nous en sommes fiers. Le club est reconnaissant et lui rend tous les hommages. Là, il a franchi la ligne rouge. Le président et nous ses collaborateurs, nous suivons et supervisons toute la préparation de l’équipe. L’entraîneur Pamphile MIHAYO a pris ses responsabilités et il agit sous la protection de la direction qu’il consulte », a-t-il expliqué devant la presse sportive lushoise.

Mputu doit s’excuser !

Réuni en urgence juste après ce match gagné face au Daring Club Motema Pembe, le TP Mazembe a décidé de retirer, à titre provisoire, son dossard 8 à la star congolaise, cette dernière doit également présenter ses excuses au président sponsor :

« La première chose que ce joueur doit faire, ce sera de présenter ses excuses, d’abord au président Moïse Katumbi qu’il a nargué publiquement. Il y a aussi une responsabilité à établir au niveau des supporteurs. Quand vous voyez la violence avec laquelle un groupe des supporteurs a réagi par rapport à la sortie de Trésor MPUTU ! Je crois que Mario KAWEL, le président de la coordination, doit travailler afin d’identifier ces semeurs de troubles comme on le fait sous d’autres cieux et leur interdire tout accès dans les installations. Il est inacceptable d’agir ainsi et nous devons lourdement sanctionner les coupables. Le Président Moïse KATUMBI est très touché et déçu par cette attitude. Trésor MPUTU va être sanctionné. Lorsqu’on regarde ce que MPUTU a fait pour le club et son attitude dimanche dernier, nous réfléchissons comment le libérer. Sinon, étant placé sous la direction de Pamphile MIHAYO, son ancien collègue, nous craignons que ce mauvais climat perdure et détériore l’ambiance de l’équipe. Par rapport à ce fait qui a indigné tout le monde, le joueur garde la possibilité de le réparer», a-t-il conclu.

Pour rappel, Tresor Mputu a été remplacé par Patou Kabangu à la 53e minute de la deuxième période. C’est le but qu’il a marqué qui a débloqué ce match à la 63e minute avant que Rainford Kalaba corse l’addition à la 81e minute pour le 2-0.

Jolga Luvundisakio/CONGOPROFOND.NET

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Valentin Yves Mudimbe s’en est allé, mais sa parole demeure : l’Afrique orpheline d’un géant de la pensée

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Ce jour, la République Démocratique du Congo, l’Afrique et le monde intellectuel viennent de perdre un monument. Valentin Yves Mudimbe, philosophe, écrivain et penseur hors pair, s’est éteint aux États-Unis, laissant derrière lui une œuvre aussi dense que subversive, une parole aussi lucide qu’indomptable.

Né en 1941 à Jadotville (actuelle Likasi), en RDC, Valentin Yves Mudimbe fut l’un des intellectuels africains les plus influents du XXᵉ et du XXIᵉ siècle. Professeur émérite à l’Université Duke, anthropologue, linguiste et romancier, il a marqué les sciences humaines par sa critique radicale des épistémologies coloniales et sa déconstruction des discours dominants sur l’Afrique.

Son œuvre majeure, The Invention of Africa (1988), reste un texte fondateur des études postcoloniales. Mudimbe y démontre comment l’Afrique a été « inventée » par le regard occidental, à travers des catégories de savoir qui ont nié ses propres logiques de pensée. Pour lui, « l’Afrique n’existe pas en dehors des représentations qui la constituent », une thèse qui a révolutionné la manière d’appréhender le continent.

Yves Mudimbe n’était pas seulement un théoricien : c’était un penseur du soupçon, toujours en éveil face aux illusions des idéologies, qu’elles soient coloniales, nationalistes ou néolibérales. Dans L’Odeur du père (1982), il explore les contradictions des élites africaines post-indépendances, dénonçant leur aliénation mimétique. Son roman Entre les eaux (1973) questionne la tension entre engagement politique et spiritualité.

Il a révélé sa propre trajectoire de prêtre jésuite devenu philosophe laïc. Ses travaux sur Foucault, Derrida et les structuralistes européens en font un passeur exceptionnel entre les traditions intellectuelles africaines et occidentales. Pourtant, il refusait toute étiquette : « Je ne suis ni un afrocentriste, ni un occidentaliste. Je suis un penseur de la fracture, de l’entre-deux », disait-il.

Aujourd’hui, alors que l’Afrique est confrontée à de nouveaux défis – néocolonialismes économiques, crises démocratiques, guerres d’influence –, la pensée de Mudimbe reste d’une brûlante actualité. Son questionnement sur « les conditions de production du savoir africain » invite à repenser l’université, la recherche et les médias du continent. Il laisse derrière lui des disciples à travers le monde. Des chercheurs qui continuent de déconstruire les récits hégémoniques.

« Mudimbe nous a appris à douter, à interroger nos propres certitudes ». La RDC en deuil mais l’Afrique en héritage, conclut le polymathe, cet autre géant de la pensée post-coloniale. Le Congo pleure l’un de ses plus grands fils, mais son héritage est impérissable. Dans un pays souvent meurtri par l’amnésie historique, Yves Mudimbe rappelait que « la mémoire est un acte de résistance ».

Alors que les hommages affluent du monde entier – de Paris à Johannesburg, de Dakar à New York –, une certitude s’impose : Yves Mudimbe est mort, mais sa parole, elle, ne mourra jamais. « Les mots ne sont pas innocents. Ils portent en eux la violence de l’histoire. » — Valentin Yves Mudimbe

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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