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Thérèse la mystérieuse: des révélations sur le martyre de la jeune aspirante de 24 ans

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C’est depuis décembre 2017 que la République démocratique du Congo, particulièrement la ville de Kinshasa, assiste à une série de tueries causées par les forces de la police nationale qui, selon leur mission, sont censés protéger la population et tous ses biens. Malheureusement, ils ont opté pour le contraire, et agissent en vrais monstres. Ils tuent volontairement et sans remord cette même population, pourtant confiée à leur protection.

Plusieurs pertes en vie humaine ont été enregistrées depuis le 21 janvier 2018 jusqu’à nos jours. Parmi tous les martyrs tombés lors des marches pacifiques organisées par le comité laïc de coordination (CLC) le 31 décembre 2017, le 21 janvier 2018 et le 25 février 2018, nous citons Thérèse Deshade Kapangala, une aspirante à la vie religieuse de la congrégation des sœurs de Sainte Famille de Bergame, morte cruellement assassinée le 21 janvier 2018 à l’entrée de l’Eglise paroissiale Saint François de Sales de Kintambo. Cette jeune fille avait un avenir socio-spirituel promettant, on a méchamment ôté la vie, alors qu’elle était préoccupée à sauver la vie d’une petite fille asphyxiée par les gaz lacrymogènes.
Thérèse Kapangala
Cependant, une année après son martyre, un livre a été publié en sa mémoire. Il est intitulé : « LE MARTYRE DE THERESE KAPANGALA : Du Terrorisme d’Etat Au Déni de justice » et, est écrit par Monsieur l’Abbé Joseph Musubao Karuhayi, prêtre de l’Archidiocèse de Kinshasa depuis 2012 et oncle maternel de Thérèse Kapangala. Il est actuellement professeur et secrétaire académique au grand séminaire de philosophie Saint André Kaggwa. L’abbé Joseph a été témoin oculaire de tous les événements du martyr de sa nièce qu’il a honorée par ce livre édité aux Editions Médiaspaul, que nous allons brièvement résumer dans les lignes qui suivent.

Dans la première partie de ce livre, l’auteur nous relate les faits qui ont précédé et qui ont marqué le martyre de Thérèse. De la veille de la marche pacifique du 21 janvier 2018, date du martyr, en passant par les circonstances malheureuses et désolantes qui ont accompagné la longue période avant les obsèques, jusqu’à l’inhumation. Il est aussi important de souligner que l’Abbé Joseph Musubao a bénéficié des services de Thérèse au soir de sa mort tragique, alors qu’il était en visite en famille. Une mort qu’elle prédisait déjà : «  Je mourrai martyre comme Bienheureuse Anuarite Nengapeta », disait-elle à ses proches, mais plus particulièrement à son oncle la veille de son martyre.
Aussi, cette partie met en lumière tous les efforts conjugués par la famille, afin que justice soit rendue ; en évoquant aussi ceux des familles de tous les autres martyrs enregistrés du 31 décembre 2017 au 25 février 2018. Cependant, il déplore le silence désertique de l’Etat congolais qui, depuis ces massacres ne dit absolument rien pour la cause de tous ces morts.

La deuxième partie, elle, est en même temps une réflexion et une méditation sur la vie et le martyre de Thérèse Kapangala. L’Abbé réfléchit sur les faits  silencieux du vécu de Thérèse, mais qui après sa mort, font objet de plusieurs révélations. Il parle au fait de l’avenir spirituel de la jeune aspirante à la vie religieuse. « Elle était fière de prédire qu’elle mourrait comme la Bienheureuse Anuarite Nengapeta. Son souci, la veille du 21 janvier 2018, était de chercher à connaitre les circonstances de la mort de cette dernière. Cela reste bel et bien un mystère ».
On peut encore trouver quelque part dans le livre : « la quasi-totalité de ceux qui ont mis leurs écrits dans le registre des témoignages  sont revenus sur diverses paroles de foi et d’espérance concernant l’avenir spirituel de Thérèse concrétisant, curieusement, tout ce qu’elle prédisait déjà, elle-même, de son vivant. Pour rappel, elle ne cessait de nous répéter à longueur des journées qu’elle sera une bienheureuse, une sainte et qu’elle commencera à intercéder pour nous », a témoigné l’Abbé à la 26e page de son ouvrage. Dans cette même partie, nous trouverons une sélection des écrits, tirés dans les 50 premières pages du registre des témoignages.

La troisième partie, quant à elle, commence par le témoignage combien touchant et édifiant du meilleur ami de Thérèse et de sa mère. Nous retenons de ce témoignage que Thérèse était une fille mystérieuse. Comme elle le disait très souvent à son oncle l’Abbé Joseph Musubao et à son directeur spirituel, l’Abbé Georges Njila, actuel chancelier de l’Archidiocèse de Kinshasa : « Je sens comme si je ne suis pas comme tout le monde… les gens disent de moi que je suis mystérieuse, énigmatique même ».

Aussi, nous retenons qu’elle était ami des enfants, qu’elle avait une charité sans défaut, qu’elle était d’une beauté physique et d’une beauté intérieure sans reproche et qu’elle était très pieuse. Elle visitait la Vierge Marie et priait avec elle tous les jours. Thérèse prenait plaisir à réciter son chapelet chaque jour à la grotte de la paroisse et en assurait soigneusement la propreté. « Thérèse ta congrégation se trouve au ciel. C’est là que tu vas me servir ».  Voici une révélation de son rêve que Thérèse fut à son meilleur ami Camille Bokongo.
L’auteur boucle cette partie en réfléchissant et discernant sur une question que Thérèse posa à son ami, peu avant sa mort : « Camille sauras-tu me regarder si je perdais cette beauté ? ». Il donne comme titre à ce point : « De la beauté à la laideur », et s’exprime en ces mots : « Ceux qui ont vu Thérèse de son vivant et dans son cercueil peuvent bien témoigner de ce passage de la beauté physique à la laideur ».
Dans sa dépouille, la jeune aspirante de 24 ans était méconnaissable. Cette  question qu’elle posa à son meilleur ami, devient à présent un sujet de méditation. Elle ouvre la porte à un discernement approfondi. Oui, Thérèse était bien une fille mystérieuse.

Sa question peu avant sa mort, se réalise effectivement car, la plupart de tous ceux qui l’ont connue personnellement n’ont pas pu voir son corps inerte et métamorphosé dans le cercueil. Comme les disciples d’Emmaüs qui ont fait chemin avec le Christ ressuscité sans le reconnaitre ; ils le reconnurent un peu plus tard. Nous aussi avions compris les paroles de Thérèse qu’après son martyre.
Il sied de signaler que, la publication de l’Abbé Joseph Musubao a attiré l’attention du grand public local et même de l’étranger. Il avait été reçu le mercredi 20 mars 2019 au journal de la radio Okapi. Voici le résumé de son propos :
« Mes motivations sont multiples. Elles partent tout d’abord de la nature du martyr de Thérèse. Elle a été cruellement tuée par les forces de l’ordre le 21 janvier 2018, jour prévu par le comité laïc de coordination pour la marche pacifique, par rapport aux enjeux politiques de ce temps-là.

La nature de son crime, le silence de l’Etat, l’absence de réponse à toutes nos plaintes déposées placent en moi beaucoup d’interrogations… Je ne peux pas me taire, je dois publier. Aujourd’hui nous mettons l’accent sur des crimes économiques, ceux qui ont volé et détourné l’argent de l’Etat ; mais on oublie ceux qui ont versé le sang des congolais.

Nous ne devons pas perdre de vue que ces sangs qui ont coulé ces dernières années ont portée du fruit. Thérèse Kapangala était une aspirante à la vie religieuse, qui n’aspirait pas à la politique. Elle ne rêvait que servir le Seigneur. Elle s’était déplacée le dimanche 21 janvier 2018 pour prier. Et après la messe, nous l’avions trouvée par terre, parce que assassinée par les forces de l’ordre.

C’était un assassinat, un martyr public et spectaculaire… Nous avons porté des plaintes, aucune suite n’a été donnée jusque-là. Nous avons été invités un moment donné par le ministère des droits humains pour des enquêtes mixtes. Ces résolutions sont restées lettre morte.

Je me sers de Thérèse comme paradigme. Elle attend cette justice. En publiant cet ouvrage, par elle, je plaide pour tous les autres martyrisés, massacrés par l’Etat congolais. L’Etat doit nous dire la raison d’être de tous ces crimes… la vie reste sacrée. Sans vie, personne ne va reconstruire ce pays, puisque tous nous allons mourir. Et s’il n’y a aucune poursuite pour ceux qui tuent, rassurez-vous que rien ne se fera ».

Nous terminons ces lignes par un extrait de la préface de son excellence Monseigneur Sébastien-Joseph Muyengo Mulombe, évêque d’Uvira : « Je pense que l’on peut implorer l’intercession de Thérèse. Elle n’est pas martyre politique mais elle a donné sa vie pour protéger la fillette, en même temps qu’elle a manifesté pour la cause de son Eglise ; elle a fait ce qu’elle vivait au fond du cœur. Elle n’a pas donné sa vie contre des personnes politiques, mais contre des situations injustes, et pour la justice et pour son Eglise.

Ne laissons pas la haine envahir notre cœur et blesser la non-violence… Il ne faut pas séparer Thérèse de la Vierge Marie, car quand personne ne semblait la comprendre, c’est à la grotte qu’elle partait… Continuons à prier pour elle et nous pouvons aussi la prier de nous accorder ses grâces maintenant qu’elle est auprès du Seigneur… L’exemple de Thérèse est impressionnant ».
Régis MBUYI NGUDIE
Scolastique paulinien

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Remaniement ministériel : Bemba à la Défense, Kamerhe à l’Économie et Peter Kazadi à l’Intérieur ( Liste complète gouvernement Sama Lukonde 2)

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Un remaniement du gouvernement a été annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi en République démocratique du Congo, maintenant en fonction le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde mais redessinant l’équipe ministérielle à neuf mois de la prochaine présidentielle.

Parmi les nouveaux poids-lourds du gouvernement figure, à la Défense, l’ancien vice-président (2003-2006) Jean-Pierre Bemba. Ex-chef de guerre, Jean-Pierre Bemba avait été condamné à 18 ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes commis en République centrafricaine avant d’être acquitté en appel en 2018, au terme de dix ans d’emprisonnement.

Il est nommé vice-Premier ministre et ministre de la Défense, alors que la RDC, aux prises avec des violences armées depuis près de 30 ans dans sa partie orientale, connaît un pic de tension avec son voisin le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23 qui occupe depuis l’année dernière de larges pans de la province du Nord-Kivu.

Autre retour en grâce, Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, condamné en 2020 à 20 ans de prison pour détournement de fonds avant d’être acquitté en appel en 2022, est nommé à l’Économie, au rang lui aussi de vice-Premier ministre – il y a cinq postes de vice-Premier ministre.

Il faut aussi souligner l’entrée de Me Peter Kazadi, cadre de l’UDPS, dans le gouvernement Sama comme patron de la Sécurité intérieure et le maintien de plusieurs ministres comme Christophe Lutundula ( Affaires étrangères), Patrick Muyaya (Communication et Médias), Antoinette N’Samba Kalambayi ( Mines), etc.

Vice-Premier Ministres

  • Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et Affaires coutumières : Kazadi Kankonde Peter
  • Vice-Premier ministre, ministre de la Défense nationale et des anciens combattants : Bemba Gombo Jean-Pierre
  • Vice-Premier ministre, ministre de l’Economie nationale : Kamerhe Vital
  • Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et francophonie : Christophe Lutundula Apala
  • Vice-Premier ministre, ministre de la Fonction publique, de la modernisation de l’administration et de l’innovation du service public : Jean-Pierre Lihau Ebua.

Ministres d’Etat

  • Ministre d’Etat, ministre de l’Environnement et du développement durable : Ève Bazaiba Masudi
  • Ministre d’Etat, ministre de la Justice, garde des sceaux : Rose Mutombo Kiese
  • Ministre d’Etat, ministre des Infrastructures et travaux publics : Alexis Gizaro Muvuni
  • Ministre d’Etat, ministre de la Coopération régionale : Antipas Mbusa Nyamwisi
  • Ministre d’Etat, Ministre Du Budget : Aimé Boji Sangara
  • Ministre d’Etat, ministre du Portefeuille : Adèle Kahinda Mayina
  • Ministre d’Etat, ministre du Plan : Tsuminwa Tuluka Judith
  • Ministre d’Etat, ministre de l’Urbanisme et de l’habitat : Pius Muabilu Mbayu Mukala
  • Ministre d’Etat, ministre du Développement rural : François Rubota Masumbuko
  • Ministre d’Etat, ministre de la Décentralisation et réformes institutionnelles : Eustache Muhanzi Mubembe
  • Ministre d’Etat, ministre de l’Aménagement du territoire : Guy Loando Mboyo
  • Ministres

 

  • Ministre Des Finances : Nicolas Kazadi
  • Ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévention : Kamba Mulanda Samuel-Roger
  • Ministre de l’Agriculture : José Mpanda Kabangu
  • Ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) : Tony Mwaba Kazadi
  • Ministre des Transports, des voies de communication et du désenclavement : Ekila Likombo Marc
  • Ministre de l’Emploi, du travail et de la prévoyance sociale : Mme Ndusi Ntembe Claudine
  • Ministre de la Pêche et de l’élevage : Adrien Bokele Djema
  • Ministre de L’industrie : Julien Paluku Kahongya
  • Ministre de l’Entrepreneuriat et des petites et moyennes entreprises : Zinga Birihanze Désiré
  • Ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) : Muhindo Nzangi
  • Ministre de la Recherche scientifique et de l’innovation technologique : Gilbert Kabanda Rukemba
  • Ministre Des Mines : Antoinette Nsamba Kalambayi
  • Ministre Des Hydrocarbures : Didier Budimbu Ntubuanga
  • Ministre des Postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication (PTNTIC) : Augustin Kibassa Maliba Lubalala
  • Ministre Du Numérique : Désiré Cashmir Eberande Kolongele
  • Ministre Des Affaires Foncières : Aimé Sakombi Molendo
  • Ministre des Ressources hydraulique et de l’électricité : Olivier Mwenze Mukaleng
  • Ministre du Commerce Extérieur : Jean-Lucien Bussa Tongba
  • Ministre Des Droits Humains : Albert Fabrice Puela
  • Ministre du Genre, de la famille et des enfants : Masangu Bibi Muloko Mireille
  • Ministre du Tourisme : Didier Mazenga Mukanzu
  • Ministre des Communications et médias, porte-parole du gouvernement : Patrick Muyaya Katembwe
  • Ministre des Affaires sociales, des actions humanitaires et de la solidarité nationale : Modeste Mutinga Mutushayi
  • Ministre de la Formation professionnelle et des métiers : Antoinette Kipulu Kabenga
  • Ministre de la Jeunesse, de l’initiation à la nouvelle citoyenneté et de la cohésion nationale : Yves Bunkulu Zola
  • Ministre des Sports et des loisirs : François Kabulo Mwana Kabulo
  • Ministre de la Culture, des arts et du patrimoine : Catherine Katumbu Furaha
  • Ministre des Relations avec le Parlement : Anne-Marie Karume Bakaneme
  • Ministre près le Président de la République : Nana Manuanina Kihimba
  • Ministre déléguée près le ministre des Affaires sociales, des actions humanitaires, et de la solidarité nationale Chargé des personnes vivant avec handicap et autres personnes vulnérables : Irène Esambo Diata

Vice-ministres :

  • Vice-ministre de l’intérieur, de la sécurité, de la décentralisation et des affaires coutumières : Jean-Claude Molipe Mandongo
  • Vice-ministre des Affaires étrangères : Bandu Panzu Crispin
  • Vice-ministre de la Justice : Mambu Lawu Thadée
  • Vice-ministre du Plan : Bitika Omana Pascal
  • Vice-ministre du Budget : Elysée Bokumuamua Maposo
  • Vice-ministre de la Défense nationale : Adubango Awoto Samy
  • Vice-ministre des Finances : Onyege Nsele Mimpa
  • Vice-ministre des mines : Godard Motemona Gibolum
  • Vice-ministre de la Santé publique et de la prévention : Olen Obe A Nzem Serge
  • Vice-ministre de l’EPST : Aminata Namasiya Bazego
  • Vice-ministre des Hydrocarbures : Moleka Nsolo Wivine
  • Vice-ministre des transports et des voies de communication : Kilubu Kutuna Séraphine

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET


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