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Tension à la FECOFA : tirs croisés entre Omari et Binamungu au sujet des Léopards

Du ririfi à la Fédération Congolaise de Football Association (FECOFA). Constant Omari Selemani, son président, et Théobald Binamungu, son numéro 2, n’émettent plus sur la même longueur d’onde depuis les deux matchs nuls concédés par l’équipe nationale senior A, les Léopards, face au Gabon et à la Gambie en marge des éliminatoires de la CAN Cameroun 2021.
Les Léopards coachés par Christian N’Sengi Biembe ont été contraints au partage de points à Kinshasa face aux Panthers du Gabon (0-0), le jeudi 14 novembre dernier, et trois jours après à Banjul le 18 novembre, à deux doigts de la victoire face aux Gambiens, ils ont été rejoints au score et se sont vus obliger de partager encore les points avec les Scorpions (2-2).
En séjour à Goma( Nord-Kivu), le vice président de la FECOFA, coordinateur des équipes nationales, a, dans une une interview exclusive accordée à CONGOPROFOND.NET le mardi 19 novembre, taclé le staff technique pour manque des résultats depuis leur arrivée à la tête du staff technique, en soulignant qu’ils ont fait la honte du pays.
« Le staff technique nous doit des explications claires pour que nous sachions ce qui n’a pas marché exactement… », a déclaré Théo Binamungu.
Et de poursuivre : « Nous avons fait la honte au peuple congolais, nous avons fait honte à nous-mêmes. Il n’est pas normal que nous ayons appris à jouer au football en Gambie. Ce n’est pas normal que le Gabon nous tienne en échec chez nous. Ce n’est pas une fierté du peuple congolais ça ! Nous devons rectifier rapidement les tirs et nous dévons faire en sorte qu’on puisse laver la honte de la population congolaise. Ainsi, le staff technique sera appelé à nous fournir plus d’explications. Qu’est-ce qui n’a pas marché? Nous savons que nous avons des joueurs de grande qualité et nous refusons de commencer à qualifier les Léopards sur base de calculatrice. C’est fini cette aventure-là !», a-t-il dit sur un ton ferme.
De son côté, Constant Omari reste confiant pour la qualification de l’équipe congolaise à la coupe d’Afrique des Nations Cameroun 2021.
Contacté par nos amis de Konisport, Omari a témoigné sa confiance sur l’entraineur Christian N’sengi en rappelant que ce dernier a un contrat de six mois et que la Fecofa aura l’intention de changer l’entraineur après ce délai, si seulement l’entraineur ne répond pas aux attentes placées sur lui. Il a conclu, en insistant, que pour l’instant on est loin de cette alternative car l’entraineur a la confiance de tout le monde.
Selon nos sources, cette contradiction traduit un malaise qui régnait déjà au sein de cet organe. » Les membres de la fédération entre eux n’ont pas été tous d’abord à la nomination de N’sengi Biembe à la tête du staff technique de l’équipe après le départ de Jean Florent Ibenge Ikwange », a confié une source sportive digne de foi.
A l’en croire, N’Sengi Biembe serait placé à la tête de ce staff par lui même le président de la fédération, alors que Théo Binamungu et Luc Mangala envisageaient un entraîneur expatrié pour remplacer le démissionnaire, Jean Florent Ibenge. C’est ce qui explique la réaction de coordinateur des équipes nationales et la réplique immediate de Constant Omari.
Affaires à suivre
Jolga Luvundisakio/CONGOPROFOND.NET
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Ouganda-RDC : Muhoozi aligne Kampala derrière Tshisekedi

Le chef des forces armées ougandaises, le général Muhoozi Kainerugaba, a pris une position remarquablement directe sur l’avenir politique de la République démocratique du Congo (RDC). Dans une série de tweets percutants publiés vendredi, il a déclaré que l’ancien président Joseph Kabila ne devait en aucun cas revenir au pouvoir, tout en exprimant un soutien clair au président Félix Tshisekedi.
« Je ne laisserai pas Joseph Kabila redevenir président de la RDC ! Oubliez cette idée », a tweeté le général Muhoozi. Il a critiqué Kabila pour avoir permis aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe rebelle d’origine ougandaise, de s’installer dans l’est du Congo pendant près de deux décennies. « Kabila a laissé les ADF prospérer dans l’est de la RDC pendant 17 ans. Il ne nous a jamais autorisés à agir contre eux. Son Excellence Tshisekedi est bien meilleur à cet égard », a-t-il ajouté, avant de conclure : « Mon grand frère, Son Excellence Félix Tshisekedi, est le président de la RDC, et je le soutiendrai autant que possible. »
Ces déclarations sont intervenues à un moment clé, quelques heures après la signature, à Washington, d’une Déclaration de principes pour la paix entre le Rwanda et la RDC, sous l’égide des États-Unis et en présence du secrétaire d’État Marco Rubio. Cet accord engage les deux pays à respecter leur souveraineté respective, à promouvoir l’intégration régionale et à démanteler les groupes armés opérant le long de leurs frontières communes.
Les relations Ouganda-RDC : un enjeu économique majeur
Les liens entre l’Ouganda et la RDC se sont considérablement renforcés au cours de la dernière décennie. Selon la Banque de l’Ouganda, la RDC est désormais la deuxième destination des exportations ougandaises, après le Kenya. En 2023, les exportations officielles vers la RDC ont dépassé 500 millions de dollars, auxquelles s’ajoutent environ 200 millions de dollars via le commerce transfrontalier informel. Les principaux produits exportés incluent le ciment, l’acier, les denrées alimentaires et les produits pétroliers.
L’intégration de la RDC dans la Communauté est-africaine (EAC) en 2022 a encore accéléré ces échanges, soutenue par des investissements dans les infrastructures, comme le poste frontalier de Mpondwe et les routes reliant l’Ouganda aux villes de l’est congolais. Maintenir la paix et renforcer les relations avec Kinshasa est donc crucial pour la croissance économique de l’Ouganda.
Une coopération sécuritaire renforcée sous Tshisekedi
Contrairement à l’administration de Kabila, qui bloquait les initiatives ougandaises sous prétexte de souveraineté, Tshisekedi a permis une coopération militaire accrue. L’opération conjointe « Shujaa », lancée par l’Ouganda et les forces congolaises, vise à neutraliser les ADF dans l’est du Congo. Par ailleurs, des rapports de l’ONU et des services de renseignement congolais accusent des réseaux proches de Kabila de soutenir des groupes armés comme le M23 et l’Alliance Fleuve Congo (AFC), qui déstabilisent l’est du pays et menacent les corridors commerciaux ougandais.
Tshisekedi a lui-même accusé Kabila d’être le « véritable leader » de l’AFC, qui s’est alliée au M23 pour combattre son gouvernement. Lors d’une récente visite à Goma, ville contrôlée par l’AFC/M23, Kabila a déclaré s’y sentir « plus en sécurité » qu’ailleurs en RDC, laissant entendre des liens étroits avec ces mouvements rebelles.
Les risques d’un retour de Kabila
Un retour de Kabila au pouvoir pourrait raviver l’insécurité le long des frontières ougandaises, compromettre le commerce et annuler les progrès sécuritaires obtenus. En dénonçant publiquement Kabila et en soutenant Tshisekedi, Muhoozi aligne l’Ouganda sur un agenda de stabilité régionale, alors que les voisins du Congo et les acteurs internationaux, notamment les États-Unis, œuvrent pour des accords de paix durables. Ses propos rassurent également Kinshasa de la loyauté de l’Ouganda, dans un contexte où des intérêts régionaux concurrents menacent les alliances.
Un marché stratégique pour l’Ouganda
Au-delà de la sécurité, l’est du Congo représente un marché inexploité pour les produits ougandais, avec des opportunités d’investissement dans l’agriculture, l’énergie, la construction et la logistique. Soutenir Tshisekedi permet à l’Ouganda de sécuriser ces intérêts économiques et de renforcer son rôle dans l’intégration régionale.
Les tweets de Muhoozi, bien que d’une franchise inhabituelle pour un haut responsable militaire, traduisent une stratégie calculée : l’avenir de l’Ouganda passe par un partenariat renforcé avec un leadership légitime et stable en RDC. Ils envoient un message clair : Kampala soutient les alliés de la stabilité, de la coopération économique et des efforts de paix internationaux, tout en se distanciant des acteurs accusés d’alimenter les conflits dans l’une des régions les plus riches mais les plus instables d’Afrique.
Alors que la RDC se prépare à sa prochaine transition politique, la bataille pour son futur leadership aura des répercussions majeures, non seulement pour les Congolais, mais aussi pour toute l’Afrique de l’Est.
FNK