Connect with us

À la Une

Table ronde sur l’emploi des jeunes : Félix Tshisekedi ouvre un dialogue national décisif pour l’avenir de la jeunesse congolaise

Published

on

La table ronde nationale sur l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes s’est ouverte ce mardi 18 novembre au chapiteau du Palais du Peuple, sous la présidence de Félix-Antoine Tshisekedi. Organisé sous le haut patronage du Chef de l’État, cet événement s’est imposé comme un moment de vérité et de responsabilité collective face à l’un des plus grands défis du pays : l’insertion professionnelle des jeunes, considérée comme un pilier essentiel de l’avenir de la République démocratique du Congo.

Dans son allocution d’ouverture, le Président de la République a rappelé que la RDC est un pays résolument jeune, animé d’une force d’innovation, d’énergie et de résilience visible dans toutes les couches sociales des villages aux grandes villes, des écoles et universités jusqu’à l’économie informelle. Pourtant, malgré cette vitalité, le paradoxe demeure : une grande partie de la jeunesse diplômée ou formée continue de faire face au chômage, à la précarité ou à un entrepreneuriat informel faute de moyens, d’encadrement ou d’opportunités réelles.

Félix Tshisekedi a insisté sur l’urgence d’agir, affirmant que la nation n’a pas le droit de rester indifférente face à la détresse professionnelle de sa jeunesse. Investir dans les jeunes, a-t-il martelé, revient à libérer le potentiel du pays et à bâtir une nation forte et prospère. Sa vision s’articule autour de six engagements majeurs, dont la garantie d’un emploi décent pour chaque jeune Congolais, la démocratisation de l’entrepreneuriat et la mobilisation active de l’État comme moteur de la création d’emplois.

L’événement a rassemblé une délégation particulièrement large : membres du gouvernement, la Première ministre, le gouverneur de la ville de Kinshasa, des experts nationaux et internationaux, des représentants venus de plusieurs provinces, ainsi que des membres de la diaspora. Une diversité qui illustre la volonté de créer une véritable coalition nationale autour de la problématique de l’emploi des jeunes, réunissant institutions, secteur privé, partenaires internationaux et société civile dans une dynamique commune.

Les travaux, prévus du 19 au 20 novembre au Centre Culturel, ont pour objectif de dégager des pistes d’action concrètes et adaptées aux réalités des jeunes Congolais. En lançant cette table ronde, le gouvernement ambitionne de repositionner la jeunesse au centre de l’agenda national et de transformer son potentiel en moteur de développement durable. Cette initiative marque une étape déterminante vers la construction d’une RDC où chaque jeune peut envisager un avenir professionnel stable et porteur d’espoir.

Dorcas Mwavita

À la Une

Ndanu, cité engloutie : Chronique d’un quartier que Kinshasa laisse mourir

Published

on

Coincé entre Kingabwa, Salongo et Masina, enserré par les courbes capricieuses de la rivière Ndjili, le quartier Ndanu (dans la commune de Limete) sombre chaque saison dans un cauchemar hydraulique sans échéance. Les ruelles s’effacent, les maisons s’affaissent, les habitants avancent au rythme des crues, comme suspendus à une apocalypse qui ne dit plus son nom. Entre enclavement, inondations et digue de fortune, une clameur résonne : « Sauvez Ndanu ! »

Un quartier au bord de l’effacement

Lors d’une descente à la mi-journée, le constat s’impose sans détours : Ndanu n’est plus un quartier, mais un archipel humain, morcelé par les eaux, perdant chaque année une part de son territoire et un fragment de sa dignité urbaine. Depuis les années 1990, les inondations frappent ce sol marécageux comme une sentence.

« Ici, nous vivons dans les eaux comme des amphibiens », lâche un habitant, évoquant en parallèle le royaume fictif de Talokan du film Black Panther 2. L’image n’est pas exagérée.

« Quand il pleut au Kongo-Central, Ndanu coule »

Le paradoxe frise l’absurde. Selon les habitants, il suffit parfois qu’un orage s’abatte sur le Kongo-Central pour que la Ndjili déborde à Kinshasa.
« Même quand il ne pleut pas ici, les eaux viennent nous gifler », témoigne une mère installée à Ndanu depuis 1986.

Le danger est double :

– la rivière Ndjili, dont les crues rongent la berge ;

– le fleuve Congo, dont les poussées renforcent la pression sur ses affluents.

– Une mécanique hydraulique infernale.

La digue de fortune : le dernier souffle d’un peuple abandonné

À Ndanu, la « digue » est une fiction : une muraille précaire faite de sacs de sable entassés, reconstruite après chaque désastre.
« Ce n’est plus une protection, c’est un pansement sur une plaie béante », déplore un maître d’arts martiaux, visage connu du quartier.

Aux premières pluies, les ruelles, dont l’avenue Musa, se muent en couloirs de boue. Même les postes de police et la paroisse catholique Saint-Bernard n’échappent pas à la liste des sinistrés chroniques.

Ici, la pluie ne féconde plus : elle tue.

Un quartier sans État, mais pas sans courage

L’État est presque absent, si ce n’est dans quelques abris de fortune utilisés comme postes de police. Ce qui reste debout tient à la résilience des habitants : la paroisse Saint-Bernard, son école primaire et secondaire, un marché improvisé pour survivre.

Selon les témoins, le ministre des ITPR a déjà foulé les lieux lors d’inondations passées. Mais aucune solution, aucun projet durable n’a suivi.

Les habitants se disent « orphelins de la planification », négligés par l’urbanisme, l’aménagement, le transport et les voies de désenclavement.

Ndanu, micro-Lesotho oublié au cœur de Kinshasa

Pour entrer ou sortir de Ndanu, trois itinéraires improbables :

– par l’avenue Fikisi vers Terrain Salongo, via un pont rural au bord de l’effondrement ;

– par la même Fikisi, via Saint-Bernard, jusqu’à l’usine Efablo et Kingabwa ;

– ou en pirogue, direction l’abattoir de Ndjili et la paroisse Don Bosco.

Comme un Lesotho miniature, Ndanu est une enclave que les eaux isolent du reste de la capitale.

Terre fertile, mémoire brisée

Un notable rappelle qu’autrefois, Ndanu fut un domaine agricole chinois avant l’arrivée progressive des familles sous le chef Mayudu dans les années 1980.
La terre y demeure fertile, la pêche y reste généreuse.

Ironie tragique : la nature qui nourrit est aussi celle qui détruit.

Crépuscule, orage et présage d’Armageddon

Au terme de la visite, le soleil s’est éteint derrière un amas de nuages lourds. Puis la pluie est tombée d’un seul bloc.
« Encore la pluie… Elle annonce la méchanceté », murmure un habitant.

À Ndanu, chaque goutte porte la peur d’un nouveau malheur.

Ndanu, un SOS avant disparition

Comme Atlas sous le poids des cieux, Ndanu porte chaque saison le fardeau des eaux.
Les habitants ne réclament pas des promesses : ils demandent une action claire, immédiate.

L’Hôtel de Ville et le gouvernement central doivent trancher :u rbaniser, consolider les digues, désenclaver, ou organiser une relocalisation digne, si le danger s’avère irréversible.

Sans intervention urgente, Ndanu risque de devenir le premier quartier officiellement englouti de Kinshasa.

« Quand finira cette punition des eaux ? », questionne une habitante. La réponse appartient désormais à l’État, et au temps.

Barca Horly Fibilulu Mpia

Continue Reading