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Starlink, 1ère retombée de l’accord USA-RDC : Elon Musk obtient son 1er marché !

L’arrivée de Starlink en RDC via sa filiale Starlink DRC S.A., officiellement autorisée par l’ARPTC, suscite autant d’espoirs que de scepticisme. Alors que le gouvernement congolais y voit une avancée majeure pour la connectivité, d’autres s’interrogent sur les réelles retombées pour un pays où moins de 20 % de la population a accès à internet (Banque mondiale, 2023).
Entre promesse de désenclavement numérique et risques de dépendance technologique, il est de notre devoir de décrypter une annonce aux enjeux complexes. L’arrivée de Starlink en RDC ouvre une série de promesses sur la couverture réseau de cet immense pays aux dimensions sous-continentales et la vitesse de connectivité. Mais aussi la concurrence et la baisse des prix.
Starlink, réseau satellitaire de SpaceX, promet un internet haut débit même dans les zones reculées, là où les infrastructures terrestres (fibre optique, 4G) sont inexistantes. Un argument clé pour la RDC, où 70 % du territoire est dépourvu de couverture fiable (UIT, 2024). Avec l’entrée de Starlink, les opérateurs historiques (Orange, Vodacom, Africell, Airtel) pourraient être contraints de réduire leurs tarifs.
En Afrique du Sud, l’arrivée de Starlink a fait chuter les prix de 30 %. Les enjeux économiques et éducatifs sont aussi énormes. Un internet stable pourrait booster la pratique de la télé-médecine dans les régions isolées. L’éducation en ligne, cruciale dans un pays où 35 % des enfants ne vont pas à l’école selon UNICEF. Les start-ups tech qui peinent avec les coupures récurrentes pourront se développer.
Mais il pourrait aussi avoir des limites et risques avec Starlink si ce dernier apparaît comme un service réservé aux élites. Le coût d’accès 499 $ (selon nos informations) reste prohibitif à ce stade pour le kit initial (antenne + modem). 50 $/mois d’abonnement (soit 140 000 CDF, bien au-dessus du salaire moyen congolais de 85 000 CDF). Il y aura clairement un risque majeur de dépendance à SpaceX.
La RDC n’aura aucun contrôle sur les satellites (propriété exclusive d’Elon Musk) et les données utilisateurs, stockées hors du pays. Il y aurait aussi une menace pour les opérateurs locaux si Starlink cannibalise la clientèle haut de gamme. Les opérateurs locaux pourraient réduire leurs investissements dans les zones rurales, aggravant la fracture numérique. Que pouvons-nous vraiment attendre ?
Un optimisme mesuré à court terme. Starlink profitera surtout aux entreprises, ONG et expatriés. À moyen terme, tout dépendra des accords avec l’État. Si Kinshasa négocie des tarifs subventionnés pour les écoles/hôpitaux, l’impact social pourrait être réel et à long terme, la RDC doit renforcer sa régulation pour éviter une colonisation numérique par SpaceX. La RDC est un vrai test pour les ambitions de SpaceX.
Starlink pourra-t-il tenir ses promesses malgré les pluies équatoriales (perturbant les signaux satellites) ? La corruption (risque de détournement des kits) ? La concurrence chinoise (Huawei prépare son propre satellite low-cost) ? L’arrivée de Starlink en RDC est un pari techno-politique. Starlink n’est ni une panacée ni une arnaque. C’est au gouvernement de permettre à la nation de saisir cette opportunité.
C’est un outil puissant, mais son succès dépendra de la volonté politique (subventions, lois anti-monopole), la résilience technique (maintenance, formation) et la vigilance citoyenne (transparence, souveraineté numérique). Gageons que Kinshasa saura négocier plus fermement que certains pays voisins… sous peine de voir Starlink devenir un nouveau visage de la néo-colonisation numérique.
TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR
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Lubumbashi : Le Service National accusé à tort sur une concession de 23 hectares à Kabulameshi

À Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga, le Service National, organe rattaché à la Présidence de la République, déploie ses activités dans une concession de 23 hectares située sur l’avenue Général Muyumba, dans le quartier Kabulameshi. Sur ce site, une maçonnerie et un atelier de fabrication de bancs sont en construction, destinés à approvisionner les établissements scolaires et universitaires de la région.
Mais ces derniers jours, des voix se sont élevées pour accuser injustement le Service national d’occupation illégale ou d’activités douteuses. Des rumeurs diffusées sur les réseaux sociaux affirment même que le Service aurait été « espionné », ou qu’il se serait approprié la concession. Des allégations fermement démenties par le conseiller juridique du propriétaire du terrain, M. Noka Watkin.
« Cette concession appartient à M. Noka Watkin. Elle fait 23 hectares, et cela fait plus de quarante ans que nous y sommes. Ce que vous voyez aujourd’hui est le fruit d’un long travail. Rien n’existait au départ. Le Service national est ici en tant que locataire, et ses ouvriers utilisent des outils qui lui appartiennent », a-t-il expliqué.
Il insiste : « Le Service national n’a jamais été espionné. Il n’est pas en conflit de propriété. Il mène des actions utiles à la communauté tout en respectant son statut de locataire. »
Présent dans la province depuis plusieurs mois, le Service national cherche à reproduire l’expérience de Kaniama Kasese et à se rapprocher des bénéficiaires locaux. Dans cette optique, l’installation d’un atelier de production de mobilier scolaire répond à un besoin concret dans le secteur éducatif.
Face aux attaques diffamatoires, le Service national appelle à la retenue et encourage les parties en désaccord à saisir la justice pour un règlement apaisé et légal du différend. Il réaffirme sa volonté d’agir dans la transparence et le respect des droits de chacun.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET