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Sénat : Sa Majesté Lemba Lemba dit « NON » à la candidature de Thambwe Mwamba
Le front contre la candidature du sénateur Alexis Thambwe Mwamba à la présidence du bureau définitif du sénat ne fait que s’élargir. La dernière contestation en date provient de Sa Majesté Lemba Lemba Khele Katwa, président de l’Alliance nationale des autorités traditionnelles et coutumières de l’espace Grand Kasaï et Alliés.
Ce chef coutumier a ouvertement rejeté la candidature de l’ancien ministre de Justice à cause de ses manquements d’antan.
En effet, rappelle-t-il, ce candidat au perchoir de la chambre haute du parlement est toujours dans la visière de la justice internationale pour avoir ordonné l’abattage d’un avion civil durant la période sombre de la rébellion RCD. Chose reconnue par lui-même, cependant il n’a jamais comparu devant les cours et tribunaux, ni procédé à l’indemnisation des familles des victimes. Raison pour laquelle, conclut-il, Thambwe Mwamba cherche toujours à être au pouvoir, pour bénéficier des immunités.
« Voilà pourquoi, nous demandons au président de la République sortant, Joseph Kabila Kabange, autorité morale du FCC (Front commun pour le Congo), d’annuler purement et simplement la candidature Mr Alexis Tambwe Mwamba, à la présidence du Sénat », déclare ce chef
coutumier.
Sa Majesté Lemba Lemba Khele Katwa, estime que soutenir la candidature de Thambwe Mwamba, c’est faire la honte de l’autorité morale du FCC, pour la bonne et simple raison qu’il est parmi les gens qui cherchent à ternir son image. « Voilà pourquoi, nous demandons au Raïs de se ressaisir, afin de conserver la coupe que le monde entier en général lui a donnée, et les Congolais en particulier, lors de la passation pacifique et civilisée du pouvoir, le 24/01/2019 ».
S’adressant aux honorables sénateurs, Sa Majesté Lemba Lemba Khele Katwa rappelle que l’exemple vient d’en haut.
Il les invite à suivre l’exemple des députés provinciaux du Sankuru, qui sont allés au-delà d’eux-mêmes et ont démontré qu’ils sont là pour les intérêts supérieurs de la nation, en général, et de la province du Sankuru en particulier. « Voilà pourquoi, nous vous demandons de ne pas céder aux ordres mal donnés, car dit-on, un ordre mal donné ne s’exécute pas. Qu’on ne vous achète pas. Vous êtes déjà nés dans un berceau d’argent. Il faut le démontrer quand vous serez aux urnes, en déboutant Mr Thambwe Mwamba et se ranger comme un seul homme derrière l’honorable sénateur Modeste Bahati Lukwebo qui semble être prêt pour défendre les intérêts de la population congolaise ».
Sa Majesté Lemba Lemba Khele Katwa prévient par ailleurs que l’erreur que pourront commettre les sénateurs, plongera le pays dans la misère
la plus noire qu’ils porteront sur leurs épaules.
« En votant BAHATI, vous rendrez service au CACH, FCC, LAMUKA etc…et aux Congolais en général », conclut Sa Majesté Lemba Lemba Khele
Katwa.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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