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Santé mentale de l’enfant et déficience intellectuelle, un mal sous-estimé en RDC ( Dr Mbiya Florence , psychologue et chef de l’unité des soins infanto-juveniles du CNPP/Kinshasa)

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CONGOPROFOND.NET: Peut-on parler des problèmes mentaux chez un enfant ?

DR FLORENCE MBIYA : Oui, l’enfant peut avoir des ressentis et vivre certains affects qui peuvent à la longue perturber son développement.

CONGOPROFOND.NET : Le problème est-il sérieux en RDC?

 ĐR F.M : Effectivement! Le problème est sérieux dans notre pays à cause des facteurs environnementaux, physiques et économiques. L’environnement de notre pays prédispose à plusieurs difficultés. À l’Est par exemple, la population vit sous pression de divers conflits. Cela ne prédispose pas un bon équilibre de l’enfant. De plus, il y a des tissus économiques qui se sont détériorés, les parents vivent avec des angoisses, des femmes enceintes stressées exposent leurs foetus.

CP : parlez-nous davantage quant à l’impact de l’angoisse de la mère sur le foetus ?

DR FM : Une femme enceinte vit une angoisse secrète de la cortisone; Celle-ci est une hormone responsable de l’humeur qui, pendant cette période, entre dans le cerveau du foetus. Pas étonnant qu’à ce jour on compte plusieurs enfants hyper actifs et agités.
Au fond, le problème de santé mentale infanto-juvenile en RDC est tellement profond et sous-estimé du grand public qu’il doit être considéré à ce jour comme un problème de santé publique.

CONGOPROFOND.NET : quels sont les signes qui peuvent inquiéter chez les jeunes enfants ?

DR FM : Dès le bas âge, il faut bien scruter les signes de l’enfant. À ce jour, on parle plus des troubles du spectre autistique (autisme). Ces troubles impactent toutes les formes de communication de l’enfant, l’amenant à vivre replié sur lui-même.

Il y a également l’hyperactivité, la provocation, la violence, la solitude, les pleurs, le retard de langage etc.

CONGOPROFOND.NET : Quels en sont les facteurs déclenchants?

DR FMB : L’absence du père impacte sérieusement la vie de l’enfant. L’autorité paternelle joue un rôle capital dans le façonnement de la personnalité, surtout la relation père -fils. Bien entendu, les grossesses non-désirées posent aussi un sérieux problème de développement de l’enfant. Il y a également l’alcool, la cigarette, les tentatives d’avortement, les infections en néonatalogie mal soignées, la dépression post partum…
D’autres facteurs déclenchants se situent surtout durant la période anté natale comme explicité plus haut par le stress de la mère, mais aussi pendant l’accouchement. En fait, un enfant qui, pendant l’accouchement a été tiré à l’aide d’une ventouse a déjà un cerveau dérangé.

CONGOPROFOND.NET : la souffrance foetale pendant l’accouchement est donc une des causes des problèmes de santé mentale de l’enfant ?

DR FMB : effectivement ! La souffrance foetale est un grand problème. Quand l’accouchement est difficile, il vaut mieux favoriser la césarienne afin de faire sortir le cerveau du bébé intact, sans traumatisme.

CONGOPROFOND.NET: Les interactions parents -enfants pendant la petite enfance peuvent-elles jeter les fondements sociaux et affectifs de l’homme ?

DR FMB : Le lien parent – enfant est très important durant les premières années de la vie de l’enfant car ce dernier se crée un modèle. Un parent absent, des parents querelleurs, un environnement belliqueux déclenchent des forts troubles de la personnalité chez l’enfant durant l’adolescence.

CONGOPROFOND.NET : Qu’en-est -il de la prise en charge ici au CNPP ?

DR MB : L’unité des soins infanto-juveniles existe au CNPP/KINSHASA depuis seulement le mois de novembre 2017.
Nous constatons que les parents font consulter tardivement leurs enfants, la plupart prennent le mal en considération seulement durant la période de scolarisation.
Il faut faire attention aux signes et emmener le plus tôt l’enfant pour une prise en charge. Ici chez nous, nous disposons des psychologues, des logopèdes, des kinésithérapeutes, des éducateurs et autres personnels nécessaires à la rééducation et réinsertion du jeune enfant dans la société.

Propos recueillis par:
NICOLE FATUMA


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Mwant Jet : Les agents disent “NON” à la disparition de la compagnie aérienne ! 

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Ce jeudi 18 avril 2024, les agents de “Mwant Jet” ont pris d’assaut la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete pour manifester leur mécontentement contre toute décision tendant à liquider leur compagnie aérienne. À les en croire,  au-delà des méandres juridiques, la justice congolaise devrait tenir compte de la situation économique précaire que traverse le pays et épargner des centaines de famille qui dépendant de cette société, l’une des rares qui fonctionne encore dans le secteur aérien national. 

Interrogé sur les contours de cette affaire, Me Serge Jabur, avocat du collectif Mwant Jet qui a saisi la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete en tierce opposition contre l’arrêt RCA 264 rendu le 3 avril dernier, lequel arrêt a annulé le jugement du Tribunal de commerce de Kinshasa/Matete ayant prorogé le mandat de l’administrateur provisoire pour 6 mois, explique que les travailleurs ont estimé que cette décision leur portait préjudice, car créant un vide à la tête de Mwant Jet. “ Ce vide ne profite nullement aux intérêts des travailleurs en ce que l’administrateur provisoire était accepté comme dirigeant provisoire auprès de l’AAC”, a-t-il fait savoir.

Comme dirigeant responsable, martèle l’avocat, c’est lui qui doit conduire toute la procédure en vue de l’obtention du certificat des transporteurs aériens de la compagnie. ” Il faut rappeler que cette procédure est arrivée quasiment à sa dernière phase et la présence de l’administrateur provisoire est primordiale. Les travailleurs ont estimé que cette décision leur porte préjudice puisque si l’administrateur provisoire n’est pas là, on ne saura pas continuer cette procédure et dans ce cas la compagnie ne pourra pas non plus reprendre son exploitation. Imaginez que si elle ne reprend pas son exploitation, les travailleurs vont se retrouver au chômage. Raison pour laquelle ils demandent à la Cour d’annuler cette décision !”, a-t-il ajouté.

Il convient de noter qu’à l’audience de ce jeudi, les avocats de Mwant Jet ont, dans leur plaidoirie, demandé, dans un premier temps, la suspension de l’exécution de cette décision par la Cour. Ceci aura pour avantage de permettre à l’administrateur provisoire de poursuivre et de parachever le processus de certification qu’il avait entamé avec Mwant Jet.

Dans l’autre affaire, précise Me Jabur, les mêmes travailleurs ont fait tierce opposition puisqu’il y a un arrêt de la Cour rendu à la même date, lequel avait confirmé la saisie conservatoire de l’avion, alors que créance pour laquelle la saisie a été pratiquée n’existe pas. ” Ils ont intérêt de s’opposer parce que c’est le seul avion que dispose la compagnie. Comme la société est passée à la dernière phase de certification qui consiste, avec l’AAC, à faire un vol au niveau des différents escales que la société doit desservir, en l’occurrence Lubumbashi, Gemena, Kolwezi, etc. Et la société doit avoir un avion. Avec cette saisie confirmée, on ne pourra pas non plus utiliser l’avion puisque du fait de la saisie, il sera indisponible…”

Par ailleurs, prévient-il encore, le fait pour un avion de rester au sol sans voler, est susceptible de créer d’autres pannes qui peuvent encore entraîner des situations catastrophiques. Raison pour laquelle les agents ont fait également tierce opposition pour l’annulation de cette décision qui avait confirmé la saisie.

Comme pour le premier dossier, les avocats de Mwant Jet ont également aiguisé leurs armes pour plaider sur les mesures conservatoires tendant à voir la Cour ordonner la suspension de l’exécution de cet arrêt.

Rappelons que c’est depuis près de deux ans que la société congolaise d’aviation Mwant Jet est sous administration provisoire. Les observateurs avertis notent que les signaux de sa relance sont bons et rassurants grâce à Jean Pierre Pfingu (actuel administrateur provisoire). Avec le concours de Michael Yav Tshikung (l’un des associés de Mwant Jet), un plan de relance est déjà mis en œuvre pour remettre l’entreprise sur le bon chemin.

L’Associé Michael Yav, avons-nous appris, a négocié et obtenu, pour son compte, un crédit auprès d’une banque de la place pour soutenir financièrement le plan de sauvetage de cette entreprise. Dossier à suivre.

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET


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