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Sama Lukonde découvre la face noire du Grand Équateur

En prévision de la tenue prochaine de la 9ème Conférence des gouverneurs des provinces, dont l’organisation a été attribuée à la ville de Mbandaka, chef-lieu de la province de l’Équateur, le Premier ministre revient d’une mission d’itinérance dans quelques provinces issues du démembrement du grand Équateur. Jean Michel Sama Lukonde a parcouru deux provinces sur les cinq de l’ex-grand Équateur, en l’occurrence l’Équateur et la Tshuapa.
A cette occasion, le chef du gouvernement a découvert des réalités qu’il n’aurait jamais sues s’il était resté cloisonné dans son bureau de la Primature à Kinshasa. Le grand Équateur souffre, à l’instar de la plupart des provinces de la RDC, d’un manque criant d’infrastructures de base. Les routes pouvant relier les provinces et territoires du grand Équateur font gravement défaut.
Cela a fait que le Premier ministre était obligé de prendre un moyen de transport sans garantie sécuritaire, à savoir un canon rapide, pour arriver à Bokote, localité où sera érigé un sanctuaire en mémoire du Bienheureux Isidore Bakanja. Car, il est impossible d’y arriver par route à partir de Boende, le chef-lieu de la province de la Tshuapa.
Bien que cette situation de carence d’infrastructures ne soit pas particulière au seul espace «grand Équateur», parce s’observant dans presque toutes les provinces du pays, c’est tout de même étonnant du fait que nombreux fils et filles du grand Équateur ont eu à occuper de hautes et juteuses fonctions dans ce pays.
Nos compatriotes «forestiers», comme ils aiment bien être identifiés, ont été dans toutes les institutions et structures de gestion républicaine, l’armée et la police, ainsi que dans les services des renseignements. Malheureusement, tous ces posts, au lieu d’être gérés pour le bien de la communautaire de base, ont plutôt servi à l’enrichissement sans cause individus. Conséquence : ils n’ont rien fait pour développer leur terroir qui est devenu aujourd’hui, avec l’avènement de la démocratie, un véritable faiseur des rois. Car, presque tous les acteurs politiques connus de la scène nationale ont tendance à rentrer au bercail pour solliciter les suffrages afin d’obtenir un mandat soit de député national ou provincial, soit de sénateur ou gouverneur. C’est là qu’on se rend compte que le terroir est important !
Par ailleurs, il faut noter qu’inviter ou pousser les gestionnaires publics à développer leurs fiefs, n’est pas le synonyme de piller ou détourner pour ne réaliser de bonnes œuvres que dans son fief – comme cela a été constaté quelque part à travers le pays. Il faudrait plutôt investir avec ce qu’on gagne. Les fonds publics doivent être répartis de manière équitable entre toutes les provinces en vue de promouvoir le développement national.
Le Phare
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Haut-Uélé : Des Chinois arrêtés pour exploitation illégale sur le site de Kibali Gold Mine, Louis Watum réaffirme la souveraineté minière de la RDC

En mission d’itinérance dans la province du Haut-Uélé, le ministre national des Mines, Louis Watum Kabamba, a fait, ce lundi 6 octobre, une découverte pour le moins troublante sur le périmètre d’exploitation de Kibali Gold Mine, la plus grande entreprise aurifère opérant légalement en République démocratique du Congo.
Sur ce site, des ressortissants chinois, dépourvus de tout titre ou autorisation officielle, exploitaient frauduleusement l’or congolais, en violation flagrante des lois nationales et sous le regard impuissant de certaines autorités locales.
Le ministre n’a pas tardé à réagir. Sur place, il a ordonné l’arrestation immédiate des contrevenants et la saisie de leurs engins, soulignant la volonté ferme du gouvernement de mettre fin à l’exploitation illicite des ressources naturelles.
Cette opération coup de poing s’est déroulée en présence du gouverneur de province Jean Bakomito, de plusieurs députés provinciaux ainsi que du Directeur général de Kibali Gold Mine, Cyrille Mutombo Cibanda.
« La force reste à la loi », a déclaré Louis Watum, avant de rappeler que la souveraineté minière constitue un pilier fondamental de la souveraineté nationale.
« Les ressources du sous-sol congolais doivent profiter d’abord au peuple congolais, dans la transparence et le respect des règles », a-t-il insisté.
Une question de souveraineté et de dignité nationale
Au-delà du simple acte de répression, cette intervention du ministre s’inscrit dans un combat plus large pour la souveraineté économique de la RDC, longtemps fragilisée par des pratiques d’exploitation illégale menées par certains opérateurs étrangers, parfois avec la complicité interne.
La présence d’acteurs non autorisés sur un site stratégique comme Kibali Gold Mine met en lumière les défis persistants liés à la sécurisation des zones minières, mais aussi à la maîtrise des circuits d’exportation de l’or congolais, souvent détourné au détriment du Trésor public.
En réaffirmant l’autorité de l’État sur le secteur, Louis Watum envoie un signal fort : la RDC n’entend plus être spectatrice de la prédation de ses ressources.
Cette opération marque un tournant symbolique dans la reconquête de la souveraineté minière, un enjeu majeur pour le développement durable et la dignité du peuple congolais.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET