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Reconfiguration de la Brigade d’Intervention de l’ONU : la RDC soutient les préoccupations de la SADC
La ministre d’État , ministre des Affaires étrangères, Marie Tumba Nzeza, a soutenu les préoccupations de la SADC en ce qui concerne la reconfiguration ou non de la Brigade de force d’intervention en RDC, lors de son intervention vendredi, par vidéoconférence à la réunion de concertation entre la SADC et l’ONU sur la reconfiguration de cette force, au Collège des hautes études de stratégies et de défense.
« La SADC est un partenaire important dans le rétablissement de la paix en RDC, et la RDC souhaite donc que les préoccupations de la SADC soient prises en considération surtout en ce qui concerne la reconfiguration ou pas de la Brigade de force d’intervention « , a indiqué la cheffe de la diplomatie congolaise.
« Nous avons certainement besoin de paix dueable dans notre pays et nous comptons sur nos différents partenaires les plus importants qui sont d’un côté les Nations Unies, et de l’autre la SADC », a-t-elle ajouté.
Marie Tumba Nzeza a soutenu également la proposition du Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui consiste à établir le dialogue stratégique entre l’ONU et la SADC sur la reconfiguration de la Brigade de la force d’intervention ( FIB ), avant de le remercier pour avoir accepté d’entamer ce dialogue stratégique avec la SADC, qualifiant cela d’important pour la RDC.
Elle a, à cette occasion, remercié tous les partenaires tant au sein des Nations Unies qu’au niveau de la SADC qui se sont impliqués dans le processus de la paix et de la sécurité en RDC.
Pour sa part, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a mis l’accent sur le dialogue pour trouver un consensus entre l’ONU et la SADC quant à la problématique de la reconfiguration de la Brigade de la force d’intervention.
Il a demandé à la SADC de présenter ses propositions par rapport aux dernières propositions de l’ONU pour avoir ce dialogue efficace au niveau politique et militaire. « Nous devons travailler pour trouver un terrain d’entente », a-t-il indiqué.
« Nous sommes tous engagés d’exprimer d’une manière efficace notre solidarité au peuple de la RDC en créant des conditions meilleures pour le peuple et le gouvernement congolais pour gérer la situation anormale avec la MONUSCO, le FIB et tant d’autres structures ou entités impliquées d’une manière nécessaire « , a-t-il souligné.
Il a mis l’accent sur la coopération entre les Nations Unies, l’Union Africaine, la SADC et d’autres communautés économiques régionales, en particulier la SADC qui a joué un rôle primordial pour rétablir la paix et la sécurité en RDC.
« Nous devons servir le peuple congolais, travailler d’une manière concertée avec les institutions régionales « , a-t-il souligné.
La position de la SADC
La SADC a formulé un grand nombre des propositions en ce qui concerne la reconfiguration de la Brigade de la force d’intervention.
Pour cette organisation régionale, la FIB ne devrait pas être modifiée mais plutôt être renforcée.
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La SADC indique que s’il s’avère nécessaire d’élargir la FIB, les demandes allant dans ce sens seront adressées aux pays contributeurs des troupes à la FIB (TCC ) ou aux États membres de la SADC.
En plus, la mise en place des trois forces d’intervention rapide (QRF) devra être réservée aux États membres de la SADC contributeurs des troupes.
En outre, la plupart des postes d’état-major aux quartiers généraux de la Brigade de force d’intervention devront être allouées aux États membres de la SADC contributeurs des troupes.
Aussi, le besoin urgent de déployer les capacités de renseignement de la SADC, à savoir l’unité d’analyse des menaces par géolocalisation (GTAU) et l’unité de renseignement tactique (TIU).
La SADC a insisté sur la nécessité d’un dialogue stratégique et consultatif urgent SADC – ONU sur le rôle, la configuration et l’efficacité opérationnelle de la FIB.
La SADC souhaite que le dialogue soit également abordé sur la question du retrait, de la transition et de stratégie de départ de la MONUSCO.
Le rôle de la FIB/SADC pendant, après le retrait, la transition et la stratégie de départ de la MONUSCO soit également examiné.
La SADC souhaite aussi que la question des implications futures des Nations unies en RDC fassent l’objet d’un examen approfondi.
Pour la SADC, toute reconfiguration de la Brigade de la force d’intervention doit se faire avec ses troupes ou pays contributeurs membres de la SADC.
En plus, la SADC n’a pas trouvé pertinent les propositions de l’ONU qui tendent à dire qu’il faut absolument reconfigurer la Brigade de la force d’intervention avec d’autres troupes.
Pour la SADC, il faut absolument qu’il y ait dialogue avec l’ONU parce cette dernière (ONU) a pris une décision unilatérale sans consulter et les pays contributeurs des troupes de la SADC, ni même la RDC.
« Nous devons tous marcher d’un même pas, on ne peut pas imposer quelque chose qui n’a pas été procédé par un dialogue ou des négociations », a souligné en substance Marie Tumba Nzeza.
Décision unilatérale de l’Onu
En date du 26 mai ,2020, l’ONU a pris une décision unilatérale sur la reconfiguration de la Brigade de la force d’intervention.
Il s’agit du rapatriement d’un bataillon tanzanien de la FIB qui sera remplacé par un bataillon composite avec trois compagnies de la force de réaction rapide (FRR) provenant de trois pays. La Tanzanie est l’un de trois pays invités à fournir des troupes à la Force d’intervention rapide (QRF) avec un niveau de force de 250 et deux autres peuvent être générés par d’autres pays africains c.a.d. Kenya et le Népal.
Les nouvelles capacités de renseignement de la SADC, à savoir l’unité d’analyse des menaces par géolocalisation (GTAU) et l’unité de renseignement tactique (TIU) seront déployées d’ici 2020.
Les quartiers généraux de la Brigade de la force d’intervention seront remaniés et reconfiguré comme suit : l’effectif du personnel affecté aux quartiers généraux de la FIB passera de 21, postes à 58 postes, ce qui implique que des officiers supplémentaires seront déployés après les restrictions imposées suite à la pendemie de covid-19, le poste de commandement de FIB reviendra toujours aux pays contributeurs des troupes à la Brigade d’intervention de la Force, le Comandement sera choisi sur base des compétences le 15 avril 2020 et d’autres postes , y compris les postes supplémentaires, seront pourvus en majorité par les pays contributeurs des troupes à la FIB.
Notons que les parties en concertation se retrouveront dans deux ou trois jours pour poursuivre leur dialogue stratégique.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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