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RDC : Yollande Ebongo inlassablement sur le front du rajeunissement de l’administration publique

Toujours déterminée dans sa croisade de rajeunissement de l’administration publique, la ministre de la Fonction publique, Yollande Ebongo Bosongo, qui envisage d’échanger, à la fin de ce mois de septembre, avec le président du Sénat, Alexis Thambwe Mwamba. Au cœur de l’entretien : le processus de la mise à la retraite honorable et en douceur du personnel concerné de l’administration du Sénat.
Soucieuse de voir l’administration publique dotée d’un personnel jeune et outillé, Yollande Ebongo a enclenché, depuis son avènement à la tête de ce ministère, un processus de nettoyage du fichier administratif national afin de maîtriser son effectif. Une tâche qu’elle poursuit, sans se fatiguer, et dont l’issue affiche déjà des lueurs d’espoir pour l’Administration RD-congolaise et son personnel.
La plaque tournante de la gestion d’un pays reste son Administration publique, dit-on. Courageuse, battante, la ministre de la Fonction Publique travaille durement pour mettre la barre très haut, dans l’intérêt de la population congolaise tout en s’inscrivant dans la logique de la continuité des affaires de l’Etat.
Dès son entrée, elle a exprimé son vœu de valoriser le fonctionnaire en le mettant dans des conditions meilleures lui permettant de renvoyer l’ascenseur à l’Etat.
Pour bien entamer son séjour à la tête de ce ministère, en harmonie avec la Banque Mondiale et gouvernement, Yollande Ebongo avait remis du matériel et des équipements de bureau aux secrétaires généraux des ministères de la Fonction publique, Finances, Budget, Portefeuille et du Plan dans le cadre de l’amélioration progressive des conditions sociales des agents de l’Etat.
La formation qui constitue la clé du développement, Yolande Ebongo avait également clôturée la 5ème promotion de l’Ecole nationale d’Administration -ENA- au Fleuve Congo Hôtel et lancé immédiatement l’ouverture de la 6ème promotion baptisée « Etienne Tshisekedi », en reconnaissance de cet homme qu’on appelle le « Père de la démocratie ».
Les jeunes engagés dans l’administration publique
Tout en maintenant un dialogue social avec le banc syndical, la patronne de la Fonction publique a réussi la formation de 1000 jeunes qui ont été affectés dans l’administration et dont la mécanisation est en cour d’exécution.
«Parallèlement, j’ai œuvré pour faire de la Fonction publique un service d’assiette avec le paiement de l’Impôt sur le revenu -IPR. La démarche est en cours pour la rétrocession en termes des primes d’encouragement», a-t-elle appuyé après avoir obtenu du gouvernement l’autorisation sur la mise en place des organes de gouvernance, l’élargissement du portefeuille d’investissement de la Caisse nationale de sécurité sociale pour l’assistance professionnelle (CNSSAP).
Dans le même ordre d’idée, Yollande a aussi créé le CNSSAP/aile Lubumbashi, mais aussi l’immatriculation en masses des assujettis du régime de la CNSSAP.
Toujours dans cette première année de travail, Yollande Ebongo a également lancé l’application mobile « COTIZAP » pour la numérisation de la Fonction publique et de retraite honorable des agents de l’Etat, mais aussi la constitution du fichier de référence de l’administration publique pour l’implémentation d’un système intégré de gestion des ressources humaines et de la paie des agents de l’Etat.
La ministre avait rappelé que cette action constitue un pas déterminant vers une administration publique véritablement réformée et assainie et stopper les malversations évaluées à ce jour à USD 234, 5 millions avec comme conséquence la maitrise des effectifs et de la masse salariale.
Pour plus de clarté dans la gestion du secteur éducatif, l’opération de recensement du personnel académique, scientifique et administratif des universités et instituts supérieurs du pays a été lancé, alors que Yolland Ebongo obtient la restructuration du PRRAP.
Jolga Luvundisakio/CONGOPROFOND.NET
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Ouganda-RDC : Muhoozi aligne Kampala derrière Tshisekedi

Le chef des forces armées ougandaises, le général Muhoozi Kainerugaba, a pris une position remarquablement directe sur l’avenir politique de la République démocratique du Congo (RDC). Dans une série de tweets percutants publiés vendredi, il a déclaré que l’ancien président Joseph Kabila ne devait en aucun cas revenir au pouvoir, tout en exprimant un soutien clair au président Félix Tshisekedi.
« Je ne laisserai pas Joseph Kabila redevenir président de la RDC ! Oubliez cette idée », a tweeté le général Muhoozi. Il a critiqué Kabila pour avoir permis aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe rebelle d’origine ougandaise, de s’installer dans l’est du Congo pendant près de deux décennies. « Kabila a laissé les ADF prospérer dans l’est de la RDC pendant 17 ans. Il ne nous a jamais autorisés à agir contre eux. Son Excellence Tshisekedi est bien meilleur à cet égard », a-t-il ajouté, avant de conclure : « Mon grand frère, Son Excellence Félix Tshisekedi, est le président de la RDC, et je le soutiendrai autant que possible. »
Ces déclarations sont intervenues à un moment clé, quelques heures après la signature, à Washington, d’une Déclaration de principes pour la paix entre le Rwanda et la RDC, sous l’égide des États-Unis et en présence du secrétaire d’État Marco Rubio. Cet accord engage les deux pays à respecter leur souveraineté respective, à promouvoir l’intégration régionale et à démanteler les groupes armés opérant le long de leurs frontières communes.
Les relations Ouganda-RDC : un enjeu économique majeur
Les liens entre l’Ouganda et la RDC se sont considérablement renforcés au cours de la dernière décennie. Selon la Banque de l’Ouganda, la RDC est désormais la deuxième destination des exportations ougandaises, après le Kenya. En 2023, les exportations officielles vers la RDC ont dépassé 500 millions de dollars, auxquelles s’ajoutent environ 200 millions de dollars via le commerce transfrontalier informel. Les principaux produits exportés incluent le ciment, l’acier, les denrées alimentaires et les produits pétroliers.
L’intégration de la RDC dans la Communauté est-africaine (EAC) en 2022 a encore accéléré ces échanges, soutenue par des investissements dans les infrastructures, comme le poste frontalier de Mpondwe et les routes reliant l’Ouganda aux villes de l’est congolais. Maintenir la paix et renforcer les relations avec Kinshasa est donc crucial pour la croissance économique de l’Ouganda.
Une coopération sécuritaire renforcée sous Tshisekedi
Contrairement à l’administration de Kabila, qui bloquait les initiatives ougandaises sous prétexte de souveraineté, Tshisekedi a permis une coopération militaire accrue. L’opération conjointe « Shujaa », lancée par l’Ouganda et les forces congolaises, vise à neutraliser les ADF dans l’est du Congo. Par ailleurs, des rapports de l’ONU et des services de renseignement congolais accusent des réseaux proches de Kabila de soutenir des groupes armés comme le M23 et l’Alliance Fleuve Congo (AFC), qui déstabilisent l’est du pays et menacent les corridors commerciaux ougandais.
Tshisekedi a lui-même accusé Kabila d’être le « véritable leader » de l’AFC, qui s’est alliée au M23 pour combattre son gouvernement. Lors d’une récente visite à Goma, ville contrôlée par l’AFC/M23, Kabila a déclaré s’y sentir « plus en sécurité » qu’ailleurs en RDC, laissant entendre des liens étroits avec ces mouvements rebelles.
Les risques d’un retour de Kabila
Un retour de Kabila au pouvoir pourrait raviver l’insécurité le long des frontières ougandaises, compromettre le commerce et annuler les progrès sécuritaires obtenus. En dénonçant publiquement Kabila et en soutenant Tshisekedi, Muhoozi aligne l’Ouganda sur un agenda de stabilité régionale, alors que les voisins du Congo et les acteurs internationaux, notamment les États-Unis, œuvrent pour des accords de paix durables. Ses propos rassurent également Kinshasa de la loyauté de l’Ouganda, dans un contexte où des intérêts régionaux concurrents menacent les alliances.
Un marché stratégique pour l’Ouganda
Au-delà de la sécurité, l’est du Congo représente un marché inexploité pour les produits ougandais, avec des opportunités d’investissement dans l’agriculture, l’énergie, la construction et la logistique. Soutenir Tshisekedi permet à l’Ouganda de sécuriser ces intérêts économiques et de renforcer son rôle dans l’intégration régionale.
Les tweets de Muhoozi, bien que d’une franchise inhabituelle pour un haut responsable militaire, traduisent une stratégie calculée : l’avenir de l’Ouganda passe par un partenariat renforcé avec un leadership légitime et stable en RDC. Ils envoient un message clair : Kampala soutient les alliés de la stabilité, de la coopération économique et des efforts de paix internationaux, tout en se distanciant des acteurs accusés d’alimenter les conflits dans l’une des régions les plus riches mais les plus instables d’Afrique.
Alors que la RDC se prépare à sa prochaine transition politique, la bataille pour son futur leadership aura des répercussions majeures, non seulement pour les Congolais, mais aussi pour toute l’Afrique de l’Est.
FNK