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RDC : une tripartite mensuelle installée pour assurer la consolidation des chiffres résultant de l’exécution du Budget
Le Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi a présidé, vendredi 25 septembre 2020, la réunion du conseil des ministres par vidéoconférence depuis son bureau de la Cité de l’Union Africaine.
D’après le compte-rendu de la réunion fait par le porte-parole du gouvernement, David Jolino Makelele, le numéro Un congolais a abordé six points essentiels lors de cette réunion hebdomadaire.
1. Constitution d’une société nationale d’investissement
Dans l’optique d’assurer la mobilisation et l’orientation de l’épargne nationale et de tout autre moyen financier en vue de favoriser les opérations d’investissement d’intérêt économique et social dans les secteurs industriel, agricole, commercial, social et financier ainsi que dans les secteurs des services et de l’hôtellerie, le Président de la République a décidé de la création d’une Société Nationale d’Investissement qui agira comme une société de financement et servira d’instrument d’appui au secteur privé.
Le Conseil des Ministres a chargé le Premier Ministre de réunir le Ministre des Finances et le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo pour entamer, dans le meilleur délai, avec le concours des experts du Cabinet du Président de la République, des échanges avec les partenaires publics et privés intéressés en vue d’aboutir à la conclusion du contrat de partenariat y relatif, à la constitution de la Société Nationale d’Investissement, à son financement et à sa gouvernance.
2. Encouragement de la sous-traitance dans le secteur privé suivant l’esprit de la réforme de 2017
Devant les difficultés suscitées dans l’application de la Loi n°17/001 du 08 février 2017 fixant les règles applicables à la sous-traitance dans le secteur privé ainsi que ses mesures d’application d’une part et conscient de l’effet attendu de la mise en œuvre de cette loi, d’autre part, notamment la promotion des PME Congolaises, la protection de la main d’œuvre locale et le développement des chaînes des valeurs compétitives capables de diversifier l’économie Congolaise et réduire sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur, le Conseil des Ministres, à l’initiative du Président de la République a décidé de faire jouer à l’ARST pleinement son rôle. Elle sera, à cet effet, dotée des moyens pour la réalisation de ses missions.
Le Premier Ministre a été invité à sanctionner les deux projets de décrets modificatifs adoptés à la 45ème réunion du Conseil des Ministres.
3. Attribution des biens de l’Etat
Face aux nombreux cas de spoliation des biens de l’Etat, en particulier les immeubles, singulièrement dans les grandes villes du pays et, en attendant l’opérationnalisation de la Commission des Experts mise en place dans le cadre de l’option de la titrisation du patrimoine immobilier de l’Etat, le Conseil des Ministres à l’initiative du Président de la République, a décidé de l’interdiction, par voie de décret ou d’arrêté, de toute désaffectation ou attribution des biens de l’Etat, en particulier les terrains et les immeubles, et ce avec effet rétroactif à la date de l’acte incriminé.
4. Suite du rapport de l’IGF sur l’examen des exonérations fiscales, non fiscales et douanières
Dans la suite de la décision prise au cours de la 47ème réunion du Conseil des Ministres, visant à ne pas appliquer la compensation et à annuler sans délai toutes les exonérations et les allègements fiscaux accordés en violation de la Loi, le rapport qui sera déposé par l’IGF sur cette question sera examiné au préalable à la Commission Ecofin et à la Commission des Lois et Textes Réglementaires du Gouvernement avant son dépôt au Conseil des Ministres.
5. Accompagnement de la SEP CONGO
Devant la situation critique que traverse SEP CONGO du fait notamment d’une créance de 75 millions de dollars américains non encore recouvrée sur l’Etat, et sur leurs sociétés commerciales pétrolières et des conséquences fâcheuses qui en découleront, au plan économique et social, le Conseil des Ministres, à l’initiative du Président de la République, a chargé le Premier Ministre de se pencher, avec les Ministres sectoriels concernés, sur ce cas et de proposer les mécanismes de paiement devant prendre en compte, dans le meilleur délai la possibilité de libérer une quotité suffisante de la dette de SEP CONGO.
6. Nécessité d’harmoniser les chiffres relatifs à l’exécution du Budget de l’Etat avant leur publication
Devant les interprétations souvent erronées et les spéculations diverses sur les données chiffrées relatives à la surconsommation des crédits budgétaires alloués aux institutions et services de l’Etat, le Conseil des Ministres, à l’initiative du Président de la République, a décidé de l’institution et de la tenue d’une tripartite mensuelle, Ministère du Budget, Ministère des Finances et la Banque Centrale du Congo, pour assurer la consolidation des chiffres résultant réellement de l’exécution du Budget de l’Etat et qui seront mis à la disposition des médias de manière à donner à la population et à la communauté internationale des informations fiables.
Il sied de noter que c’est la 50e réunion du conseil des ministres depuis l’investiture au mois de septembre 2019 du premier gouvernement postalternance dirigé par le professeur Sylvestre Ilunga Ilunkamba. Si pour certains, l’impact des réunions du conseil chaque semaine n’est pas visible sur le vécu quotidien de la population, d’autres par contre saluent cet apport du cinquième Président de la République démocratique du Congo, qui grâce à ces réunions, a la possibilité d’avoir le contrôle de chaque dossier concernant la bonne marche du pays.
MUAMBA MULEMBUE CLÉMENT/CONGOPROFOND.NET
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Menaces répétées du chef de l’UPDF sur Bunia : Le silence des autorités inquiète la population
Depuis le 15 février 2025, le général Muhoozi Kainerugaba, chef d’état-major de l’armée ougandaise (UPDF), multiplie les déclarations menaçantes à l’encontre de la ville de Bunia, évoquant une possible attaque ou l’envoi de ses troupes dans la région. Malgré la gravité de ces propos, les autorités congolaises, tant au niveau provincial qu’à Kinshasa, restent étrangement silencieuses.
Cette absence de réaction alimente l’inquiétude grandissante de la population, plongée dans un climat de peur et d’incertitude.
Ces menaces interviennent alors que le vice-ministre de la Défense séjourne en Ituri, une région déjà fragilisée par des tensions sécuritaires. En août 2024, un drone de l’armée ougandaise s’était écrasé à Kotoni, dans le territoire de Djugu, une zone où l’UPDF n’est pourtant pas censée opérer. Cet incident avait déjà soulevé des questions sur les activités ougandaises en RDC.
Par ailleurs, un rapport des experts des Nations-Unies datant de juillet 2024 a accusé l’Ouganda de soutenir le Rwanda, pays agresseur de la RDC. Selon ce document, Kampala aurait facilité le transit des troupes du M23 sans aucune restriction. Malgré ces révélations, la RDC continue de collaborer militairement avec l’Ouganda dans le cadre d’opérations conjointes FARDC-UPDF, une coopération en place depuis novembre 2021. Cependant, l’efficacité de ces opérations est vivement critiquée sur le terrain.
En novembre 2024, la question avait été abordée lors d’une rencontre entre le président Félix Tshisekedi et son homologue ougandais à Kampala. Peu après, une dizaine de députés congolais se sont déplacés en Ouganda pour notamment évoquer cette question.
Le répondant de l’UPDF n’est pas à sa première déclaration du genre.
Déjà en décembre 2024, la ministre d’État des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, avait convoqué le chargé d’affaires ougandais en RDC, Matata Twaha, pour exiger des explications concernant les propos jugés « déplacés » du général Kainerugaba. Ce dernier avait, via des messages publiés sur X, menacé les mercenaires blancs opérant aux côtés des FARDC dans l’est de la RDC, promettant de les attaquer à partir du 2 janvier 2025. Bien que le tweet ait été supprimé, les inquiétudes demeurent.
Aujourd’hui, c’est la ville de Bunia qui est directement visée par ces menaces. Pourtant, Kinshasa n’a toujours pas réagi officiellement, un silence qui suscite de vives préoccupations, notamment parmi les habitants de la province.
L’armée ougandaise, présente sur le sol congolais dans le cadre de la coopération militaire, est notamment déployée dans le territoire d’Irumu. Cette situation soulève des interrogations : l’Ouganda est-il toujours un allié dans la lutte contre l’ennemi commun, les ADF ? Récemment, face aux rumeurs d’un renforcement des effectifs ougandais à Irumu, les FARDC se sont contentées d’affirmer que cela s’inscrivait dans le cadre des opérations conjointes.
Pour de nombreux observateurs, ces menaces récurrentes du général Kainerugaba, relayées sur les réseaux sociaux, doivent être prises au sérieux. Ils appellent à une réaction ferme de Kinshasa et à des éclaircissements de la part des autorités ougandaises. Dans un contexte déjà volatile, le silence des dirigeants congolais ne fait qu’accroître les craintes d’une escalade dans la région.
CONGOPROFOND.NET/ buniaactualite.cd
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