Actualité
RDC : un Premier ministre à l’image du changement voulu( Tribune de Hubert Tshiswaka, IRDH)
Le Président de la République, Monsieur TSHILOMBO TSHISEKEDI Felix a le devoir de passer au peigne fin les parcours des candidats Premier Ministre qui lui sont présentés. Certains noms symbolisent une violente répression des citoyens, d’autres représentent la violation du droit au salaire des centaines des milliers des travailleurs des entreprises publiques et d’autres encore entretiennent, jusqu’à ce jour, des réseaux internationaux organisant des fuites des capitaux de la République Démocratique du Congo (RDC) vers des paradis fiscaux.
Il revient que la visite du 17 février, de l’ancien Président, le Sénateur KABILA KABANGE Joseph au Président TSHISEKEDI, à la Cité de l’OUA, avait porté sur la désignation du Premier Ministre. Certes, les deux artisans de la passation de pouvoir « de manière civilisée » et des consultations politiques observées, sont à saluer.
En effet, le mérite de l’avènement du nouveau Président de la République est la forme utilisée par les acteurs politiques, pour arriver à cette finalité : Une stratégie pacifique et non violente. Cependant, cet événement ne peut avoir de sens, au fond, que s’il se matérialise par la nomination au poste de Premier Ministre et de membres du Gouvernement, des nouvelles personnalités disposées à élaborer des nouvelles politiques au bénéfice de la population.
Une commission de vetting, peut se servir des rapports d’organisations des droits de l’Homme, du Panama Papers, des Memos des travailleurs des entreprises publiques, notamment de la Gécamines / Société Générale de Télécommunication (SOGETEL), ainsi que de la liste des sanctions ciblées de l’Union Européenne et des Etats Unis.
Il convient de rappeler que le changement à la tête de l’Etat n’a pas été de gaieté de cœur des dirigeants de l’ancien régime. De même qu’il est de notoriété publique que la majorité fictive qui se dessine à l’Assemblée Nationale a été le fruit d’une machination savante du Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) qui l’avait préparé, en prévision de la reprise effective de tout le pouvoir, à travers le Parlement et les assemblées provinciales.
L’état de choses actuel, tel que décrit ci-dessus, est encore toléré du fait de l’espoir nourri par la population qui attend de reprendre une vie normale, dans la paix et la sécurité. Au cas contraire, la facilitation d’un come-back des politiciens véreux, honnis, déchus et clairement rejetés par la population, ne laissera de choix aux syndicats, mouvements citoyens, ONG des droits de l’Homme et autres organisations de la société civile que de reprendre la contestation citoyenne à travers des manifestations pacifiques, dans la rue.
Plaise au Président de la République de surprendre agréablement l’opinion nationale et internationale, en désignant un Premier
Ministre qui reflète effectivement l’image du changement tant attendu. Une nouvelle personnalité de bonne réputation bénéficie de plus de chance de communier avec le peuple souverain, par rapport à un cacique de l’ancien temps.
Hubert Tshiswaka( IRDH)
CONGOPROFOND.NET
Economie
André Wameso devant les députés : « Le Franc congolais s’apprécie, il faut désormais épargner et consommer en monnaie locale »
Le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), André Wameso, a éclairé ce jeudi 6 novembre 2025 les députés nationaux sur la récente appréciation du franc congolais, un phénomène qui alimente le débat économique depuis plusieurs semaines. Face à la représentation nationale, il a affirmé que « l’appréciation du franc congolais, tant souhaitée par le peuple en 2023, est aujourd’hui une réalité palpable ».
S’exprimant dans un ton pédagogique, l’ancien directeur de cabinet adjoint du chef de l’État a rappelé le cadre légal qui régit la monnaie nationale. « L’article 1er de la Constitution est sans ambiguïté : la monnaie de la République démocratique du Congo est le franc congolais. Les transactions peuvent se dénouer en devises, mais la référence demeure notre monnaie nationale », a-t-il martelé, appelant à une réhabilitation du CDF dans les échanges internes et les habitudes économiques.
Sur le plan technique, André Wameso a expliqué que cette évolution positive du franc congolais résulte de « l’actualisation du taux de change appliqué au stock de la réserve obligatoire », une mesure monétaire rigoureuse qui a permis de réduire la quantité excédentaire de monnaie en circulation, principale cause de la pression sur le marché des changes. Cette décision, a-t-il précisé, vise à « renforcer la stabilité du cadre macroéconomique et à consolider la crédibilité de la politique monétaire nationale ».
« Cela fait maintenant près de trois semaines que le taux de change se maintient autour de 2 200 à 2 300 CDF pour un dollar », a indiqué le gouverneur, se voulant rassurant. Il a en outre souligné que la BCC dispose « de tous les instruments de politique monétaire nécessaires pour intervenir efficacement en cas de déséquilibre ».
Concluant son intervention, le gouverneur de la BCC a lancé un appel à la responsabilité collective : « Notre peuple a longtemps vécu avec la dépréciation du franc. Aujourd’hui, avec cette tendance inversée, il est temps d’apprendre à épargner, à investir et à consommer en monnaie nationale », a-t-il exhorté.
Un message fort, porteur d’un changement de mentalité que la Banque centrale souhaite inscrire durablement dans le paysage économique congolais.
Exaucé Kaya
