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RDC: She Okitundu exige de l’UE la levée des sanctions contre les officiels congolais
Le vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères et intégration régionale, Léonard She Okitundu, a échangé ce vendredi 30 novembre 2018 à Kinshasa avec le corps diplomatique accrédité en RDC. Au menu de cet échange: les relations entre la RDC, son pays, et l’Union Européenne (UE) suite à des mesures restrictives du 12 décembre 2016 et du 29 mai 2017, prises par le Conseil de l’Union Européenne à l’encontre de 16 personnalités congolaises.
Occasion pour le numéro un de la diplomatie congolaise d’exiger de l’Union Européenne le retrait de ses mesures restrictives unilatérales.
À l’en croire, ces mesures privent Emmanuel Ramazani Shadary de sa liberté fondamentale de se mouvoir pour expliquer aux partenaires extérieurs la pertinence de sa vision, en indiquant que cette privation de sa liberté d’aller et venir peut être à dessein exploitée négativement par ses adversaires politiques.
Dans l’hypothèse où l’Union Européenne demeurait insensible à la demande du gouvernement congolais soutenue par le dernier communiqué du conseil de paix de l’Union Africaine et les organisations sous régionales africaines habilitées, She Okitundu indique que cela compromettrait dangereusement les relations de partenariat entre les deux parties.
A cet effet, a-t-il rappelé au nom du gouvernement congolais, qu’à plusieurs reprises que ces mesures étaient non judiciaires, mais foncièrement politiques, partant de cela elles revêtaient un caractère manifestement arbitraire dans la mesure où elles s’écartaient des principes élémentaires régissant les Etats de droit en particulier, le droit fondamental d’être entendu et le droit à la présomption d’innocence. Ceci le pousse à s’interroger: “Peut-on imaginer un seul instant que, réunis en Conseil Exécutif de l’Union Africaine à Addis-Abeba, les ministres africains puissent prendre des mesures restrictives à l’encontre de leurs homologues européens avec qui ils siègent valablement lors des Sommets Conjoints Afrique-Europe?”.
Soulignant par la même occasion que ces mesures punitives de l’Union Européenne dénotent une posture de supériorité surannée aux antipodes du partenariat coopératif et de respect mutuel entre l’Afrique et l’Europe.
Et de déplorer que les faits allégués à l’appui de ces mesures restrictives ressortent des rapports et mémorandums d’organisations non gouvernementales, des médias et des associations dont la crédibilité ne s’impose pas nécessairement et sans que l’Union Européenne ne les aient soumis à une procédure rigoureuse de vérification.
Rappelons-le, les ministres des Affaires Etrangères de l’Union Européenne ont pris ces mesures, à deux reprises des sanctions contre certains officiels congolais. Ils les ont justifiées par le fait que ces personnalités auraient commis des actes faisant obstacle à une sortie de crise consensuelle et pacifique en vue de la tenue d’élections en RDC. Sur cette liste figurait Kalev Mutond Patron de l’ANR mais aussi Emmanuel Ramazani Shadary, candidat du Front commun pour le Congo à la prochaine présidentielle de décembre 2018.
MUAKAMU/CONGOPROFOND.NET
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La Banque d’Ouganda réticente à intégrer les francs rwandais et congolais dans ses opérations de change
La Banque d’Ouganda (BOU) a récemment clarifié sa position concernant l’absence de mises à jour régulières des taux de change pour le franc rwandais (RWF) et le franc congolais (CDF). Cette décision, qui soulève des questions dans la communauté financière régionale, repose sur un ensemble de facteurs économiques, réglementaires et pratiques.
Une stratégie axée sur la stabilité économique nationale
Kenneth Egesa, Directeur de la Communication à la BOU, a expliqué que cette approche s’inscrit dans une stratégie plus large visant à préserver la stabilité économique de l’Ouganda tout en maintenant des relations régionales équilibrées. Selon lui, la volatilité historique du RWF et du CDF pourrait introduire des perturbations indésirables sur le marché ougandais si ces devises étaient régulièrement cotées.
“Notre priorité est de garantir un environnement financier stable pour l’Ouganda,” a déclaré Egesa. “Fournir des mises à jour fréquentes sur des devises plus volatiles pourrait envoyer des signaux erronés au marché et potentiellement décourager les échanges et les investissements dans la région.”
Des considérations réglementaires et diplomatiques
La BOU doit également naviguer dans un paysage réglementaire complexe. Les relations économiques de l’Ouganda avec le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC) sont encadrées par des accords de coopération politique et économique. Dans ce contexte, la publication régulière de taux de change pour le RWF et le CDF pourrait être perçue comme une ingérence dans les politiques monétaires de ces pays.
“Chaque pays a sa propre souveraineté monétaire,” a souligné Egesa. “Nous préférons laisser aux banques centrales du Rwanda et de la RDC la responsabilité de communiquer sur leurs propres devises.”
Une demande limitée et des défis pratiques
La décision de la BOU reflète également la réalité du marché ougandais. Selon Egesa, l’intérêt pour le RWF et le CDF parmi les commerçants et investisseurs ougandais est limité comparé aux principales devises internationales. De plus, la collecte et l’analyse des données nécessaires pour fournir des taux de change précis pour ces devises représenteraient un coût difficilement justifiable au vu de leur impact économique relativement faible sur l’Ouganda.
“Obtenir des données fiables sur ces devises peut s’avérer complexe en raison d’une activité de marché réduite et de normes de reporting variables,” a expliqué Egesa. “Nous ne voulons pas risquer de diffuser des informations potentiellement trompeuses qui pourraient nuire à la crédibilité de la banque centrale.”
Une approche pragmatique pour l’avenir
La position de la Banque d’Ouganda concernant le franc rwandais et le franc congolais reflète une approche pragmatique et stratégique. Tout en reconnaissant l’importance des relations économiques régionales, la BOU reste focalisée sur sa mission principale : assurer la stabilité économique de l’Ouganda et gérer efficacement les ressources du pays.
Cette politique pourrait évoluer à l’avenir si les conditions du marché ou les priorités économiques régionales venaient à changer. Pour l’heure, la BOU continue de se concentrer sur la gestion du taux de change du shilling ougandais par rapport aux principales devises mondiales, tout en surveillant de près les développements économiques dans la région des Grands Lacs.
Claudine N. I.
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