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RDC: Qu’est-ce qui s’est passé réellement à Yumbi?
Les tueries de Yumbi ont figuré au menu du dernier conseil national de sécurité dirigé par le nouveau président de la République, Félix Antoine Tshisekedi. Ce jeudi 21 février à Kinshasa, des notables originaires de la province de Maï-Ndombe ont organisé une messe en mémoire des victimes. Ces belles initiatives ne sauraient effacer les traces de ce qui s’apparente à un génocide et devraient attirer l’attention tant de la communauté nationale qu’internationale.
Qu’est-cequi s’est réellement passé à Yumbi, Nkolo ou Bongene, où des RD-Congolais, essentiellement de l’ethnie Banunu, ont été victimes d’épuration, à en croire les images horribles disponibles?
Selon les premiers témoignages, les Batende, conduits par un proche du gouverneur Gentiny Mbaka Ngobila, craignant vraisemblablement de perdre l’unique siège de député national occupé depuis 2006 par leur frère Ngobila et redoutant la revanche électorale des Banunu, réorganisés dans l’entre-temp, sont soupçonnés d’avoir levé l’option d’instaurer un climat de terreur.
Mais les attaques ont viré au drame, à une sorte d’extermination des Banunu, tués en masses ou contraints de se retrancher dans la forêt, à défaut de traverser le fleuve Congo en vue se mettre à l’abri au Congo Brazzaville.
L’administrateur du territoire d’origine Mununu a été massacré et enterré sans explication. Sa communauté a été empêchée d’organiser le deuil en sa mémoire. Les téméraires ont été sévèrement punis… et envoyés à l’irréparable.
Des familles entières ont péri dans des incendies d’origine criminelle après que leurs maisons ont été brûlés à l’essence.
Des groupes qui ont cru trouver refuge au siège local de la CENI, qui passait à leurs yeux pour le lieu le mieux sécurisé pendant cette période électorale, ont subi le même sort. Ils y ont été calcinés. Il y avait aussi des enfants. Horrible.
Alors que tous les yeux étaient braqués sur les élections, aucune voix pour dénoncer ce qui arrivait aux Banunu. Aucune motion d’information à l’Assemblée nationale. Aucune interpellation des autorités du ministère de l’Intérieur ou du gouverneur de province. Silence complice ou coupable?
Aphone depuis le début de cette purge des Banunu, le gouverneur Gentiny Mbaka Ngobila, un Mutende, a abandonné son fief électoral de Yumbi, où il a été élu député national en 2006 et réélu en 2011 (après des scènes similaires des violences mortelles contre les Banunu) pour se lancer dans la course au gouvernorat de la Ville province de Kinshasa. Une attitude qui fait jaser tout Maï-Ndombe et fait tiquer les esprits alertes.
CONGOPROFOND.NET
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Menaces répétées du chef de l’UPDF sur Bunia : Le silence des autorités inquiète la population
Depuis le 15 février 2025, le général Muhoozi Kainerugaba, chef d’état-major de l’armée ougandaise (UPDF), multiplie les déclarations menaçantes à l’encontre de la ville de Bunia, évoquant une possible attaque ou l’envoi de ses troupes dans la région. Malgré la gravité de ces propos, les autorités congolaises, tant au niveau provincial qu’à Kinshasa, restent étrangement silencieuses.
Cette absence de réaction alimente l’inquiétude grandissante de la population, plongée dans un climat de peur et d’incertitude.
Ces menaces interviennent alors que le vice-ministre de la Défense séjourne en Ituri, une région déjà fragilisée par des tensions sécuritaires. En août 2024, un drone de l’armée ougandaise s’était écrasé à Kotoni, dans le territoire de Djugu, une zone où l’UPDF n’est pourtant pas censée opérer. Cet incident avait déjà soulevé des questions sur les activités ougandaises en RDC.
Par ailleurs, un rapport des experts des Nations-Unies datant de juillet 2024 a accusé l’Ouganda de soutenir le Rwanda, pays agresseur de la RDC. Selon ce document, Kampala aurait facilité le transit des troupes du M23 sans aucune restriction. Malgré ces révélations, la RDC continue de collaborer militairement avec l’Ouganda dans le cadre d’opérations conjointes FARDC-UPDF, une coopération en place depuis novembre 2021. Cependant, l’efficacité de ces opérations est vivement critiquée sur le terrain.
En novembre 2024, la question avait été abordée lors d’une rencontre entre le président Félix Tshisekedi et son homologue ougandais à Kampala. Peu après, une dizaine de députés congolais se sont déplacés en Ouganda pour notamment évoquer cette question.
Le répondant de l’UPDF n’est pas à sa première déclaration du genre.
Déjà en décembre 2024, la ministre d’État des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, avait convoqué le chargé d’affaires ougandais en RDC, Matata Twaha, pour exiger des explications concernant les propos jugés « déplacés » du général Kainerugaba. Ce dernier avait, via des messages publiés sur X, menacé les mercenaires blancs opérant aux côtés des FARDC dans l’est de la RDC, promettant de les attaquer à partir du 2 janvier 2025. Bien que le tweet ait été supprimé, les inquiétudes demeurent.
Aujourd’hui, c’est la ville de Bunia qui est directement visée par ces menaces. Pourtant, Kinshasa n’a toujours pas réagi officiellement, un silence qui suscite de vives préoccupations, notamment parmi les habitants de la province.
L’armée ougandaise, présente sur le sol congolais dans le cadre de la coopération militaire, est notamment déployée dans le territoire d’Irumu. Cette situation soulève des interrogations : l’Ouganda est-il toujours un allié dans la lutte contre l’ennemi commun, les ADF ? Récemment, face aux rumeurs d’un renforcement des effectifs ougandais à Irumu, les FARDC se sont contentées d’affirmer que cela s’inscrivait dans le cadre des opérations conjointes.
Pour de nombreux observateurs, ces menaces récurrentes du général Kainerugaba, relayées sur les réseaux sociaux, doivent être prises au sérieux. Ils appellent à une réaction ferme de Kinshasa et à des éclaircissements de la part des autorités ougandaises. Dans un contexte déjà volatile, le silence des dirigeants congolais ne fait qu’accroître les craintes d’une escalade dans la région.
CONGOPROFOND.NET/ buniaactualite.cd
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