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RDC/Portrait: Qui est Léon Mamboleo, président provisoire du sénat congolais ?

Beaucoup ou peu des congolais connaissent Maître Léon MAMBOLEO MUGHUBA ITUNDAMILAMBA, le doyen des sénateurs congolais qui a été choisi par ses pairs pour présider provisoirement la chambre haute du pays.
Il est actuellement la 2e personnalité du pays après le Chef de l’État.
Qui est le président provisoire du Sénat Me León Mamboleo?
Il fait partie des 5 premiers Docteurs en Droit de l’Histoire de la RD Congo de 1960 à 1963 (ensemble avec Etienne Tshisekedi, Dede Alexis, Dipumba Barthélémy, Kabeya Joseph Alidor et Tshibangu Crispin). Sont aussi de leur promotion : Betty Hubert (Camerounais) et Gakwaya Faustin (Rwandais).
Me Léon Mamboleo est né à Kagozi, en décembre 1936. Il est originaire de la collectivité de Wamuzimu, en territoire de Mwenga (Province du Sud-Kivu, dans est de la RD Congo). Après des études primaires à l’école Mero de Kamituga, il fait ses études secondaires au Petit séminaire de Mungombe où il obtient, en 1953, son diplôme des humanités greco-latines. La même année, il passe son Jury Central – à Léopoldville – avec brio; ce qui lui ouvre les portes de l’Université Lovanium.
A l’issue d’un cursus universitaire riche (diplôme de candidature en Sciences Sociales, Politiques et Economiques; diplôme de candidature en Philosophie et Lettres préparatoires au Droit et au Notariat), il obtient, en 1963, son doctorat en Droit (ces années-là, le doctorat à thèse n’est pas encore introduit dans l’enseignement universitaire en RD Congo. Le doctorat à thèse a été introduit à la fin de 1963).

Senat RDC (photo d’ illustration)
Sa carrière professionnelle commence en 1964 lorsqu’il est nommé Conseiller juridique et Directeur du Département Etudes et Documentation à la Chambre des Représentants du Parlement congolais. La même année, il fait partie du Secrétariat technique chargé d’élaborer la « Constitution de Luluabourg » (la première Constitution de l’après indépendance).
Il sera, par la suite, avocat près la Cour d’Appel de Léopoldville (depuis 1965), Avocat près le Tribunal de Grande Instance de Bukavu (depuis 1971), Avocat près la Cour d’Appel de Kisangani, Avocat près la Cour d’Appel de Bukavu et plusieurs fois Doyen du Conseil de l’Ordre.
Jusqu’en 1994 (avant la prise du pouvoir au Rwanda par le FPR), il était avocat détenteur d’une autorisation du Gouvernement du Rwanda pour plaider devant les juridictions de ce pays.
Son engagement politique date de 1964. Il est alors un des responsables du « Parti Démocratique Africain » (PDA), ce qui lui valu d’être nommé Ministre de la Justice et Garde des Sceaux et des Affaires Sociales du gouvernement de Salut Public dirigé par Moise Tshombé de 1964-1965. En sa qualité de Ministre de la Justice, il a été cosignataire, pour sa promulgation, de la Constitution de Luluabourg.

Senat RDC(photo d illustration)
En 1965, il intègre un nouveau parti politique : l’Alliance des Socialistes Chrétiens Congolais (ASCCO) et parvient à se faire élire député national pour la circonscription électorale du Kivu. Il intègre par la suite le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) jusqu’a y être hissé comme membre du Comité Central et du Bureau politique.
Lors de la démocratisation de 1990, il quitte le MPR pour intégrer l’UFERI, puis l’UDPS (il a été membre de la Fédération de l’UDPS au Sud-Kivu), avant de quitter définitivement la politique (après sa participation à la Conférence Nationale Souveraine) et de se consacrer à lecture, sa passion de tout le temps.
Me Léon Mamboleo fait partie des éminents avocats qui ont toujours défendu la cause de RD Congo auprès des instances juridiques internationales. En 1999, il était le Correspondant juridique principal de la RD Congo à l’Agence intergouvernementale de la Francophonie.
Depuis l’année 2000, il avait prit sa retraite et vivait une vieillesse dorée entre Bukavu, Kinshasa, l’Europe et les Etats Unis (où vivent la plupart de ses 7 enfants). Il est membre de Lions Club Bukavu, revêtu de la qualité de « Lion à vie ».
En mars dernier, il parvient à se faire élire Sénateur de la Province du Sud-Kivu et préside actuellement, en sa qualité de doyen des nouveaux Sénateurs élus, le bureau provisoire du Sénat de la République démocratique du Congo.
TMB/ CONGOPROFOND.NET
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Katanda : Quand le pacte de paix révèle son pouvoir mystique

La localité de Katanda est le théâtre d’événements pour le moins insolites depuis la signature d’un pacte de paix et de vivre-ensemble historique entre les communautés Bena Muembia, Bena Kapuya et Bena Nshimba. Cet accord, fruit de longues négociations et de la médiation des grands chefs coutumiers de la région, visait à mettre un terme aux tensions et aux conflits intercommunautaires qui ont, par le passé, assombri la vie de ces populations.
Si le pacte a engendré une atmosphère d’harmonie et de fraternisation inédite, des incidents récents ont suscité l’étonnement et l’interprétation au sein de la communauté, certains y voyant la manifestation d’un pouvoir mystique inhérent à cet engagement solennel.
Les faits rapportés, bien que distincts, ont en commun leur caractère singulier et leur survenance dans la période consécutive à la signature du pacte de paix. Le premier incident concerne une femme de la communauté Bena Nshimba qui s’était rendue à Katabua, une localité voisine, dans le but de collecter du bois mort. Selon les témoignages recueillis sur place, alors qu’elle déterrait des maniocs dans un champ qui ne lui appartenait pas, elle a été victime de la morsure simultanée de trois serpents.
Le second incident, tout aussi étrange, s’est déroulé à Dipumba. Un jeune homme, dont l’appartenance communautaire n’a pas été officiellement précisée mais qui, selon certaines sources locales, serait lié à l’une des communautés autrefois en conflit, se serait accidentellement tiré dessus en manipulant une arme à feu. L’arme en question aurait été initialement apportée dans le but d’une attaque, vestige des anciennes animosités intercommunautaires.
Ces deux incidents, survenus dans un laps de temps relativement court après la signature du pacte de paix, sont perçus par une partie significative de la population locale comme étant plus que de simples coïncidences. Certains habitants y voient une manifestation tangible du pouvoir mystique qui sous-tend l’accord de paix et de vivre-ensemble, auquel ont participé les plus hauts dignitaires coutumiers de la région. L’interprétation dominante suggère que ces événements pourraient être des avertissements ou des conséquences liés au non-respect des termes tacites ou explicites du pacte, ou encore des manifestations de forces spirituelles veillant au maintien de la nouvelle harmonie.
Mike Tyson Mukendi / CONGOPROFOND.NET