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RDC-ONU : Un nouveau cadre pour accélérer le développement durable jusqu’en 2029

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Un pas décisif vient d’être franchi dans la dynamique du développement durable en République démocratique du Congo. Le gouvernement congolais, en partenariat avec le système des Nations Unies, a lancé ce mardi, au siège de la MONUSCO, la toute première réunion du Comité de Pilotage Conjoint (CPC) du Cadre de Coopération pour le Développement Durable (CCDD) 2025-2029.

Cette rencontre marque le démarrage officiel du mécanisme de gouvernance de ce nouveau cadre stratégique, censé guider l’action conjointe entre l’État congolais et les Nations Unies pour les cinq prochaines années. Le CPC aura pour mission de superviser, orienter et évaluer la mise en œuvre du CCDD, tout en assurant sa parfaite cohérence avec les priorités nationales (PNSD) et les Objectifs de développement durable (ODD) fixés dans l’Agenda 2030.

Le Comité de pilotage est coprésidé par trois piliers institutionnels : le ministère de la Coopération internationale, le ministère du Plan et le Bureau du Coordonnateur résident des Nations Unies. Il regroupe également des représentants des ministères sectoriels, des hauts cadres de l’administration publique, les chefs d’agences onusiennes ainsi que l’Équipe pays de l’ONU. À cela s’ajoutent des observateurs issus du secteur privé, de la société civile, des partenaires techniques et financiers ainsi que du monde académique, témoignant d’une volonté d’inclusion et de transparence dans la conduite des affaires publiques.

Prenant la parole en ouverture des travaux, Bruno Lemarquis, Coordonnateur résident du système des Nations Unies en RDC, a salué cette avancée majeure. Il a souligné l’importance stratégique de ce cadre pour une transition vers un développement plus durable, inclusif et résolument tourné vers la paix. Tout en rappelant les défis structurels du pays — gouvernance, inégalités, conflits liés aux ressources naturelles — il a insisté sur la nécessité d’une approche intégrée, à travers le Nexus Humanitaire-Développement-Paix, ainsi qu’un accompagnement post-MONUSCO adapté au contexte congolais.

Il a par ailleurs lancé un appel fort à la mobilisation de ressources, aussi bien publiques que privées, pour accompagner la mise en œuvre des engagements. « Le Comité de pilotage jouera un rôle central dans la coordination, le suivi de l’impact et la redevabilité des actions menées », a-t-il affirmé.

En duplex depuis Tokyo, où il mène une mission officielle, le Vice-Premier ministre en charge du Plan, Guylain Nyembo, a officiellement ouvert la session par visioconférence. Il a exprimé la détermination du gouvernement à poursuivre les objectifs de développement durable, en dépit du contexte sécuritaire préoccupant à l’est du pays. Selon lui, cette instance stratégique représente un levier essentiel pour assurer l’alignement des politiques publiques, coordonner l’aide au développement et garantir le respect des engagements mutuels.

Il a conclu son intervention par un appel à l’unité et à l’action :

« Face aux multiples défis auxquels nous faisons face, seule une mobilisation collective peut nous permettre de bâtir une nation plus résiliente et plus juste. »

Le Comité de pilotage se réunira deux fois par an, avec la possibilité de sessions extraordinaires selon les besoins. Son fonctionnement est appuyé par un Secrétariat technique permanent, chargé de la coordination logistique, du suivi des recommandations et de la documentation des travaux. Ce secrétariat est composé de représentants des ministères clés et du Bureau du Coordonnateur résident de l’ONU.

Benjamin Kapajika – Congoprofond.net

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Kisangani : Quand les victimes de la guerre de 6 jours se rebellent contre la corruption au FRIVAO

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Un quart de siècle après le drame, les survivants handicapés refusent le silence et interpellent l’État sur la justice qui leur échappe encore._

 

Sous le soleil pesant de la Tshopo, ce week-end, ils sont venus, béquilles et cicatrices en avant, porter une même plainte, celle de la dignité bafouée. Les victimes de la guerre de 6 jours, ce conflit sanglant de juin 2000 qui avait opposé les armées rwandaise et ougandaise au cœur de Kisangani, ne demandent plus la pitié. Elles réclament des comptes.

Devant le ministre d’État en charge de la Justice, Guillaume Ngefa, un groupe de survivants a brisé le silence. Ces hommes et femmes, marqués à vie par la guerre, dénoncent aujourd’hui un nouveau fléau : la corruption au sein du Fonds pour la Réparation et l’Indemnisation des Victimes de l’Agression Ougandaise (FRIVAO). « Nous sommes venus voir le ministre pour lui montrer une situation indécente qui se passe ici à la Tshopo », confie Moïse Ndawele, amputé de la jambe droite depuis cette guerre.

« Les agents du FRIVAO nous réclament 500 dollars américains pour être enregistrés sur les listes d’indemnisation. Et si tu n’as pas cet argent, ils te proposent d’y figurer en échange de la moitié de ton indemnité. »

 

Un témoignage glaçant, partagé par de nombreuses autres victimes.

Ces pratiques présumées ternissent le visage d’un programme censé incarner la justice réparatrice voulue par l’État congolais. Pour ceux qui ont tout perdu, l’attente d’une compensation tourne à la désillusion, voire à l’humiliation.

 

Face à la gravité des faits rapportés, le ministre Guillaume Ngefa a promis d’agir. Selon les plaignants, il aurait assuré qu’il portera le dossier au Conseil des ministres et qu’il s’engage à « remettre de l’ordre » dans cette affaire. Une promesse saluée avec prudence par les victimes, qui redoutent que le dossier ne s’enlise dans les méandres administratifs, comme tant d’autres avant lui.

 

Mais à Kisangani, l’heure n’est plus à la résignation.

Les survivants de la guerre de 6 jours, dont beaucoup vivent aujourd’hui dans la pauvreté et l’oubli, veulent croire que leur combat pour la reconnaissance et la justice trouvera enfin un écho réel au sommet de l’État. « Nous ne voulons pas de faveur, seulement la justice. Nous avons assez attendu », lance l’un d’eux, le regard ferme.

 

À travers leur voix s’exprime toute une génération de Congolais meurtris, témoins d’un passé sanglant mais toujours debout, décidés à ne plus être les oubliés de l’histoire.

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET

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