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RDC/ Nord Kivu : 2 civils tués à Mamove ce dimanche
Deux civils ont été tués et des milliers des personnes déplacés ce dimanche 24 février à la localité de Mamove situé à +/-15 km au Nord-Ouest de la commune rurale d’ Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni. Elle a été sous les coups de feu depuis quatre heures du matin de ce dimanche.
Les armes lourdes et légères ont été entendues dans cette localité située dans le groupement Batangi Mbau, secteur de Beni- Mbau en province du Nord-Kivu pendant plus au-moins 4 heures de temps.
Pendant les affrontements, les populations ont été obligées de s’en fermer dans leurs maisons craignant pour leur sécurité.
D’après le CRDH, le bilan provisoire de l’incursion des présumés ADF à Mamove fait étant de : 2 civils tués dont monsieur Mumbere Kanduvula et un autre homme déplacé de Mavivi. Des chèvres, poules et plusieurs biens de la population ont aussi été emportés.
Ajoutez à cela plus d’une vingtaine des maisons dont des boutiques et maisons d’habitations ont systématiquement été pillées et rendues en cendres.
On signale aussi un pavillon du centre de santé de référence brûlé. « Quelques civils dont les membres de la CRDH sur place continuent à identifier portés disparus, » rapporte Jean Paul Paluku.
La même source signale que les populations ont suffisamment alerté l’armée congolaise à tous les niveaux bien avant les drames. Mais rien n’a été fait pour empêcher cette aventure criminelle œuvre des soi-disant ADF.
« C’est un sentiment de déception cher coordonnateur. On nous a toujours demandé de collaborer avec notre armée. Nous remplissons la part de notre responsabilité mais du côté de cette armée on constate une sorte de négligence.
Avec ce qui vient de se passer à Mamové aujourd’hui, il y a lieu de conclure sans doute que l’armée les a tout simplement laissé le temps de se ravitailler en médicaments, vivres et autres. C’est du pure théâtre auquel nous assistons ici » déclare Julien Paluku.
La Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH), regrette de constater que, depuis l’attaque de cette même entité par les mêmes présumés Adf en date du 11 février 2019, aucune mesure efficace n’a été prise par l’armée pour protéger les civils et leurs biens.
La preuve est que, l’ennemi a encore foulé ses pieds en toute quiétude au centre où, il a opéré comme dans une zone conquise au point de brûler des maisons d`habitations, des maisons de commerces et un pavillon du centre de santé après avoir innocemment tué deux civils.
Apparemment, la non-assistance aux personnes en danger n’a jamais été une infraction dans le monde militaire congolais sauf chez les civils. Sinon, avec tout ce qui se passe dans la région de Beni depuis 2014 jusqu’à présent, nombreux parmi les officiers FARDC seraient déjà en prison pour avoir laissé les massacres se commettre devant leurs yeux impuissants pendant que l’Etat congolais les a donnés tous les moyens nécessaires pour y faire face et garantir la sécurité de la population et ses biens sur terrain.
«Le drame qui se déroule à l’ Est du pays précisément dans la région de Beni en province du Nord-Kivu n’est plus une insécurité, ou un simple conflit, mais un génocide silencieux. Il doit être requalifié tenant compte de son ampleur et de son intensité.»
Le nouveau chef de l’Etat Congolais, Felix Tshisekedi Tshilombo a convoqué récemment les notables de la communauté Nande vivant à Kinshasa pour statuer sur la problématique de la situation sécuritaire de Beni qui a déjà couté la vie à plus de 3000 personnes civiles, victimes des massacres depuis le 2 octobre 2014.
Le problème avec les notables Nande, c’est qu’ils sont majoritairement kabilistes (par intérêt) alors que l’ écrasante majorité de la population Nande est profondément hostile à Kabila le président sortant.
Comment espérer régler un problème en traitant avec des « représentants »qui sont en totale contradiction avec « leurs populations »?
« Si les notables kabilistes étaient la solution, il y a longtemps que les massacres auraient déjà cessé. D’ailleurs, il n’y aurait même pas de massacre, » affirme le CRDH.
TMB/ CONGOPROFOND.NET
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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