À la Une
RDC : « L’UDPS a démontré que le débat sur la machine à voter constitue un prétexte » (Abedi Mulenda, Club des Libéraux)
Au moment où l’univers politique congolais bouillonne par des tractations et stratégies électorales, Jonathan Abedi Mulenda, coordonnateur du Club des Libéraux, cercle de réflexion sociopolitique, est sorti de sa tanière et s’est prêté au micro de CONGOPROFOND.NET pour décortiquer quelques questions d’actualité nationale, notamment la réunion des opposants en Afrique du Sud, les divergences de l’Opposition sur la Machine à voter, l’insécurité dans l’Est de la RDC, la marche des opposants du 26 octobre, le ralliement du Palu au FCC, etc. Interview.
Analyste politique
CONGOPROFOND.NET : Les leaders de l’opposition sont en Afrique du sud pour dégager des options pour la suite du processus électoral, notamment la désignation d’un candidat commun. Qu’est-ce que cela vous inspire comme analyse?
Abedi Mulenda : L ‘opposition politique congolaise est tournée vers l’extérieur. Toute décision est prise en dehors du territoire national. Ce n’est pas patriotique.
CONGOPROFOND.NET : Le pays est dans la fièvre de présentation de projet de société par les candidats à la présidentielle (avec les milliards pour changer l’image du pays). Cependant celui du FCC traîne le pied. Une certaine opinion croit qu’il y a hésitation entre continuité et rupture. Qu’en dites-vous?
Abedi Mulenda : Un projet de société se conçoit en toute sérénité. Car, il constitue, à mon avis, un dénominateur commun des aspirations d’un peuple qui se veut émergent. A cet effet, le FCC, ce navire politique a une riche ressource humaine pour concevoir de manière responsable un bon projet de société pour le bonheur des populations congolaises. Et cela doit s’inscrire, à mon avis, dans la continuité. La RDC est dans un élan démocratique et émergent qu’il faut maintenir. La rupture est l’œuvre de la flatterie et de l’ingratitude sans limites de certains cadres souffrant de l ‘amnésie et de la cécité politique.
L ‘AFDL a trouvé un État défaillant sur tous les plans. Le Chef de l’État a hérité d’un pays morcelé dont l’unité est le fruit des concessions et du patriotisme des vaillants filles et fils de ce pays sous son leadership. La RDC a toujours connu de bons projets de société. En revanche, la collaboration et l’exécution ont toujours fait défaut. C’est le cas des 5 chantiers. Je voudrais rappeler aux amnésiques politiques que la vraie rupture consiste à faire payer judiciairement les acteurs de la mauvaise gouvernance avant leur possible traversée à l ‘opposition politique.
CONGOPROFOND.NET : Comment appréciez-vous le ralliement du Palu au FCC ?
Abedi Mulenda : Le Kabilisme et le Lumunbisme sont deux idéologies sœurs. A cet effet, le ralliement du Palu est naturel. Il n’y a pas plus Allié que PALU.
CONGOPROFOND.NET : Le FCC projette un meeting à Kinshasa le 27 octobre, pendant que l’opposition a programmé sa marche le 26 octobre. Simple coïncidence de dates ou provocation pour obtenir leur annulation ?
Abedi Mulenda : Cela n’a rien de provocation. Car le FCC tiendra sa première manifestation publique prévue depuis plusieurs semaines. Et pourtant, l’opposition politique va encore une fois exprimer dans la rue sa peur d’aller aux élections.
CONGOPROFOND.NET : Une frange de L’opposition refuse catégoriquement la machine à voter, alors que l’UDPS a clairement dit qu’elle ira avec ou sans machine aux élections du 23 décembre. Pensez-vous que le parti d’Étienne Tshisekedi a flairé le piège du boycott ?
Abedi Mulenda : Bien que la débâcle électorale soit certaine pour l’opposition politique. Entre abdiquer et subir la logique défaite, l’UDPS a décidé de s’assumer.
Ainsi, ce parti vient de démontrer clairement à l’opinion nationale que le débat sur la machine à voter constitue un prétexte pour les dealers politiques dont l’accès au pouvoir nécessite des combines.
CONGOPROFOND.NET : A Béni on tue presque chaque semaine, en Ituri c’est des conflits ethniques et à Tanganyika, le climat sécuritaire délétère pendant cette période électorale. Est-ce que les élections seront réellement apaisées ?
Abedi Mulenda : Objectivement, je ne peux répondre strictement quant au bon déroulement des élections. L’Ituri est sous l’emprise du terrorisme dont les ramifications internationales sont connues.
CONGOPROFOND.NET : La réaction de Kinshasa est intervenue plusieurs jours après l’expulsion forcée des congolais en Angola, on parle déjà de plusieurs cas de morts et des épidémies qui s’annoncent.
Abedi Mulenda : Cependant, l’Angola vient encore une fois d’expulser de manière inhumaine nos compatriotes en violation des accords existants. C’est curieux qu’un pays voisin agisse de la sorte à la veille des échéances électorales.
Propos recueillis par Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
There is no ads to display, Please add some
À la Une
Changement de la Constitution : Fayulu et Katumbi main dans la main pour déjouer le projet de F. Tshisekedi
Discrètement, les opposants politiques congolais, Martin Fayulu et Moïse Katumbi se sont rencontrés ce samedi 7 décembre à Genval, en Belgique.
Selon de nombreuses sources, cette rencontre entre les deux figures emblématiques de l’opposition congolaise s’inscrit dans le cadre de mise en place d’une coalition pour faire échec à l’initiative visant à changer la Constitution. Le seul moyen, selon l’opposition, de mettre fin au mandat de Félix Tshisekedi en 2028.
Si peu d’informations ont filtré sur le contenu exact de leur échange, des sources concordantes indiquent qu’ils ont formalisé leur rapprochement pour s’opposer à l’initiative politique de Félix Tshisekedi, liée à la révision/changement de la Constitution.
Cette rencontre a une valeur symbolique forte pour l’opposition congolaise, car c’est à Genval, dans la province brabant Wallon en Belgique, que s’était formé en juin 2016 le Rassemblement de l’opposition (Rassop), un front unifié destiné à faire face à l’ex-président Joseph Kabila. À l’époque, l’opposition accusait Kabila de vouloir contourner la Constitution pour briguer un troisième mandat.
Peu avant cette rencontre en Belgique, les secrétaires généraux de l’ECIDE de Martin Fayulu, d’Ensemble de Moïse Katumbi et du PPRD de Joseph Kabila, avaient signé en novembre dernier une déclaration commune rejetant catégoriquement toute initiative visant à modifier la Constitution. Un document qui a marqué un premier pas vers une coordination plus étroite entre ces forces politiques, qui voient dans le projet de révision constitutionnelle une tentative de prolonger le pouvoir de Félix Tshisekedi au-delà de 2028.
Il est important de signaler que les détails sur les discussions de ce tête-à-tête tenu ce samedi entre Fayulu et Katumbi, n’ont pas été publiquement dévoilés. Toutefois, il reste à retenir que les deux figures s’opposent catégoriquement au projet constitutionnel du président Tshisekedi est claire.
Cedrick Sadiki Mbala/CONGOPROFOND.NET
There is no ads to display, Please add some