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RDC : Les médias sommés d’écarter le PPRD, le parti dément avoir été notifié

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Le gouvernement congolais a ordonné aux organes de presse de ne plus accorder d’espace d’expression aux membres du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation politique dirigée par l’ancien président Joseph Kabila. La directive a été rendue publique par le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, à travers une vidéo consultée ce mercredi.

Cette décision s’inscrit dans la continuité de la suspension officielle des activités du PPRD, motivée par des soupçons de liens présumés entre son leader et les autorités rwandaises. Le Rwanda est régulièrement accusé par Kinshasa d’ingérence et de soutien aux groupes armés opérant dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Le ministre de l’Intérieur a justifié cette mesure par des impératifs de sécurité nationale et a appelé les médias à se conformer strictement à cette directive, sous peine de sanctions. L’interdiction s’applique à l’ensemble des supports médiatiques — télévision, radio, presse écrite et plateformes numériques — dans le but déclaré d’éviter toute diffusion de messages jugés nuisibles à la stabilité du pays.

Du côté du parti visé, aucune communication officielle du gouvernement n’a été reçue, selon les responsables du PPRD. Ces derniers affirment continuer à exercer leurs activités en l’absence de notification formelle. « Nous n’avons reçu aucun document interdisant notre fonctionnement. Le parti continue à opérer conformément à la loi », a déclaré un cadre du mouvement.

Cette situation a provoqué un débat animé au sein de la classe politique et de la société civile. Plusieurs observateurs s’interrogent sur l’équilibre entre sécurité publique et respect des libertés fondamentales, notamment la liberté d’expression et le droit à la participation politique. Si certains saluent une décision visant à préserver la souveraineté nationale, d’autres y voient une tentative de musellement d’un courant politique opposé.

Alors que le climat politique reste tendu, cette mesure pourrait avoir des implications majeures sur l’évolution du paysage démocratique congolais dans les mois à venir.

Félix Ilunga

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Kisangani : Quand les victimes de la guerre de 6 jours se rebellent contre la corruption au FRIVAO

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Un quart de siècle après le drame, les survivants handicapés refusent le silence et interpellent l’État sur la justice qui leur échappe encore._

 

Sous le soleil pesant de la Tshopo, ce week-end, ils sont venus, béquilles et cicatrices en avant, porter une même plainte, celle de la dignité bafouée. Les victimes de la guerre de 6 jours, ce conflit sanglant de juin 2000 qui avait opposé les armées rwandaise et ougandaise au cœur de Kisangani, ne demandent plus la pitié. Elles réclament des comptes.

Devant le ministre d’État en charge de la Justice, Guillaume Ngefa, un groupe de survivants a brisé le silence. Ces hommes et femmes, marqués à vie par la guerre, dénoncent aujourd’hui un nouveau fléau : la corruption au sein du Fonds pour la Réparation et l’Indemnisation des Victimes de l’Agression Ougandaise (FRIVAO). « Nous sommes venus voir le ministre pour lui montrer une situation indécente qui se passe ici à la Tshopo », confie Moïse Ndawele, amputé de la jambe droite depuis cette guerre.

« Les agents du FRIVAO nous réclament 500 dollars américains pour être enregistrés sur les listes d’indemnisation. Et si tu n’as pas cet argent, ils te proposent d’y figurer en échange de la moitié de ton indemnité. »

 

Un témoignage glaçant, partagé par de nombreuses autres victimes.

Ces pratiques présumées ternissent le visage d’un programme censé incarner la justice réparatrice voulue par l’État congolais. Pour ceux qui ont tout perdu, l’attente d’une compensation tourne à la désillusion, voire à l’humiliation.

 

Face à la gravité des faits rapportés, le ministre Guillaume Ngefa a promis d’agir. Selon les plaignants, il aurait assuré qu’il portera le dossier au Conseil des ministres et qu’il s’engage à « remettre de l’ordre » dans cette affaire. Une promesse saluée avec prudence par les victimes, qui redoutent que le dossier ne s’enlise dans les méandres administratifs, comme tant d’autres avant lui.

 

Mais à Kisangani, l’heure n’est plus à la résignation.

Les survivants de la guerre de 6 jours, dont beaucoup vivent aujourd’hui dans la pauvreté et l’oubli, veulent croire que leur combat pour la reconnaissance et la justice trouvera enfin un écho réel au sommet de l’État. « Nous ne voulons pas de faveur, seulement la justice. Nous avons assez attendu », lance l’un d’eux, le regard ferme.

 

À travers leur voix s’exprime toute une génération de Congolais meurtris, témoins d’un passé sanglant mais toujours debout, décidés à ne plus être les oubliés de l’histoire.

Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET

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