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RDC : les kidnapeurs d’agents de MSF capturés à Fizi

Deux individus, Masenua Mujaliwa et Zembry, recherchés pour kidnaping de 4 agents de l’Organisation internationale » Médecins Sans Frontières » (MSF/Hollande), ont été appréhendés par les forces de l’ordre à Baraka la nuit du samedi au dimanche 26 avril 20.
Munis d’une arme et plusieurs munitions, il étaient dans les viseurs de l’armée pour kidnapping de ces agents MSF, le 16 avril dernier, et libérés le 19 avril, après avoir versé une rançon de 2 millions de Francs congolais.
» Un de ces kidnappeurs est encore en fuite. Les deux personnes arrêtées sont passées aux aveux devant les autorités civiles et militaires. Ils disent avoir exigé 2000 dollars à ces agents avant leur libération. Un parmi les agents MSF de nationalité britannique leur avaient donné deux millions de francs congolais comme rançon », renseigne le capitaine Dieudonné Kasereka, porte-parole de l’opération Sukola 2 Sud Sud-Kivu.
4 agents MSF avaient étés amenés dans la forêt de KAFULO avant d’être libérés le 18 avril 2020. Le commandant secteur demande encore une fois la collaboration entre la population et les services de sécurité pour mettre hors d’état de nuire tous les ennemis de la paix.
Shukuru Ntwali/CONGOPROFOND.NET
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Affaire « Mutamba » : La justice congolaise se réveille, enfin, et gifle son propre ministre !

C’est une gifle institutionnelle, brutale et symbolique. En informant le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, que « la phase de l’instruction étant clôturée, sa récusation n’a plus d’effet », le Parquet général près la Cour de cassation lui signifie clairement qu’il ne peut ni ralentir, ni saboter la machine judiciaire. Même en tant que Garde des Sceaux !
Cette affaire de détournement des fonds destinés à la construction des prisons, aux allures de bras de fer entre le pouvoir judiciaire et l’un des piliers de l’Exécutif, révèle une chose essentielle : la Justice congolaise, souvent brocardée pour sa soumission au politique, ose-du moins en apparence-affirmer une once d’indépendance. Et ce n’est pas rien.
Constant Mutamba, connu pour son activisme, sa rhétorique de « rupture », et son zèle au service du régime Tshisekedi, croyait peut-être pouvoir manœuvrer dans un dossier où son nom ou son influence pourraient peser. En vain. Le ministère public lui rappelle que le temps des diversions est passé, que la procédure avance, et que la République ne saurait être prise en otage par un ministre, fût-il celui de la Justice.
Mais attention : derrière cet acte de fermeté, la méfiance reste de mise. Le système judiciaire congolais n’est pas encore guéri de ses vieux démons : instrumentalisation, règlements de comptes, et juges à la carte. La procédure en cours devra donc prouver qu’elle est animée par l’intérêt général, et non par une guerre de clans déguisée en croisade pour la vérité.
Quoi qu’il en soit, ce désaveu public infligé à Constant Mutamba entame son autorité, fragilise son image, et interroge sur la suite de sa mission au sein du gouvernement. Peut-on incarner la Justice quand on est soi-même rattrapé par elle ?
L’affaire ne fait que commencer.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET