Connect with us

À la Une

RDC : le projet d’ordonnance portant prorogation de la durée de l’Etat d’Urgence Sanitaire adopté

Published

on

 

La réunion restreinte du conseil des ministres tenue vendredi 17 avril 2020 sous la houlette du Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi par audio conférence a examiné et adopté des textes présentés par le Ministre de la Santé, le Dr ETENI LONGONDO.

D’après le porte-parole du Gouvernement qui a fait le compte-rendu de la réunion, le ministre de la Santé Publique a présenté au Conseil des ministres trois (03) projets de textes, en rapport avec le COVID-19, à savoir :1. Le projet d’ordonnance modifiant et complétant l’ordonnance n°20/014 du 24 mars 2020 portant proclamation de l’Etat d’urgence sanitaire pour faire face à l’épidémie de COVID-19. Le Conseil des Ministres a adopté ce texte moyennant amendements.

2. Le Projet d’ordonnance portant prorogation de la durée de l’Etat d’Urgence Sanitaire. Après délibération, le Conseil des Ministres a adopté ce projet d’ordonnance moyennant amendement et enfin le Projet d’ordonnance portant mesures complémentaires nécessaires pour faire face à l’épidémie au COVID-19. Ce projet d’ordonnance, d’après le porte-parole du Gouvernement, a été adopté par le Conseil des Ministres moyennant amendement.

Signalons par ailleurs que l’équipe de riposte contre le Covid-19 sera reçue également ce samedi 18 avril en compagnie du gouverneur de Kinshasa par le Chef du Gouvernement Sylvestre Ilunga Ilunkamba afin de décider du déconfinement ou non de la commune de la Gombe. Cette décision a été prise au cours de la réunion tenue vendredi 17 avril 2020 à l’hôtel de ville entre le gouverneur Gentiny Ngobila Mbaka, le Coordonnateur de l’équipe de riposte, Jean-Jacques Muyembe, le commissaire provincial de la police, Sylvano Kasongo, et l’administrateur -délégué de la FEC, Kimona Kinonge.

D’après, l’administrateur délégué de la FEC qui s’est confié à la presse à l’issue de la réunion sans entrer dans le vif du sujet, la décision finale appartient au chef du gouvernement. Toutefois, a-t-il précisé, les pistes des solutions ont été présentées au cours de cette réunion.

MUAMBA MULEMBUE CLÉMENT/CONGOPROFOND.NET


There is no ads to display, Please add some
Spread the love

À la Une

Valentin Yves Mudimbe s’en est allé, mais sa parole demeure : l’Afrique orpheline d’un géant de la pensée

Published

on

Ce jour, la République Démocratique du Congo, l’Afrique et le monde intellectuel viennent de perdre un monument. Valentin Yves Mudimbe, philosophe, écrivain et penseur hors pair, s’est éteint aux États-Unis, laissant derrière lui une œuvre aussi dense que subversive, une parole aussi lucide qu’indomptable.

Né en 1941 à Jadotville (actuelle Likasi), en RDC, Valentin Yves Mudimbe fut l’un des intellectuels africains les plus influents du XXᵉ et du XXIᵉ siècle. Professeur émérite à l’Université Duke, anthropologue, linguiste et romancier, il a marqué les sciences humaines par sa critique radicale des épistémologies coloniales et sa déconstruction des discours dominants sur l’Afrique.

Son œuvre majeure, The Invention of Africa (1988), reste un texte fondateur des études postcoloniales. Mudimbe y démontre comment l’Afrique a été « inventée » par le regard occidental, à travers des catégories de savoir qui ont nié ses propres logiques de pensée. Pour lui, « l’Afrique n’existe pas en dehors des représentations qui la constituent », une thèse qui a révolutionné la manière d’appréhender le continent.

Yves Mudimbe n’était pas seulement un théoricien : c’était un penseur du soupçon, toujours en éveil face aux illusions des idéologies, qu’elles soient coloniales, nationalistes ou néolibérales. Dans L’Odeur du père (1982), il explore les contradictions des élites africaines post-indépendances, dénonçant leur aliénation mimétique. Son roman Entre les eaux (1973) questionne la tension entre engagement politique et spiritualité.

Il a révélé sa propre trajectoire de prêtre jésuite devenu philosophe laïc. Ses travaux sur Foucault, Derrida et les structuralistes européens en font un passeur exceptionnel entre les traditions intellectuelles africaines et occidentales. Pourtant, il refusait toute étiquette : « Je ne suis ni un afrocentriste, ni un occidentaliste. Je suis un penseur de la fracture, de l’entre-deux », disait-il.

Aujourd’hui, alors que l’Afrique est confrontée à de nouveaux défis – néocolonialismes économiques, crises démocratiques, guerres d’influence –, la pensée de Mudimbe reste d’une brûlante actualité. Son questionnement sur « les conditions de production du savoir africain » invite à repenser l’université, la recherche et les médias du continent. Il laisse derrière lui des disciples à travers le monde. Des chercheurs qui continuent de déconstruire les récits hégémoniques.

« Mudimbe nous a appris à douter, à interroger nos propres certitudes ». La RDC en deuil mais l’Afrique en héritage, conclut le polymathe, cet autre géant de la pensée post-coloniale. Le Congo pleure l’un de ses plus grands fils, mais son héritage est impérissable. Dans un pays souvent meurtri par l’amnésie historique, Yves Mudimbe rappelait que « la mémoire est un acte de résistance ».

Alors que les hommages affluent du monde entier – de Paris à Johannesburg, de Dakar à New York –, une certitude s’impose : Yves Mudimbe est mort, mais sa parole, elle, ne mourra jamais. « Les mots ne sont pas innocents. Ils portent en eux la violence de l’histoire. » — Valentin Yves Mudimbe

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR


There is no ads to display, Please add some
Spread the love
Continue Reading