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RDC : la « Génération Thérèse Kapangala » célèbre l’an 2 de la Martyr au Centre Nganda et St François de Salle à Kintambo

A l’initiative de la structure » Génération Thérèse Kapangala », plusieurs manifestations seront organisées ce mardi 21 janvier à Kinshasa pour célébrer le deuxième anniversaire de la mort de cette jeune aspirante devenue célèbre en RD-Congo, car symbole des marches anti-Kabila réprimées dans le sang par l’armée congolaise en 2018.
Au menu, a-t-on appris, une série de témoignages seront présentés le même mardi de 12 heures à 15 heures au Centre Nganda et une conférence de presse sera animée par l’association » Génération Thérèse Kapangala » sur la journée du 21 janvier 2018. Par ailleurs, une messe d’actions de grâce sera organisée à la paroisse St François de Salle dans la même commune, le même jour, de 18h00 à 19h30.
Thérèse, convient-il de rappeler, est une aspirante à la vie religieuse qui a été tuée par une balle de l’armée en marge d’une marche de l’Église congolaise alors qu’elle protégeait une enfant. C’était le 21 janvier 2018.
La marche du 21 janvier a connu une répression aveugle. Les forces de l’ordre ont tiré à l’intérieur de la paroisse Saint-François-de-Sales de Kintambo, à Kinshasa, tuant la fille d’un major de la police : Thérèse Dechade Kapangala, aspirante à la vie religieuse alors qu’elle portait assistance à une fillette.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Affaire « Mutamba » : La justice congolaise se réveille, enfin, et gifle son propre ministre !

C’est une gifle institutionnelle, brutale et symbolique. En informant le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, que « la phase de l’instruction étant clôturée, sa récusation n’a plus d’effet », le Parquet général près la Cour de cassation lui signifie clairement qu’il ne peut ni ralentir, ni saboter la machine judiciaire. Même en tant que Garde des Sceaux !
Cette affaire de détournement des fonds destinés à la construction des prisons, aux allures de bras de fer entre le pouvoir judiciaire et l’un des piliers de l’Exécutif, révèle une chose essentielle : la Justice congolaise, souvent brocardée pour sa soumission au politique, ose-du moins en apparence-affirmer une once d’indépendance. Et ce n’est pas rien.
Constant Mutamba, connu pour son activisme, sa rhétorique de « rupture », et son zèle au service du régime Tshisekedi, croyait peut-être pouvoir manœuvrer dans un dossier où son nom ou son influence pourraient peser. En vain. Le ministère public lui rappelle que le temps des diversions est passé, que la procédure avance, et que la République ne saurait être prise en otage par un ministre, fût-il celui de la Justice.
Mais attention : derrière cet acte de fermeté, la méfiance reste de mise. Le système judiciaire congolais n’est pas encore guéri de ses vieux démons : instrumentalisation, règlements de comptes, et juges à la carte. La procédure en cours devra donc prouver qu’elle est animée par l’intérêt général, et non par une guerre de clans déguisée en croisade pour la vérité.
Quoi qu’il en soit, ce désaveu public infligé à Constant Mutamba entame son autorité, fragilise son image, et interroge sur la suite de sa mission au sein du gouvernement. Peut-on incarner la Justice quand on est soi-même rattrapé par elle ?
L’affaire ne fait que commencer.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET