À la Une
RDC: la “Dynamique du Sankuru” sollicite auprès de F. Tshisekedi la réhabilitation de la candidature de S. Mukumadi
Des voix ne cessent de s’élèver pour dénoncer la candidature de Lambert Mende Omalanga la prochaine élection des gouverneurs prévue le 26 mars 2019, d’après le calendrier de la Commission électorale nationale indépendante(CENI). La dernière en date provient d’une structure dénommée “Dynamique des Ressortissants du Sankuru à Kinshasa” qui a déposé ce mardi 05 mars 2019 au Palais de la nation un mémo à l’attention du Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi, en sa qualité du garant de la nation et du bon fonctionnement des institutions, pour solliciter son implication personnelle en vue d’éviter le pire dans la province du héros national Patrice Emery Lumumba.
À cet effet, les membres de ce regroupement ont prévenu Félix Tshisekedi que “si Lambert Mende est élu à la tête de la province du Sankuru, sa gestion sera pire que celle de Berthold Ulungu Lokata, son poulain, qui ne faisait qu’obtenir des injonctions venant de lui son mentor”.
En même temps, la Dynamique issue de la province du Sankuru dénonce la caporalisation de la Cour d’appel du Sankuru qui s’est déplacée de Lusambo vers Lodja, fief de Lambert Mende, dans le seul objectif, révèle cette structure Sankuroise, de rendre sans heurts ni résistance son arrêt écartant son seul challenger à la course du gouvernorat du Sankuru, Stéphane Mukumadi.
Ces fils et filles du Sankuru rappellent, par ailleurs, que malgré le passage de la mission à Lusambo dépêchée par le président de la République, Félix Tshisekedi, et conduite par le VPM en charge de l’Intérieur Henri Mova, pour s’enquérir de la situation après les troubles du 12 février dernier, au lieu que la paix règne les manifestations se sont multipliées et intensifiées davantage.
En outre, accusant Lambert Mende de tribalisme, cette structure explique que cette personnalité serait à la base de tous les conflits qui sévissent dans la province du Sankuru.
Le dénonçant d’être le parrain du gouverneur sortant Berthold Ulungu, la Dynamique se souvient de la gestion calamiteuse et désastreuse de ce dernier. “Il avait imposé sa candidature unique comme il est en train de tenter cette fois-ci de se faire asseoir soi-même sur le fauteuil du gouverneur”, ont-ils précisé dans leur mémo déposé au Palais de la nation.
A en croire La Dynamique, la seule candidature de Lambert Mende aura comme conséquence de prendre la province en otage afin de la transformer en son biens privé.
Se référant à ce qui se passait dans d’autres provinces, cette structure dit craindre qu’avec les velléités tribales lui attribuées et les frustrations provoquées par lui que Sankuru risque de revivre les tristes événements du genre Kamuina Nsapu dans le Kasaï central et Yumbi dans la province du Mai-Ndombe dont regrette les conséquences jusqu’à ce jour.
Au chapitre des recommandations, la Dynamique du Sankuru demande au président Félix Tshisekedi qu’une justice équitable, tant promise une fois élu, soit appliquée. Dans le même ordre d’idée, elle lui sollicite de convaincre Lambert Mende de retirer sa candidature de la course en vue de préserver la paix, mais aussi le rétablissement de son challenger Stéphane Mukumadi injustement écarté par la Cour d’appel.
En cas de résistance, cette structure la Dynamique des Ressortissants du Sankuru propose que la CENI, pouvoir organisateur des élections en RDC, reporte le scrutin à une date ultérieure.
MUAKAMU/CONGOPROFOND.NET
There is no ads to display, Please add some
À la Une
“Les rébellions rwandaises au Kivu ( 1996-2024)” de Nicaise Kibel’Bel : Mettre fin à l’instrumentalisation de Kigali et batir, enfin, un système de défense digne d’un Congo convoité
Question : Monsieur Nicaise, votre dernier ouvrage dérange par son titre « Les rébellions rwandaises au Kivu ». Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Nicaise Kibel’Bel Oka : Un titre n’est jamais choisi au hasard. Son choix répond au contenu et aux réalités du livre. Effectivement, le livre décrit toutes ces rébellions rwandaises depuis 1996 qui ont trouvé un terrain d’expérimentation sur le sol congolais. Pour l’illustrer par un exemple. A chaque fois qu’il y a dialogue entre le gouvernement et les « rebelles » congolais, avez-vous déjà vu les rebelles remettre armes et équipements militaires ? Ils ne peuvent pas le faire parce que ces armes ne sont pas les leurs. Et pire, ce ne sont pas les Congolais qui les manient au front.
Q. : Comment expliquez-vous alors cette stratégie du régime Kagame d’instrumentaliser des Congolais ?
N.K.O. : C’est une stratégie simple qui fonde toute la philosophie du pouvoir au Rwanda. Elle consiste à créer des zones de tensions et à les maintenir indéfiniment. Il y a des personnes, des médias et institutions payées pour alimenter ces conflits. Ces tensions sont à la base de la guerre hybride dans la région. En réalité, Kigali n’a que faire des « rebelles » congolais pour qui il n’a aucune considération. Depuis Laurent-Désiré Kabila jusqu’à Corneille Nangaa, ils sont vilipendés et jamais leurs noms ne sont cités au Rwanda.
Q. : Les rébellions rwandaises au Kivu. Comment comprendre que derrière elles, ce sont des revendications des populations d’expression kinyarwanda qui sont mises en avant ?
N.K.O. : Il faut apporter un bémol. Paul Kagame ne défend pas les populations d’expression kinyarwanda comme il a voulu longtemps le faire croire. Il défend selon lui les populations martyrisées Hamites en RDC. C’est toute la différence idéologique. Et tant qu’on ne comprendra pas cette distinction, on naviguera à vue dans la déstabilisation de la région.
Q. : Pouvez-vous être plus explicite dans ce que vous avancez ?
N.K.O. : Au Rwanda comme au Burundi, il y a trois ethnies (Hutu, Tutsi et Twa). Les Hutu et les Tutsi parlent tous le kinyarwanda mais ne sont pas des Hamites. Défendre les populations d’expression kinyarwanda signifierait défendre les Tutsi et les Hutu. Or, Kagame voue une haine viscérale contre les Hutu qu’il qualifie à tous les niveaux des « génocidaires ». Et donc, à défaut de les défendre et de les protéger, il doit les combattre, les neutraliser. C’est ce qu’il demande au gouvernement congolais. Comment la RDC perçoit la notion du génocide ? Est-ce que tous les Hutu même ceux qui sont Congolais sont des génocidaires ? Les populations Hamites du Congo subissent-elles de réprimandes ?
Q. : Selon vous, comment mettre fin alors à toutes ces rébellions rwandaises au Kivu ?
N.K.O. : Tout d’abord il faut établir une nette différence entre le Rwanda et la RDC. Cet exercice pédagogique poursuit deux finalités. Primo, faire comprendre aux populations Hamites du Congo que ce n’est pas Kigali qui va résoudre leurs problèmes. On ne peut pas indéfiniment vivre en seigneur de guerre au bénéfice d’un autre État contre son pays. Secundo, le pouvoir au Rwanda a été construit sur la violence, sur les oppositions entre Hutu et Tutsi. Ce qui n’est pas le cas pour la RDC. Il faut d’abord aider le Rwanda à trouver des solutions aux problèmes de la cohabitation entre Hutu et Tutsi. Il n’y a que le dialogue et la réconciliation comme thérapie à des tensions ethniques.
Nicaise Kibel’Bel Oka, journaliste d’investigation et auteur du livre, en méditation. Archives Les Coulisses).
Q. : Apparemment vous êtes le seul à faire ce diagnostic. N’est-ce pas que vous rêvez ?
N.K.O. : C’est le vrai diagnostic pour une paix dans la région. Et je ne suis pas le seul. De nombreux rwandais (Hutu comme Tutsi) sont convaincus qu’il faille un dialogue pour une réconciliation au Rwanda. Ceci, pour éviter le cycle infernal de tensions et de guerre. Aucune ethnie ne prendra indéfiniment le dessus sur l’autre.
L’ex-président Hutu du Rwanda, Pasteur Bizimungu, prédécesseur de Paul Kagame, a exprimé ce regret devant le Parlement avant d’être démis.
Q. : « Toutes les composantes au niveau national ne se sentent pas représentées dans l’autorité du Rwanda ».
Et d’ajouter à notre micro en 2001 : « Ce qui a déchiré le Rwanda, c’est plus particulièrement l’exclusion de certaines sections de la population. Pendant 150 années, se sont succédé des luttes de pouvoir entre les élites tutsi et hutu. Chaque fois que l’une arrivait au pouvoir, elle monopolisait à son profit excluant d’autres tout en violant les droits fondamentaux. Le FPR a suivi malheureusement le sentier bâti.
De par l’histoire de notre pays, il est démontré que les gens qui se sont emparés du pouvoir par la force militaire n’ont jamais réussi quelle que soit la durée au pouvoir. Toute exclusion mène forcément à la force ».
Au Rwanda, comme l’écrit Gaël Faye dans son livre « Jacaranda » : « La paix n’est qu’une guerre suspendue ». Le cycle de violence au Rwanda n’est que momentanément suspendu.
Q. : Votre livre parle de l’impunité dont jouit le régime de Kigali. Pourquoi les deux poids, deux mesures ? Pensez-vous que l’Occident ne comprend pas le drame de la région ?
N.K.O. : Les Occidentaux jouent au sapeur-pompier pour maintenir les tensions qui garantissent leurs intérêts. En choisissant le « Bon » et le « Mauvais » au Rwanda, ils ont tout fait pour que le FPR ne puisse jamais répondre de ses actes devant la justice internationale. Ce qui lui donne la force de narguer les autres. La logique des Occidentaux ne résiste pas à la logique normale. Prenez le cas de l’Ukraine. Ils livrent des armes à l’Ukraine mais lui interdisent de frapper des cibles russes. C’est exactement un embargo qui ne dit pas son nom. C’est le même cas avec la RDC. On nous impose de négocier avec le Rwanda qui occupe des pans entiers de notre territoire. Qui arme le Rwanda ?
Notre livre essaie de passer au peigne fin cette mésaventure tout en épinglant aussi les faiblesses dans notre système de défense qui est resté dans le ghetto et aujourd’hui incapable de faire face aux menaces actuels et à venir. Ce livre baigne dans la couleur locale. Mon livre est un appel à la prise de conscience contre l’instrumentalisation rwandaise et à la mise en place d’un système de défense digne du Congo. Rome a été hospitalière tout en étant expansionniste.
Nous vous donnons la vraie information et nous en payons le prix. Soutenez-nous. Votre contribution financière est attendue. Contacts utiles : +243 998 190 250 et/ou +243 824 244 844
A bâtons rompus avec Nicaise Kibel’Bel Oka
There is no ads to display, Please add some