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RDC/Kwango : des cadavres dans les placards de l’ancien gouverneur !
Kanys Makofi Kabamba, désormais ancien gouverneur de la province du Kwango, risque de commencer mal son temps après le pouvoir. Et pour cause ! Plusieurs soupçons sérieux de détournements à l’actif de son administration de la province.
Il faut noter que la cérémonie de remise et reprise qui a eu lieu ce jeudi 09 mai a apporté des informations faisant état de megestion à la tête de la province du Kwango.
Le nouveau chef de l’exécutif s’est dit surpris et gêné du fait que le solde en banque de la province du Kwango soit zéro. En langage simple, le gouverneur honoraire Kanys Makofi Kabamba n’a laissé aucun rond en banque pour la province du Kwango. L’entourage du nouveau gouverneur s’est posé dans la soirée la question de savoir comment Kanys Makofi a géré cette province !
Peu avant la cérémonie de remise et reprise, le nouveau gouverneur JM. Peti-Peti a reçu des alertes faisant état de mauvais mouvements au point de recettes de Katoy où se trouve érigé le péage de deux provinces Kwango et Kwilu. Le gouverneur s’est rendu sur terrain et s’est rendu compte des résultats accablants.
Juste après la cérémonie de remise et reprise, Peti-Peti a visité le site de TP, qui garde le patrimoine roulant de la province du Kwango. Le visiteur a eu droit à contempler un bon nombre de véhicules en panne.
Selon le responsable de cette structure étatique, certains de ces véhicules peuvent être remis en circulation et servir la province.
Le gouverneur Peti-Peti a appris de ses services que plusieurs véhicules ont été détournés et qu’ils disposent des renseignements sur leur localisation. Cette équipe se sert également des renseignements fournis par un post dans les réseaux sociaux, dus à une source fiable.
L’équipe chargée d’échanger les informations dans le cadre de la remise et reprise a surtout fait état de véhicules utilisés par des membres du gouvernement Makofi. Ceux-ci, apprend-on, n’ont pas intention de les restituer. Un véhicule utilisé par le ministre en charge du développement rural, a titre exemple, a été retrouvé caché. Un autre a été localisé dans un garage. Un autre a été trouvé caché chez un certain Papa Kindeke, avec des pneus dégonflés. Selon la source, les techniciens ont établi que ce véhicule n’a pas de problème et peut circuler si l’on n’y met du carburant.
Tout compte fait, la nouvelle équipe croit mordicus que d’autres cadavres seraient dans les placards.
Émile Yimbu/CONGOPROFOND.NET
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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