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RDC/ Kinshasa: le cardinal Ambongo et une équipe de la Banque Mondiale ont visité le ravin de Kimwenza

La deuxième visite du Cardinal Fridolin AMBONGO au ravin de Kimwenza s’est effectuée
le mercredi 24 mars 2021, après celle qui a eu lieu le 8 janvier 2021, rapporte le Service Diocésain de la Communication (Kinshasa).
La population toujours en attente de la solution des autorités a accueilli avec véhémence l’arrivée du Tata Cardinal. A la différence de la première visite, l’Archevêque de Kinshasa est venu cette fois-ci avec une forte délégation de la Banque Mondiale conduite par le Directeur Jean-Christophe, le Représentant de la Banque Mondiale en RDC et chargé des opérations.
Plusieurs prises de paroles ont été enregistrées:
– le mot des élèves des écoles primaires Libota Kisantu et Kimwenza : « Son Eminence, nous sommes devenus la cible d’angoisse, d’inquiétude, de tristesse et même de moquerie à cause de notre belle et bonne école qui au point de tomber suite à l’érosion qui l’a déjà atteinte. »
– le mot du ministre des Jésuites Canisius : « Que de frayeur, que de spectaculaires chutes, que de graves accidents ayant occasionné des chocs, des blessures et même des fractures. Tous les usagers en général et les jeunes en particulier ont payé un lourd tribut de l’état moyenâgeux de ces sentiers. »
– Le Directeur de la Banque Mondiale chargé des opérations en RDC: « Ce que nous observons dans cet érosion est très grave. Il faut une solution et une étude sérieuse pour refaire la route. Nous allors nous y mettre pour décanter la situation à court et à long terme. »
-Cardinal AMBONGO : « J’étais ici il y a de cela deux mois. L’état de l’érosion a pris l’avance de 200 m emportant des maisons, des écoles et un marché. Nous continuerons à défendre le peuple en tant que Cardinal pour que les choses s’améliorent. Nous avons appris que le chef de l’État avait déboursé 4.000.000 de dollars pour commencer ces travaux. Finalement où est parti cet argent? Nous ferons le suivi pour que justice soit faite. Cependant, que la population ne se décourage pas. Nous continuons à prier pour que les vraies solutions soient appliquées. »
Après le tour de ce monstrueux érosion avec le directeur Jean Christophe de la Banque Mondiale, le conseiller de la présidence chargé des infrastructures, le bourgmestre de Mont -Ngafula, les responsables des jésuites et les différents médias, l’Archevêque de Kinshasa a regagné son bureau de Limete.
Thierry Mfundu/CONGOPROFOND.NET
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Fonds forestier national : Le conseil d’état réhabilite un directeur général accablé par un rapport de la cour des comptes

Le Conseil d’État vient de rendre une décision qui suscite un tollé dans les milieux de la bonne gouvernance en République Démocratique du Congo. Contre toute attente, cette haute juridiction administrative a réhabilité dans ses fonctions M. Honoré MULUMBA KALALA, Directeur Général suspendu du Fonds Forestier National (FFN), alors que ce dernier est sévèrement mis en cause dans un rapport préliminaire de la Cour des Comptes pour des faits de mégestion et de malversations financières.
Selon des sources proches du Conseil d’État, cette décision intervient malgré une série d’accusations graves portées contre le DG suspendu, révélées par une mission d’audit diligentée par la Cour des Comptes, couvrant les exercices 2021 à 2024.
Un Rapport Accablant
Le rapport d’audit met en lumière des irrégularités majeures dans la gestion du FFN sous la direction de M. MULUMBA KALALA. Parmi les faits reprochés figurent notamment :
• L’ouverture illégale de l’antenne provinciale de Mbuji-Mayi sans l’aval du Conseil d’Administration ni du ministère de tutelle, avec un coût de location estimé à plus de 16 000 USD pour une structure fictive.
• L’exécution de budgets sans adoption préalable par le Conseil d’Administration.
• L’absence de suivi, de contrôle et d’évaluation sur la majorité des projets financés, dont la valeur globale dépasse 4,9 millions USD.
• Le financement irrégulier de 83 ONGD à hauteur de 2,75 millions USD, sans agrément ministériel.
• Le rabattement non vérifié de superficies déboisées, causant une perte estimée à 7,7 millions USD pour l’État.
• La passation de marchés de gré à gré sans appel d’offres, notamment pour des véhicules vétustes, rapidement tombés en panne.
Une Décision Incompréhensible
La réhabilitation de M. MULUMBA par le Conseil d’État, malgré ces révélations choquantes, soulève de nombreuses interrogations. Certains analystes évoquent des pressions politiques ou des arrangements financiers. Des sources évoquent notamment une somme de 300 000 USD qui aurait circulé dans les couloirs du Conseil d’État pour influencer la décision.
Un Coup Dur pour la Bonne Gouvernance
Cette affaire jette une ombre sur les efforts de réforme et de lutte contre la corruption menés par les institutions du pays. Elle met aussi en lumière les tensions persistantes entre les organes de contrôle (comme la Cour des Comptes) et certaines juridictions administratives.
La société civile appelle à la publication immédiate du rapport final de l’audit du FFN, et à l’ouverture d’une enquête judiciaire indépendante. Elle exhorte également le Chef de l’État à faire respecter sa vision de tolérance zéro face à la corruption et à mettre hors d’état de nuire les responsables d’une telle gestion catastrophique des ressources publiques.
Désiré Rex Owamba/Congoprofond.net