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RDC/Kinshasa : Kinsenso oublié par la Regideso !

Une bonne partie d’habitants de Kinshasa n’ont pas accès à l’eau potable. La commune de Kinsenso, dans le district de Mont Amba, fait partie de ces communes oubliée par la Regideso.
Ici, le problème d’eau se pose avec acuité.
Les habitants du quartier de la Gare éprouvent d’énormes difficultés pour accéder à cette denrée de plus en plus rare. Ils doivent recourir à l’eau de source appelée: » Mayi Ya libanga », située dans une pente escarpée par l’érosion Bikisa.
Pour y parvenir, c’est un vrai parcours de combattant.
Il faut se lever très tôt et coucher très tard pour puiser de l’eau.
Les pentes abrutes de Bikisa sont très glissantes et les puiseurs d’eau chargés de bidon de 25 litres tombent facilement et se blessent.
» Il y a même des femmes qui ont perdu leur grossesse, » raconte une dame qui transporte deux gros bidons.
» Sans cette eau de source, nous n’aurions pas d’eau. Cette eau nous sert pour la lessive, la vaisselle et pour la boisson.
Nous devons faire une longue distance pour arriver à la source et monter la pente Bikisa, » témoigne Marie, une habitante de Kinsenso.
Ladite source, convient-il de souligner, est devenue en elle-même une autre source des tracasseries et d’insécurité.
Les militaires et les policiers arraisonnent la source et taxe de 100 à 200 Fc pour puiser un bidon d’eau de 5 litres.
Le bidon de 25 litres revient à 500 Fc.
Les habitants font aussi face aux « kuluneurs » qui se cachent dans la broussaille et dépouillent les pauvres passants.
» En tout cas, nous ne savons pas si l’État congolais nous reconnaît comme ses citoyens. Nous sommes ici menacés par des militaires et policiers. Ils viennent et s’accaparent de la source. Il faut payer pour puiser l’eau. Nous devons dépenser entre 100 à 500 Fc.
En plus, les kuluneurs se cachent dans la savane et nous attaquent.
Vraiment, nous ne savons plus quoi faire, » déclare Jean Kabongo, habitant du quartier.
Le gouvernement provincial doit prendre des dispositions ainsi que la Regideso pour installer des canalisations et des robinets dans cette commune.
Rappelons que Kinsenso est située à moins de 1 km de la station de pompage de la Regideso située sur la rivière N’djili.
TMB/ CONGOPROFOND.NET
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Évariste Méambly : « Vaincre ! » ou l’art de transformer l’adversité en engagement

Issu d’un village reculé de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, dans la région du Guémon, Évariste Méambly signe un ouvrage aussi intime que politique : « Vaincre ! » Bien plus qu’une autobiographie, ce livre est une ode à la résilience, à l’action et à la foi en l’avenir. De ses débuts modestes à ses responsabilités d’entrepreneur prospère, puis de député engagé, l’auteur y retrace un itinéraire atypique, jalonné de luttes, de doutes, mais surtout de volonté tenace.
Une enfance enracinée, une ambition tenace
Dans les premières pages de « Vaincre ! », Évariste Méambly revient sur son enfance dans le pays Wê, au cœur d’une société marquée par les traditions, la solidarité villageoise, mais aussi les limites d’un environnement rural souvent négligé. C’est dans ce contexte qu’il développe très tôt le goût de l’effort, la rigueur, et cette obsession de ne pas subir sa condition. Le récit, sans pathos inutile, explore avec une lucidité désarmante les combats quotidiens d’un jeune garçon rêvant d’un avenir autre.
Entrepreneur, député, bâtisseur
Le parcours de Méambly est ensuite celui d’un homme qui ose : créer, entreprendre, représenter. À travers ses expériences professionnelles et politiques, il partage les coulisses d’un engagement souvent mal compris. Il raconte, sans fioritures, les choix parfois risqués qu’il a dû faire, les alliances nécessaires, les renoncements imposés. Élu député de Facobly, il défend avec ferveur les intérêts de sa région et milite pour un développement équitable entre les différentes zones du pays. « Vaincre ! » devient alors aussi une tribune pour un modèle de gouvernance plus inclusif et décentralisé.
L’engagement comme ligne de force
Ce qui frappe tout au long du livre, c’est la cohérence d’un engagement : Méambly n’a jamais dissocié son ascension personnelle du sort collectif. Développement local, réconciliation nationale, formation de la jeunesse… autant de causes qui l’habitent. Il évoque les tensions post-électorales, les fractures sociales ivoiriennes, mais aussi les possibilités de reconstruction. Loin des discours lénifiants, il plaide pour un sursaut éthique dans la vie publique et pour un leadership ancré dans la proximité.
Un témoignage sans fard
« Vaincre ! » n’est pas un récit triomphaliste. Évariste Méambly y confesse ses échecs, ses hésitations, les périodes de découragement. Ce sont justement ces moments de fragilité qui donnent au livre sa profondeur et sa sincérité. Le style est direct, parfois cru, mais toujours empreint d’une volonté de vérité. En filigrane, une réflexion sur la réussite, non comme un aboutissement personnel, mais comme une capacité à se rendre utile aux autres.
Un appel à l’action
En publiant « Vaincre ! », Évariste Méambly ne cherche ni à se justifier ni à se glorifier. Il propose un modèle, un exemple possible parmi d’autres, pour une jeunesse ivoirienne souvent désorientée. Son récit est celui d’un homme qui a refusé le fatalisme, qui a su écouter les siens sans se trahir, et qui croit encore que la politique peut être un vecteur de transformation.
Un livre à lire pour comprendre non seulement un parcours de vie, mais aussi les aspirations profondes d’une Côte d’Ivoire en quête de cohésion et de justice.
Tchèques Bukasa/CONGO PROFOND.NET