À la Une
RDC : JM Kabund nouveau président intérimaire de l’UDPS

Félix Tshisekedi cède le bâton de commandement de l’UDPS à Jean-Marc Kabund A Kabund.
Empêché par la constitution, de pouvoir continuer à présider son parti politique, l’UDPS, en même temps que la République démocratique du Congo, le nouveau Président de la RDC, Félix Tshisekedi s’est senti obliger de prendre congé du parti.
Pour ce, il a désigné le secrétaire général du parti, Jean-Marc Kabund comme Président de l’UDPS par intérim.
Dans une lettre datée du 22 janvier 2019, le SG JM Kabund a été mandaté pour assumer l’intérim de la présidence.
Cette décision du président national aujourd’hui président de la république intervient après sa prise de fonction. « …donne, par le présent, mandat à Monsieur Jean Marc Kabund A Kabund, Secrétaire Général du parti, aux fins d’assumer mon intérim à la tête du parti… », peut-on lire dans la missive de la présidence du parti.
Pour rappel, le Chef de l’État Félix Tshisekedi s’est conformé à une obligation constitutionnelle. La fonction du Chef de l’État est incompatible avec n’importe quelle fonction au sein d’un parti politique.
Lui-même l’a dit lors de son mot après la publication des résultats définitifs des élections par la CENI. « Je ne serai pas le président d’une tribu, d’un parti politique mais de tous les Congolais même de ceux qui ne m’ont pas voté, » avait-il déclaré.
TMB/ CONGOPROFOND. NET
À la Une
Grossesse à l’école : Faut-il exclure ou accompagner ? La RDC face à une réalité dérangeante !

Ce lundi 14 juillet 2025, une note circulaire du Secrétaire Général intérimaire à l’Éducation Nationale et Nouvelle Citoyenneté, Alexis Yoka Lapulimangu, a ravivé un débat sensible dans les milieux scolaires congolais : les élèves enceintes doivent-elles être maintenues à l’école ou exclues ?
Dans sa correspondance adressée aux directeurs provinciaux de l’éducation, Alexis Yoka Lapulimangu insiste sur le droit des filles enceintes à poursuivre leur scolarité, conformément aux engagements nationaux et internationaux en matière d’éducation inclusive et d’égalité des genres.
« Aucune sanction ou exclusion ne sera tolérée en raison d’une grossesse, » précise-t-il dans sa note. Et d’ajouter : « Les abandons scolaires liés aux grossesses précoces compromettent l’avenir des filles et renforcent les inégalités. »
Des réactions mitigées sur le terrain
La décision, largement relayée sur les réseaux sociaux, suscite depuis lors une vague de réactions. Si certains saluent une avancée dans la protection des droits des jeunes filles, d’autres y voient une légitimation implicite d’un problème moral et éducatif plus profond.
À Kinshasa, plusieurs chefs d’établissements confirment qu’en pratique, les écoles congolaises n’excluent pas systématiquement les filles enceintes. Mais ces situations sont souvent gérées discrètement. « Chaque année, mon école enregistre des cas de grossesse chez les élèves. Celles qui abandonnent le font par honte ou sous pression familiale. Les plus courageuses, surtout les finalistes, terminent leur parcours sans être inquiétées », confie un chef d’établissement de la commune de Kisenso.
Alors pourquoi une telle circulaire si la tolérance est déjà la norme ? Pour certains observateurs, la décision officielle expose un malaise éducatif et sociétal. Des voix s’élèvent pour dénoncer « l’immoralité » d’une élève qui tombe enceinte alors qu’elle est censée être mineure. D’autres pointent du doigt les enseignants ou les adultes qui profitent de leur position d’autorité pour abuser des jeunes filles.
Entre inclusion, prévention et responsabilités partagées
La loi-cadre N°14/004 du 11 février 2014 sur l’Enseignement National en RDC prône l’éducation pour tous. Cela implique, entre autres, de garantir l’accès à l’éducation aux filles mères, aux orphelins, aux déplacés ou encore aux personnes vivant avec un handicap. Dans ce contexte, interdire aux jeunes filles enceintes de poursuivre leur scolarité serait contraire à cette vision inclusive.
Mais cette inclusion soulève d’autres questions :
– L’école doit-elle seulement accueillir ou aussi prévenir ?
– Comment mieux encadrer les élèves pour éviter les grossesses précoces ?
– Quelle est la part de responsabilité des familles, des enseignants et de la société dans son ensemble ?
Le phénomène des grossesses en milieu scolaire n’est pas toujours lié au cadre scolaire lui-même. Bien souvent, ces situations surviennent dans les milieux de vie des élèves, en dehors de l’école, mettant les établissements devant le fait accompli. Cependant, les établissements sont aussi appelés à accompagner ces jeunes filles au lieu de les stigmatiser, tout en renforçant l’éducation sexuelle et civique.
Des dispositifs d’accompagnement possibles
Dans plusieurs pays, la prise en charge des élèves enceintes s’accompagne d’un encadrement spécifique :
– Des aménagements d’horaires pour les consultations médicales,
– Un suivi psychologique,
– La possibilité de suivre les cours à distance ou de reprendre les cours après l’accouchement grâce à des programmes adaptés.
Ces alternatives permettent d’éviter la déscolarisation, dont les conséquences peuvent être dramatiques : précarité, exclusion sociale, vulnérabilité accrue pour la jeune mère et son enfant.
Conclusion : Un débat entre éthique, éducation et pragmatisme
Loin d’être une simple question administrative, le maintien des filles enceintes à l’école touche aux valeurs, à l’éducation et à l’avenir de la société congolaise. Faut-il prioriser l’inclusion, même dans des situations délicates ? Ou doit-on redouter les effets pervers d’un message perçu par certains comme une banalisation de comportements jugés contraires aux normes morales ?
Une chose est certaine : la prévention, le dialogue avec les familles et un encadrement responsable restent les clés pour faire face à ce phénomène sans condamner l’avenir des jeunes filles concernées.
Jules Kisema Kinkatu & Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET