Culture
RDC : Hervé Pedro dévoile Les lettres non envoyées, ce mardi, au Centre Wallonie-Bruxelles
Entre journalisme et poésie, il y a des règles, des codes… parfois opposés. Pourtant, Hervé Pedro semble posséder ce don rare de naviguer entre ces mondes avec une aisance déroutante.

Journaliste, entrepreneur, poète — les facettes de cet auteur congolais s’entremêlent. D’abord connu pour sa plume affûtée sur Beto.cd (ex-Politico.cd), il bifurque ensuite vers le numérique avec Numerico.cd, média spécialisé tech. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’en 2023, il prête sa voix à une autre forme d’écriture : la poésie urbaine, avec Les lettres non envoyées, publié aux éditions Kpossible.
Ce recueil poétique, délicat et profond, a été préfacé par le père Roberto Ponti, qui y voit « une invitation à sentir l’émotion en chaque mot et à percevoir dans les vers une interpellation pour notre société ». Il compare la poésie de Pedro à « un chiffon séchant sur une corde à linge » : vulnérable, authentique, et exposée au temps.
À travers des thèmes tels que le patriotisme, l’amour ou encore la maternité, Hervé Pedro livre une poésie incarnée, empreinte de sensibilité. Dans Vaillante mère, par exemple, l’auteur rend un hommage puissant à la femme et à la mère, figures centrales de notre société. Sa plume explore aussi les bouleversements de l’âme et les transformations sociales, avec justesse et émotion.
Le père Ponti insiste : Les lettres non envoyées est un livre à lire lentement. “La brièveté n’a rien à voir avec la facilité. Relisez, fatiguez-vous à lire, et vous verrez que chaque mot y pèse son poids d’or.”
Ce mardi matin à 10h30, le Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa a accueilli cette voix singulière. Une rencontre littéraire où l’impensable devient indispensable, pour tous ceux qui aiment les mots qui résonnent longtemps.
Tchèques Bukasa/CONGOPROFOND.NET
Actualité
16 jours d’activisme contre les VBG : « Utilisez vos téléphones pour unir, non pour briser » (Michéline Ombae)
La ministre du Genre, Famille et Enfants, Michéline Ombae a lancé un appel à l’action ce lundi 24 novembre à Léon Hôtel, marquant le début de la campagne 2025 des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre. Dans son allocution, elle a rappelé la gravité de la situation en RDC et dans le monde, où les violences faites aux femmes et aux filles demeurent une véritable pandémie nourrie par le silence, l’impunité et la stigmatisation. Cette année, le thème international « Tous unis pour mettre fin à la violence numérique faite aux femmes et aux filles » place la sécurité numérique au cœur de la lutte pour l’égalité.
La ministre a souligné l’essor inquiétant des violences numériques cyberharcèlement, diffusion d’images non consenties, extorsion, usurpation d’identité, deepfakes qui transforment les outils numériques en armes d’humiliation et de terreur. Malgré les avancées juridiques, notamment le Code du numérique de 2023 et les lois sur les télécommunications, la patronne du Genre regrette que ces textes restent largement méconnus et insuffisamment appliqués. Elle a annoncé une vaste campagne de vulgarisation et de sensibilisation, déployée dans toutes les provinces, afin de mieux protéger les femmes et les filles exposées à ces violences.
La ministre a également inscrit cette mobilisation dans la vision du Président Félix-Antoine Tshisekedi, qui fait de la masculinité positive un pilier de cohésion sociale. Elle a rappelé que, malgré les efforts entrepris, les violences basées sur le genre continuent de frapper durement la RDC, particulièrement dans l’Est, où de nombreuses femmes et filles voient leur intégrité et leur avenir brisés. À l’occasion des 30 ans de la Déclaration de Beijing, elle a réaffirmé la détermination du gouvernement à intensifier la lutte contre ces violences.
Enfin, s’adressant directement aux différentes couches de la population, Michéline Ombae a appelé à une responsabilité collective. Elle a exhorté les hommes à devenir des protecteurs de la dignité, la jeunesse à utiliser le numérique pour construire et non détruire, et les leaders communautaires, religieux et médiatiques à jouer leur rôle d’éclaireurs. « Utilisez vos téléphones pour unir, non pour briser », a-t-elle insisté, affirmant que seule une mobilisation générale permettra de bâtir une société où les femmes et les filles vivent en sécurité, en ligne comme hors ligne.
Dorcas Mwavita
