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RDC/Haut-Uélé : bras de fer en perspective entre le gouverneur Nangaa et le bureau de l’Assemblée provinciale
Les violons ne s’accordent presque plus entre le gouverneur Christophe Nangaa Baseane et quelques membres du bureau de l’Assemblée Provinciale du Haut-Uélé si nous croyons à la lettre lui adressée ce 16 avril 2020 par certains membres du bureau de l’Assemblée. Document tombé dans notre rédaction ce 15 mai 2020.
Ces élus ont voulu faire une relecture du bilan du gouvernement provincial après une année de plein exercice. Après avoir relevé quelques points positifs mis à l’actif du gouvernement provincial comme la volonté de réaliser des travaux d’infrastructures de base : dégagement et réhabilitation des routes, réhabilitation de la résidence officielle du gouverneur et du bâtiment devra abriter le gouvernorat, acquisition des engins pour désenclaver la province, ces quatre membres du bureau de l’Assemblée Provinciale font un réquisitoire sans pareil comme les agirs combien négatifs dont fait preuve le numéro Un de la province de Haut-Uélé.
En effet, ils commencent par fustiger le manque de considération manifeste à l’égard de l’Assemblée Provinciale et du Bureau par le Gouverneur. Et pourtant l’Assemblée provinciale est la première institution de la province selon l’article 6 de la loi n°08/012 du 31 juillet 2008 portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces.
Ils fustigent en outre le manque de réalisation des promesses faites à l’Assemblée Provinciale et à ses agents.
Ils sont déçus du fait que les engagements titanesques du gouvernement provincial ne reçoivent pas l’aval de l’Assemblée Provinciale surtout que cela constitue un manquement grave qui peut conduire à la mise en accusation du gouverneur selon l’article 41 de la loi n°08/012 du 31 juillet 2008, car cette loi à son article 1er consacre le contrôle a priori et a posteriori de l’Assemblée Provinciale sur les actes du gouverneur.
Ils estiment que l’opacité de la gestion du gouverneur amène à une suspicion certaine. Les députés ne connaissent rien de la gestion des redevances minières, des fonds destinés aux ETD.
Les auteurs de la lettre se questionnent sur l’origine de cent milles dollars américains que le gouverneur a versé à ceux qu’ils appellent « ses amis » qui font les travaux publics, en lieu et place des services publics de l’Etat, avec qui le gouverneur a passé un marché de gré à gré en violant toutes les dispositions légale en la matière.
Ils notent par ailleurs que ces travaux de réfections sont truffés d’amateurisme, donc pas d’étude en amont, pas de contre expertise du bureau d’étude national.
Pour la ville d’Isiro, l’OVD, l’urbanisme et l’habitat, la SNEL ne sont ni associés aux travaux ni consultés. Aucun plan d’aménagement du territoire n’accompagne les actions du gouvernement provincial jusqu’à prêter à une confusion entre le gouvernement provincial et la mairie d’Isiro.
Les membres du bureau de l’Assemblée Provincial, hormis leur président, déplorent le fait que plusieurs ministres se plaignent d’être des simples figurants, le gouverneur ayant tous concentrés les pouvoirs entre ses mains. Ils décrient plusieurs affectations des plusieurs parvenus dans les postes en province sans tenir compte de la promesse de la géo compétence et sans offre d’emploi au préalable.
Tout en dénonçant le cabinet pléthorique et budgétivore du cabinet du gouverneur, ils pensent que le copinage entre le gouverneur et le président de l’Assemblée Provinciale préjudicie l’autorité budgétaire.
Une année seulement que cet exécutif est à l’œuvre, la déception, hélas, est proportionnelle aux attentes suscitées par ces nouveaux venus au pouvoir. La crainte est que cette megestion, doublée des violations systématiques des lois de la gestion de la province s’amplifie car rien n’augure un lendemain meilleur pour les Hautuéliens. Et si l’amateurisme se lie à cet apprentissage politique comme il semble être le cas, la hiérarchie au niveau nationale devra en tirer les conséquences pour que la politique du bien être collectif prônait par le chef de l’Etat Félix Tshisekedi Tshilombo ne soit pas un vœu pieux dans le Haut-Uélé.
Njila Mule/CONGOPROFOND.NET
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Thérèse Kayikwamba Wagner brise le silence : “Je refuse que ma vie privée devienne un champ de bataille”
Au cœur d’une vive polémique alimentée depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux au sujet de sa grossesse, la ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, est sortie de son silence. Dans une déclaration personnelle publiée ce vendredi, la cheffe de la diplomatie congolaise dénonce des “attaques diffamatoires” et des “propos mensongers” attentatoires à sa dignité et à celle de sa famille.
Des accusations en ligne et une riposte judiciaire annoncée
Depuis quelques jours, plusieurs vidéos et publications relayées sur les réseaux sociaux ont mis en cause la vie privée de la ministre, donnant lieu à une série de commentaires virulents, souvent teintés de misogynie et de sexisme.
Face à cette campagne de dénigrement, Thérèse Kayikwamba Wagner a annoncé avoir saisi le cabinet juridique ALTIUS, basé à Bruxelles, pour engager des poursuites judiciaires pour diffamation et atteinte à la vie privée.
Les premières actions cibleront, selon sa déclaration, Péro Luwara, responsable de la chaîne CPL TV opérant depuis la Belgique, Emmanuel Banzunzi de la chaîne Bishop National basée en Suède, ainsi que le site CongoIntelligence.com.
Elle indique par ailleurs que des démarches sont en cours auprès des plateformes numériques afin de faire supprimer les contenus mensongers et identifier les auteurs de leur diffusion et monétisation.
“Protéger ma famille et poursuivre mes fonctions en toute sérénité”
La ministre d’État affirme assumer “pleinement sa responsabilité de protéger son enfant” et de poursuivre son travail “avec sérénité et concentration”, soulignant que ces attaques ont tenté de “souiller un moment d’intimité et de joie familiale” et d’affaiblir sa voix dans l’exercice de ses fonctions diplomatiques.
“Au-delà de ma personne, cette action s’inscrit dans le combat de toutes les femmes contre les violences – qu’elles soient physiques ou verbales et contre le dénigrement sexiste encore présent dans nos sociétés”, a-t-elle déclaré, appelant à une prise de conscience collective sur le respect de la vie privée des femmes publiques.
Une mise au point dans un contexte délicat
Cette sortie intervient dans un contexte politique et sécuritaire tendu, alors que la République démocratique du Congo fait face à la persistance des violences dans l’Est du pays et à des enjeux diplomatiques majeurs.
Thérèse Kayikwamba Wagner rappelle qu’elle entend se concentrer sur “la défense de la souveraineté nationale, la protection des populations et la recherche de la paix”, laissant à son équipe juridique “le soin de mener à terme le travail engagé” sur le plan judiciaire.
Une parole rare, un signal fort
Connue pour sa réserve médiatique, la ministre a voulu cette fois marquer un coup d’arrêt à ce qu’elle qualifie de “banalisation du mensonge”. Son message se veut à la fois personnel et symbolique : aucune femme, publique ou non, ne devrait voir sa vie privée transformée en champ de bataille.
Tchèques Bukasa
