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RDC/Goma : fin de la campagne Lucha de solidarité pour Beni, plus de 3000 USD, 928.550 FC et 1200 Francs rwandais récoltés

320 dollars et 928.550 francs congolais, 1200 francs rwandais pour la campagne physique et 2750 dollars pour la campagne en ligne, des biens dont des vêtements et des paires de souliers. Voilà les fonds récoltés à travers la campagne de solidarité pour Beni lancée par le mouvement citoyen « Lutte pour le Changement » ( LUCHA, section Goma), le 14 févier dernier.
Les résultats de cette campagne ont été rendus publics ce mardi 14 avril à Goma, par des animateurs de cette structure au cours d’une conférence de presse.
Ces jeunes pro démocratie ont indiqué que, comme la fin de ladite campagne tombe au même moment que la pandémie du covid-19 qui sévit dans le monde en général et au Nord-Kivu en particulier avec des mesures de confinement, la distribution de ces biens est programmée pour le 16 avril prochain dans les sites de cantonnement des victimes des massacres à Beni, Oicha, Kasindi et dans des maisons d’accueil et orphelinats à Butembo.
« Au total, nous avons pu mobiliser 320 dollars,928.550 FC et 1200 FC rwandais pour la campagne phsyique. Les contributions en ligne ont été à la hauteur de 275 dollars après déduction de toutes les charges alliées aux formalités de retrait à la plate-forme nichi. Plusieurs marchands et personnes de bonne volonté ont apporté des habits, des souliers allant jusqu’à 850 pièces d’habits,134 paires de soulier, 4 sacs à main, 6 pagnes et 3 ballons de football », a révélé Claude Kinyunyi.
Rappelons que le gouvernement provincial avait aussi initié une activité de ce genre à la fin du mois de février, par un concert caritatif agrémenté par l’artiste musicien Werrason Noel Ngiama Makanda. Plus de 75 mille dollars avaient été récoltés dans cette activité culturelle avec aussi des souscriptions de certaines personnalités de la province. Jusque-là, cette cagnotte n’a jamais été acheminée aux destinataires, c’est-à-dire, les victimes de l’insécurité à Beni, Rutshuru et Masisi.
Selon une source proche de l’autorité provinciale, c’est la pandémie du covid-19 qui est venue perturber l’opération mais aussi certaines personnes n’ont pas encore donné l’argent pour lequel ils avaient souscrit. Toutefois, a-t-elle précisé, l’argent en cash récolté lors de ce concert est bel et bien gardé à Equity Bank.
Dalmond Ndungo/CONGOPROFOND.NET
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Ouganda-RDC : Muhoozi aligne Kampala derrière Tshisekedi

Le chef des forces armées ougandaises, le général Muhoozi Kainerugaba, a pris une position remarquablement directe sur l’avenir politique de la République démocratique du Congo (RDC). Dans une série de tweets percutants publiés vendredi, il a déclaré que l’ancien président Joseph Kabila ne devait en aucun cas revenir au pouvoir, tout en exprimant un soutien clair au président Félix Tshisekedi.
« Je ne laisserai pas Joseph Kabila redevenir président de la RDC ! Oubliez cette idée », a tweeté le général Muhoozi. Il a critiqué Kabila pour avoir permis aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe rebelle d’origine ougandaise, de s’installer dans l’est du Congo pendant près de deux décennies. « Kabila a laissé les ADF prospérer dans l’est de la RDC pendant 17 ans. Il ne nous a jamais autorisés à agir contre eux. Son Excellence Tshisekedi est bien meilleur à cet égard », a-t-il ajouté, avant de conclure : « Mon grand frère, Son Excellence Félix Tshisekedi, est le président de la RDC, et je le soutiendrai autant que possible. »
Ces déclarations sont intervenues à un moment clé, quelques heures après la signature, à Washington, d’une Déclaration de principes pour la paix entre le Rwanda et la RDC, sous l’égide des États-Unis et en présence du secrétaire d’État Marco Rubio. Cet accord engage les deux pays à respecter leur souveraineté respective, à promouvoir l’intégration régionale et à démanteler les groupes armés opérant le long de leurs frontières communes.
Les relations Ouganda-RDC : un enjeu économique majeur
Les liens entre l’Ouganda et la RDC se sont considérablement renforcés au cours de la dernière décennie. Selon la Banque de l’Ouganda, la RDC est désormais la deuxième destination des exportations ougandaises, après le Kenya. En 2023, les exportations officielles vers la RDC ont dépassé 500 millions de dollars, auxquelles s’ajoutent environ 200 millions de dollars via le commerce transfrontalier informel. Les principaux produits exportés incluent le ciment, l’acier, les denrées alimentaires et les produits pétroliers.
L’intégration de la RDC dans la Communauté est-africaine (EAC) en 2022 a encore accéléré ces échanges, soutenue par des investissements dans les infrastructures, comme le poste frontalier de Mpondwe et les routes reliant l’Ouganda aux villes de l’est congolais. Maintenir la paix et renforcer les relations avec Kinshasa est donc crucial pour la croissance économique de l’Ouganda.
Une coopération sécuritaire renforcée sous Tshisekedi
Contrairement à l’administration de Kabila, qui bloquait les initiatives ougandaises sous prétexte de souveraineté, Tshisekedi a permis une coopération militaire accrue. L’opération conjointe « Shujaa », lancée par l’Ouganda et les forces congolaises, vise à neutraliser les ADF dans l’est du Congo. Par ailleurs, des rapports de l’ONU et des services de renseignement congolais accusent des réseaux proches de Kabila de soutenir des groupes armés comme le M23 et l’Alliance Fleuve Congo (AFC), qui déstabilisent l’est du pays et menacent les corridors commerciaux ougandais.
Tshisekedi a lui-même accusé Kabila d’être le « véritable leader » de l’AFC, qui s’est alliée au M23 pour combattre son gouvernement. Lors d’une récente visite à Goma, ville contrôlée par l’AFC/M23, Kabila a déclaré s’y sentir « plus en sécurité » qu’ailleurs en RDC, laissant entendre des liens étroits avec ces mouvements rebelles.
Les risques d’un retour de Kabila
Un retour de Kabila au pouvoir pourrait raviver l’insécurité le long des frontières ougandaises, compromettre le commerce et annuler les progrès sécuritaires obtenus. En dénonçant publiquement Kabila et en soutenant Tshisekedi, Muhoozi aligne l’Ouganda sur un agenda de stabilité régionale, alors que les voisins du Congo et les acteurs internationaux, notamment les États-Unis, œuvrent pour des accords de paix durables. Ses propos rassurent également Kinshasa de la loyauté de l’Ouganda, dans un contexte où des intérêts régionaux concurrents menacent les alliances.
Un marché stratégique pour l’Ouganda
Au-delà de la sécurité, l’est du Congo représente un marché inexploité pour les produits ougandais, avec des opportunités d’investissement dans l’agriculture, l’énergie, la construction et la logistique. Soutenir Tshisekedi permet à l’Ouganda de sécuriser ces intérêts économiques et de renforcer son rôle dans l’intégration régionale.
Les tweets de Muhoozi, bien que d’une franchise inhabituelle pour un haut responsable militaire, traduisent une stratégie calculée : l’avenir de l’Ouganda passe par un partenariat renforcé avec un leadership légitime et stable en RDC. Ils envoient un message clair : Kampala soutient les alliés de la stabilité, de la coopération économique et des efforts de paix internationaux, tout en se distanciant des acteurs accusés d’alimenter les conflits dans l’une des régions les plus riches mais les plus instables d’Afrique.
Alors que la RDC se prépare à sa prochaine transition politique, la bataille pour son futur leadership aura des répercussions majeures, non seulement pour les Congolais, mais aussi pour toute l’Afrique de l’Est.
FNK