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RDC/Goma : en grève, les agents de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu réclament 108 mois litigieux
Les agents et cadres administratifs de l’assemblée provinciale du Nord-Kivu ont entamé la grève ce lundi 01 avril à Goma. Ils
revendiquent 108 mois qui équivalent aux frais retenus de leurs salaires depuis 2009. Ils disent ne plus travailler jusqu’à la paie de ces frais, car actuellement ils traversent des situations financières difficiles ne les permettant pas de subvenir à leurs besoins.
C’est un service minimum qui s’observe au niveau du bureau administratif de l’assemblée provincial du Nord-Kivu depuis le matin du lundi 01 avril. Quand on s’approche au grand portail de l’enclos où loge ce bureau, trois grandes affiches y sont placardées avec comme mentions, « Lundi 01 avril 2019, Déclenchement de la GRÉVE des agents et cadres de l’administration de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, Papa Rais, votre intervention(Le soldat d’abord) » » Assemblée
provinciale Nord-Kivu 108 mois, Alerte APNK :Mbongo Ebima !! » » Nous avons des enfants à nourrir et à scolariser », peut-on lire.
Ce que confirme un agent administratif de cet organe délibérant du Nord-Kivu qui est lui aussi en grève : «Nous étions en assemblée générale le 16 mars 2019. Au cours de cette assemblée, les agents avaient décrié leur situation financière traversée pendant un certain temps et qui était devenue intenable.
Les agents ont ainsi décidé de saisir les autorités par apport à cette question qui est devenue de plus en plus insupportable avec des conséquences néfastes sur les ménages de nos collègues dont les autres ne savent plus payer les frais de loyer et de scolarité des enfants alors que deux parmi ces agents, leurs femmes viennent de quitter le foyer. Cette situation remonte d’ailleurs du mois d’avril 2009 où nous avons commencé à percevoir un montant qui ne représentait plus réellement ce qui était prévu par le budget national et provincial. C’est ainsi que vous voyez sur ces affiches des grévistes, on écrit 108 mois impayés, mais c’est 108 mois litigieux, ce n’est pas à dire que nous ne percevions rien, mais les agents percevaient à hauteur de 28 à 30% de ce qui est normalement budgétisé.
Voilà ce qui a poussé à saisir l’autorité par les sit-in de trois jours soit du Lundi au jeudi dernier et comme pour servir de sorte de sorte de préavis de grève. Nous avons évalué ces activités et nous avons jugé rédiger un mémorandum adressé à l’exécutif provincial qui depuis un certain temps ne s’acquitte pas aussi des subventions à l’assemblée provinciale qui sont parmi nos revendications. Ce qui bloque même actuellement le fonctionnement de l’assemblée provinciale, car ces subventions aidaient, tant soit peu, à couvrir certaines dépenses dont le comblement des primes des agents et le paiement du loyer de salle des plénières se trouvant dans l’immeuble de la BDGL(Banque de Développement des Etats des Grands Lacs) et le bâtiment Fleur DÉLICE qui abrite le les différents bureaux de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu », a confié Jean Fiston KAMATE-WA-KAMATE, l’un des grévistes et représentant à l’assemblée provinciale du Nord-Kivu du réseau congolais des parlements de la RDC.
Pendant ce temps, c’est seulement quelques services qui sont fonctionnels à l’assemblée provinciale du Nord-Kivu. « Il y a un
service minimum et comme nous sommes en train de revendiquer des problèmes touchant les finances, il y a donc les services de budget et finance de cet organe qui sont opérationnelles par contre, le comité syndical et du réseau congolais du personnel des parlements de la RDC sont à la disposition de l’employeur pour des éventuelles négociations allant dans le sens de la reprise du travail. Nous allons poursuivre ce mouvement de grève jusqu’ce que ce comité lève l’option car ce sont les agents qui en ont décidé ainsi… », a-t-il ajouté.
Le rapporteur de l’assemblée provinciale, l’honorable Sylvestre Nkuba Kahombo
Contacté à ce sujet par CONGOPROFOND.NET, le rapporteur à l’assemblée provinciale du Nord-Kivu reconnaît ce mouvement de grève et abonde presque dans le même sens que les agents : « L’argent que Kinshasa nous rétrocède arrive déjà amputé parce qu’en 2009 notre enveloppe a été amputée de plus au moins 100 millions de francs congolais et cela est devenue une
habitude chaque année. La rétrocession donc qui nous arrive de Kinshasa est capable de nous payer que les 54% de ce que nous devrions toucher. Ce qui veut dire que chaque mois, il y a 44 % de manque à gagner et quand on totalise ces mois, ça donne 108 mois. Voilà pourquoi ces agents sont en grève. Mais aussi, le gouvernement provincial ne nous subventionne plus depuis le mois d’octobre 2018. Alors les agents disent nous sommes à la fin de la mandature, qu’allons-nous faire ? Par ailleurs, au niveau de notre bureau nous avons d’abord pris une partie de cet argent que nous avons versé dans la dette publique. Certains de nos agents sont déjà à Kinshasa pour essayer de faire passer le document afin d’être validé par le ministère des finances pour qu’il reconnaisse que le gouvernement congolais doit à l’assemblée du Nord-Kivu une somme d’argent. Ce travail est en cours là-bas », a réagi l’Honorable Sylvestre NKUBA KAHOMBO.
Si cette situation difficile que traverse cette assemblée perdure, ce député provincial et membre du bureau, craint que les nouveaux députés qui seront installés incessamment éprouvent beaucoup des difficultés pour fonctionner surtout que le bâtiment servant du bureau de l’assemblée et des salles de la plénière ne les appartiennent pas.
Dalmond Ndungo/CONGOPROFOND.NET
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Horreur à Goma : assassinat de l’artiste révolutionnaire Idengo en pleine journée
L’artiste musicien révolutionnaire du Nord-Kivu (RD Congo), Delcat Idengo, a été tué par balle, ce jeudi 13 février 2025, dans la ville de Goma, en pleine journée.
D’après plusieurs sources concordantes, cet artiste âgé d’au moins 27 ans a été assassiné par des bandits armés jusqu’à présent non autrement identifiés, à Kilijiwe, zone trouble, au nord de la ville volcanique de Goma.
Il y a peu, le natif de Beni a réussi à s’évader de la prison centrale Munzenze de Goma où il était détenu, lors de l’occupation de la capitale provinciale du Nord-Kivu, par le M23/AFC.
De son vivant, Delcat Idengo s’est démarqué, dans son parcours musical, par des chansons qui interpellent le Gouvernement congolais, dans ce qu’il qualifiait de « mégestion ». Comme conséquence, il a été mainte fois arrêté par les services de l’ordre.
Pour la mémoire, à Beni, Idengo il avait également critiqué l’état de siège. Il avait été arrêté et traduit en justice. Condamné à 10 ans de prison, et envoyé à la prison Munzenze à Goma. Lors de la campagne électorale en décembre 2023, au cours d’un meeting de Félix Tshisekedi, le public avait réclamé la libération de Idengo. Ce qui fut fait quelques jours après.
D’abord libéré, l’artiste est revenu une fois de plus à Beni où il avait enchaîné avec des activités de mobilisation contre le pouvoir qu’il reprochait de ne rien faire pour mettre fin à l’insécurité à Beni et dans l’est du pays. C’est ainsi qu’en 2024, lors d’une manifestation contre la Monusco à Beni, il a été arrêté de nouveau et déféré devant la justice militaire. Sans condamnation, il avait été jeté d’abord à la prison Kangbayi à Beni avant d’être transféré une fois de plus à Goma à la prison Munzenze.
Cedrick Sadiki Mbala/CONGOPROFOND.NET
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