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RDC: Félix Tshisekedi est-il bloqué pour ses futures nominations ? ( Tribune de JC Mukanya Cibumba, Analyste Indépendant

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Les tractations politiques en cours  pour la nomination de nouveaux animateurs des institutions de la République, sous le mandat de l’actuel Chef de l’Etat, suscitent un vif intérêt auprès de différentes parties prenantes. Face aux  ambitions politiques des forces en présence, et considérant les spécificités socio-culturelles congolaises, cette mise en place constitue un exercice lourd des conséquences, et une opportunité de mesurer la volonté du nouveau leadership politique, à donner l’impulsion pour l’avènement  d’une nouvelle ère de changement au profit du peuple congolais.

En effet, il convient de relever qu’entre les engagements pris devant la nation pour l’instauration d’un nouveau style de gouvernance de l’Etat d’une part, et les ambitions et surenchères politiques d’autre part, le Chef de l’Etat s’exposera bientôt aux critiques de l’opinion nationale et internationale, sur sa réelle capacité à traduire en acte sa vision managériale, et ce, à partir de la qualité des personnes, appelées à l’accompagner sous son mandat à différents niveaux de responsabilités.

 

Vision managériale

 A titre de rappel, le nouveau Chef de l’Etat rêve d’un Congo fort, digne et prospère. Pour y parvenir, la mise à  contribution des efforts des uns et des autres s’avère utile. Dans son discours d’investiture du 24 janvier 2019, le Président de la République a présenté quelques grandes lignes de sa vision managériale.  En effet, il a réaffirmé: « Nous voulons construire un Congo fort dans sa diversité culturelle et son attachement à la mère patrie. Un Congo tourné vers son développement dans la paix et la sécurité.

Un Congo pour tous dans lequel chacun mérite sa place ». Il a en outre souligné : « Le Gouvernement que nous allons nommer prochainement et qui sera investi par le parlement va décliner son action politique sur plusieurs priorités notamment la lutte efficace et déterminée contre la corruption et les anti-valeurs notamment l’impunité, la mauvaise gouvernance, le tribalisme et autres ». Cette vision se veut  à la fois ambitieuse et déterministe. Cependant, sa matérialisation nécessite la mobilisation en temps réel des ressources humaines de qualité pour en garantir le succès.

Questions d’actualité

 Parmi les questions brûlantes de l’heure, figurent notamment la gestion des ambitions et le partage des responsabilités entre la majorité parlementaire, la famille politique et alliés du Chef de l’Etat, les personnalités indépendantes, quelques candidats malheureux à l’élection présidentielle du 30 décembre 2018, les membres de la société civile, la diaspora congolaise, sans oublier quelques sociétaires de la coalition électorale Lamuka, prêts à travailler avec l’actuel Chef de l’Etat.

 

Comment va procéder le Président de la République pour sélectionner ses proches collaborateurs et autres animateurs face à une forte demande exprimée par les différentes catégories susvisées ?  Va-t-il rompre avec les mécanismes de nomination tant décriés dans le passé ? Comment va-t-il se comporter, face aux calculs politiciens de quelques membres du gouvernement démissionnaire Tshibala, bien qu’élus récemment députés nationaux, ont refusé délibérément de siéger à l’Assemblée Nationale, espérant d’être repositionnés dans les nouvelles institutions à mettre en place, mais dont l’image ne fait pas bonne presse de surcroit ?

Quelle sera son attitude envers des candidats influents de la majorité parlementaire dont les  profils ne correspondent pas à sa vision managériale ? Comment concilier l’engagement pris devant la nation pour l’instauration de la bonne gouvernance et les ambitions individuelles et égoïstes de différentes tendances ? En d’autres termes, quel devrait être le mécanisme à mettre en place pour gérer les différentes ambitions face aux offres très limitées des postes à pourvoir, tout en garantissant la réussite de son quinquennat ? Voilà autant des défis auxquels le Président de la République serait confronté quant au partage des responsabilités sous son leadership.

 

Avis personnels

Fort des leçons tirées de l’expérience professionnelle acquise dans la gouvernance du secteur public tant en RDC qu’à l’International, je m’en vais dans les lignes qui suivent, épingler quelques pistes de solutions quant au choix des dirigeants et collaborateurs par le nouveau leadership politique congolais.

Cette démarche vise, in fine, une gestion prudentielle par le Chef de l’Etat et ses services compétents, des ambitions, prétentions et surenchères politiques de différents candidats et regroupements politiques.

 1. Candidat Premier Ministre

Il est évident que le futur premier ministre sera issu de la majorité parlementaire après consultation de celle-ci. Pour ce faire, devrait-elle proposer un candidat unique au Chef de l’Etat avec la bénédiction de son autorité morale, en l’occurrence le Président honoraire Joseph Kabila ? Quelle devrait être l’attitude du Chef de l’Etat face à ce type de proposition ? Quelle serait sa réaction si le candidat présenté  par la majorité  parlementaire n’a pas un profil qui répond adéquatement aux valeurs qu’il prône, ainsi qu’à sa vision managériale ?

 

Pour ma part, je suggère que la majorité parlementaire présente une liste d’au plus 5 candidats au Chef de l’Etat pour que ce dernier puisse nommer, en toute responsabilité, le candidat de son choix qui aurait rencontré les critères préalablement établis, car ce dernier travaillera en fonction de la vision du Chef de l’Etat. En effet, le consentement du Chef de l’Etat est très requis quant au choix définitif du candidat premier ministre qui sera présenté par la majorité parlementaire.

Il ne s’agit donc pas d’un choix dicté ou d’autorité de la part de ladite majorité. Du reste, les modalités qui avaient conduit à la nomination du Premier Ministre démissionnaire, Monsieur Bruno Tshibala, réconfortent ma suggestion. Pour rappel, le Président sortant avait exigé au Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement, RASSOP en sigle, une liste des candidats potentiels en vue de la nomination du Premier Ministre issu de ce regroupement politique.

Nonobstant les tergiversations et les interprétations des uns et des autres, le Président sortant avait fini par nommer un premier ministre de son choix sur base de la liste des candidats proposés par une frange de l’Opposition (Aile Joseph Olenghankoy et alliés).

Dans le même ordre d’idées, je suis d’avis que l’actuel Chef de l’Etat ne devrait pas se faire imposer un candidat unique comme Premier Ministre. A l’instar de son prédécesseur,  il devrait user de son pouvoir discrétionnaire, pour choisir un candidat de son choix à partir de la liste des candidats que lui aura présentée l’actuelle majorité parlementaire.

De plus, le futur premier ministre devrait être : un leader et patriote proactif, agile, inspirant, transformateur, fédérateur, intègre, outillé dans la compréhension et le relèvement des défis de développement du pays, crédible, loyal, équipé des compétences techniques en matière de gestion publique et des enjeux internationaux, incarnant les valeurs du changement et capable de mener à bien celui-ci.

 

 2. Candidats Ministres

 Il est vrai que le partage des responsabilités ministérielles devrait se faire selon les poids de différentes forces, tendances politiques et culturelles en présence, sans oublier les alliances et autres arrangements politiques. Toutefois, le Chef de l’Etat pourrait nommer des candidats indépendants qui répondent adéquatement aux exigences de certains postes. En effet,  il ne suffit pas d’être de telle ou telle autre obédience politique pour être nommé, coûte que coûte, à de hautes fonctions d’Etat.

Il serait rationnel d’examiner les dossiers individuels de tous les candidats pour s’assurer que les personnes proposées  par les différents états-majors politiques, disposent des profils acceptables avant d’être nommés. Ensuite, les services de sécurité devraient procéder à la vérification rigoureuse des références professionnelles et des antécédents judiciaires, pour finalement établir la liste des candidats potentiels à l’attention du Chef de l’Etat.

Ainsi,  pour des raisons de transparence, les groupes politiques concernés devraient être informés des critères préétablis pour les postes convoités, ce qui va permettre aux concernés d’aligner des candidats qui répondraient potentiellement au profil exigé. Si cette procédure est considérée et appliquée, beaucoup se disqualifieraient d’eux-mêmes, ce qui faciliterait la tâche de sélection.

 

Par ailleurs,  il est clair que le critère de représentativité nationale est constitutionnel. Néanmoins, ce critère peut être limité et devenir ipso facto, non pertinent dans l’hypothèse où l’on n’arriverait pas à identifier des compétences clés auprès de tel ou tel autre groupe cible ou origine. C’est pourquoi, la flexibilité privilégierait en amont des critères objectifs, plutôt que rechercher à tout prix le respect du fameux principe qui risquerait d’affecter négativement l’efficacité de l’action gouvernementale.

 

Dans l’optique de la responsabilisation des ministres, le Chef de l’Etat devrait instruire le futur Premier Ministre d’initier des lettres de mandats à remettre aux futurs ministres, lesquelles décriront les responsabilités attendues de ces derniers. Ces lettres de mandats qui prendraient la forme de plans stratégiques ministériels, indiqueraient les résultats ministériels attendus et les indicateurs de rendement, pour mesurer les efforts de chaque ministre dans la réalisation du programme gouvernemental.

C’est ici l’occasion de mettre l’emphase sur l’instauration de la culture des sanctions positives et négatives à l’endroit des responsables ministériels, car ils sont aussi censés dorénavant être soumis à l’obligation des résultats, comme c’est le cas dans la plupart des pays modernes.

 

3. Collaborateurs proches du Chef de l’Etat

 Le Chef de l’Etat devrait être entouré, dans l’exercice de ses hautes fonctions, par des collaborateurs compétents, dignes de confiance et équipés des outils nécessaires, pour aider à la prise des décisions stratégiques éclairées et au suivi efficace des actions gouvernementales.

D’ailleurs, lors du dîner offert à l’équipe de la campagne Cash/Bandundu le 18 février 2019, le Président de la République a souligné : « Je suis et je serai pendant tout mon mandat le président de tous les Congolais…». Ce qui revient à dire que si une compétence est dénichée  en dehors de son camp politique par exemple, celle-ci peut être approchée pour contribuer aux efforts de construction d’un nouveau Congo.

A date, le Chef de l’Etat a opéré des choix judicieux pour la Direction de son Cabinet et la gestion du Conseil National de Sécurité. Il va de soi que cette logique devrait se poursuivre à l’ensemble des autres collèges composant son cabinet et autres services rattachés à la Présidence de la République.

 

4. Mandataires de l’Etat

 Concernant la gouvernance des sociétés d’Etat, établissements et services publics, le Chef de l’Etat et son futur Premier Ministre, devraient être plus rigoureux dans la sélection des candidats, car ces structures constituent des instruments de politique économique nationale.

Ainsi, pour éviter de répéter les erreurs du passé, il serait judicieux de confier, pour des raisons de crédibilité et de transparence,  la gestion de cet important dossier à une structure neutre et indépendante, qui aurait le mandat spécial de superviser le processus devant déboucher sur la sélection de meilleurs candidats.

En effet, cette structure aurait notamment les tâches de définir les critères de présélection des candidats selon les différents secteurs d’activités, et d’organiser les tests de sélection ad hoc.

Après la transmission de la liste restreinte des candidats retenus, les services de sécurité devraient procéder aux enquêtes d’intégrité pour permettre au Chef de l’Etat de nommer,  en dernier ressort, non seulement des candidats compétents, mais aussi ayant une bonne probité morale.

 

Toujours dans ce chapitre, il faudrait mentionner que la notion d’administrateur actif et non actif est mal comprise dans le contexte congolais. On est membre du conseil d’administration pour apporter une valeur ajoutée dans la définition de la politique générale, des orientations stratégiques de l’entreprise et la réalisation des objectifs organisationnels.

Force est de constater, sans aucune compétence dans le secteur d’activités de l’entreprise, l’on devient facilement administrateur. Comment peut-on nommer une personne qui n’a aucune connaissance dans le domaine minier comme membre du conseil d’administration au sein  d’une entreprise minière.

La même question peut être extrapolée à d’autres secteurs d’activités comme les transports, l’énergie, les hydrocarbures, les télécommunications, les assurances etc.

A quel rendement peut-on s’attendre avec un tel administrateur  nommé sans une connaissance préalable du secteur d’activités de l’entreprise?  L’inefficacité de plusieurs conseils d’administration est en partie expliquée par le manque des compétences requises des membres qui les composent.

 

Le futur Mandataire de l’Etat devrait comprendre qu’accepter un poste d’administrateur, c’est prendre l’engagement d’œuvrer au service de l’entreprise, sans compter son temps. La motivation ou l’intime conviction ne suffiront pas, en l’occurrence, pour se déterminer. Il faut procéder à un travail d’analyse approfondi, sur soi-même et sur l’entreprise.

Ce travail d’introspection doit permettre d’évaluer si on est prêt à assumer un tel poste, à en supporter les contraintes et à en endosser les responsabilités. Puis, il faut évaluer la latitude dont on disposera pour exercer ses fonctions d’administrateur de manière indépendante.

Plus les activités de l’entreprise sont complexes, plus son système de gouvernance est perfectible, plus la mobilisation devra être grande et la tâche importante. C’est seulement après avoir intégré l’ensemble de ces paramètres que l’on peut accepter ou refuser un mandat en pleine conscience.

 

Tout en appuyant le mode de gestion de type privé, chaque conseil d’administration devrait signer avec l’Etat-mandant, le contrat de performance, élaboré avec l’aide des services compétents de l’Etat, mais qui serait évalué par une structure indépendante, pour éviter tout conflit d’intérêt avec l’Etat-mandant. Ainsi, le futur candidat administrateur devrait être professionnel, loyal, indépendant et intègre.

 

 5. Nécessité d’un nouveau mode de désignation

Il est bien regrettable de constater que le critère d’appartenance à un parti politique constitue, bien souvent, l’élément dominant dans le choix ou la révocation  des ministres ou des chefs d’entreprises d’Etat, organismes et services publics,  et les cooptations ainsi pratiquées n’ont jamais rien apporté de positif au secteur public.

 

Face aux nombreuses et incessantes sollicitations auxquelles le Chef de l’Etat est confronté actuellement dans la gestion des ambitions et le partage des responsabilités, la définition claire des critères objectifs à n’importe quel poste de responsabilité, réduirait sensiblement les prétentions des candidats non qualifiés, quelles que soient leurs appartenances politiques, culturelles, sociales ou religieuses.

De plus,  le Chef de l’Etat devrait disposer d’une liste des candidats retenus sur une base méritoire, laquelle liste devrait être vérifiée, au cas par cas, par les services de sécurité pour des enquêtes d’intégrité approfondies.

Cette approche aurait l’avantage de garantir l’objectivité dans le processus de sélection des candidats, de rompre avec les anti-valeurs tant décriées dans le choix des collaborateurs et autres animateurs telles que le clientélisme, le favoritisme, la complaisance, le trafic d’influence, le tribalisme, mais aussi et surtout de nommer des candidats qualifiés dans la gestion des affaires de l’Etat, et de minimiser en conséquence, le taux d’insatisfaction des candidats non méritants, car ils  se seraient eux-mêmes disqualifiés dans le cadre d’une sélection rigoureuse et compétitive.

Grosso modo, les critères objectifs à prendre en compte pour déterminer le profil des candidats à sélectionner à tous les échelons sont les suivants:

  • Background éducationnel
  • Expérience professionnelle
  • Intégrité
  • Imputabilité

 

Point n’est besoin de rappeler que la RDC regorge des ressources humaines qui répondent parfaitement aux deux premiers critères, et manque cruellement ceux qui répondent aux deux derniers. En effet, c’est le manque d’intégrité et l’absence d’imputabilité qui constituent la cause des échecs de notre pays, pourtant,  pourvu de toutes sortes des potentialités par le Créateur. Seules les enquêtes de sécurité permettront de savoir qui est intègre et qui ne l’est pas, en dépit de meilleurs profils éducationnel et professionnel.

 

Tout bien considéré, je soutiens que le fait de subordonner les nominations  à des exigences rigoureuses et/ou à des évaluations de compétences formelles ou informelles, aboutirait à la constitution d’une équipe des collaborateurs proches, des ministres, des ambassadeurs, des mandataires de l’Etat plus professionnels, plus responsables et plus axés sur les résultats.

Si l’actuel Chef de l’Etat tient à instaurer un style de gouvernance efficace en RDC, le mode de sélection présenté dans cet article devrait être appliqué à l’ensemble de tous les services publics, un des piliers essentiels pour le développement de notre pays.

 

 CONGOPROFOND.NET

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Katanda : Quand le pacte de paix révèle son pouvoir mystique

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La localité de Katanda est le théâtre d’événements pour le moins insolites depuis la signature d’un pacte de paix et de vivre-ensemble historique entre les communautés Bena Muembia, Bena Kapuya et Bena Nshimba. Cet accord, fruit de longues négociations et de la médiation des grands chefs coutumiers de la région, visait à mettre un terme aux tensions et aux conflits intercommunautaires qui ont, par le passé, assombri la vie de ces populations.

Si le pacte a engendré une atmosphère d’harmonie et de fraternisation inédite, des incidents récents ont suscité l’étonnement et l’interprétation au sein de la communauté, certains y voyant la manifestation d’un pouvoir mystique inhérent à cet engagement solennel.

Les faits rapportés, bien que distincts, ont en commun leur caractère singulier et leur survenance dans la période consécutive à la signature du pacte de paix. Le premier incident concerne une femme de la communauté Bena Nshimba qui s’était rendue à Katabua, une localité voisine, dans le but de collecter du bois mort. Selon les témoignages recueillis sur place, alors qu’elle déterrait des maniocs dans un champ qui ne lui appartenait pas, elle a été victime de la morsure simultanée de trois serpents.

Le second incident, tout aussi étrange, s’est déroulé à Dipumba. Un jeune homme, dont l’appartenance communautaire n’a pas été officiellement précisée mais qui, selon certaines sources locales, serait lié à l’une des communautés autrefois en conflit, se serait accidentellement tiré dessus en manipulant une arme à feu. L’arme en question aurait été initialement apportée dans le but d’une attaque, vestige des anciennes animosités intercommunautaires.

Ces deux incidents, survenus dans un laps de temps relativement court après la signature du pacte de paix, sont perçus par une partie significative de la population locale comme étant plus que de simples coïncidences. Certains habitants y voient une manifestation tangible du pouvoir mystique qui sous-tend l’accord de paix et de vivre-ensemble, auquel ont participé les plus hauts dignitaires coutumiers de la région. L’interprétation dominante suggère que ces événements pourraient être des avertissements ou des conséquences liés au non-respect des termes tacites ou explicites du pacte, ou encore des manifestations de forces spirituelles veillant au maintien de la nouvelle harmonie.

Mike Tyson Mukendi / CONGOPROFOND.NET

 

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