À la Une
RDC : Fayulu exige que la lumière soit faite sur toutes les affaires tenebreuses des régimes Kabila et Tshisekedi

Dans une vidéo diffusée vendredi 21 février 2020 sur les réseaux sociaux par le service de communication de la coalition « Lamuka », le candidat malheureux à la présidentielle de 2018, Martin Fayulu Madidi exige que des enquêtes soient menées contre toutes les affaires des regimes Kabila et Félix Tshisekedi.
Le président de l’ECIDE a notamment cité le dossier Bukanga Lonzo qu’il qualifie de la plus grosse escroquerie d’Etat depuis la zaïrianisation.
Il a aussi parlé de l’affaire de 15 millions USD de décote sur la créance des sociétés pétrolières.
Enfin, il est revenu sur l’affaire de 200 millions de USD de la Gécamines et des contrats chinois.
« Au nom du peuple, j’exige que la lumière soit faite sur toutes les affaires ténébreuses notamment le dossier Bukanga Lonzo qui semble être la plus grosse escroquerie d’Etat depuis la zaïrianisation.
L’affaire de 15 millions USD de décote sur la créance des sociétés pétrolières qualifiée de retro-commission, l’affaire 200 millions USD issue d’un prêt contracté auprès d’un individu sous sanctions américaines, la gestion de 6 milliards USD du fameux contrat chinois, la gestion du projet hydroélectrique de Busanga dans la province de Lualaba particulièrement sur le prêt de 328 millions USD accordés au gouvernement de la RDC par le groupement d’entreprises chinoises et le rôle de l’entreprise privée Congo Management dans ledit projet », a dénoncé Martin Fayulu sur la dite vidéo.
En ce qui concerne le buget 2020 du gouvernement congolais adopté par le parlement, l’initiatieur de la « Dynamique pour la Vérité des Urnes » qualifie ce budget d’un gros mensonge et d’un deuxième crime contre l’avenir de la République Démocratique du Congo.
Le candidat de la coalition Lamuka à la presidentielle 2018 s’offusque de l’incapacité du gouvernement à mobiliser les recettes.
Le ténor Lamuka s’est dit très étonné de constater l’incapacité de mobilisation des recettes du gouvernement actuel alors que la RDC est une nation très riche regorgeant des richesses capables de faire d’elle, l’une des économies prospères de l’Afrique et pourquoi pas du monde.
« Comment est-ce possible que l’Etat congolais, avec toutes les ressources dont regorge le pays est incapable de générer 10 milliards des ressources à cause de la corruption et du pillage organisé. Nous avons tout ce qu’il faut pour être une économie productive, prospère créatrice des richesses et d’emplois, » a déclaré Martin Fayulu.
Pour lui, il n’y a aucun doute, cette incapacité à mobiliser les ressources provient du fait qu’un groupe de personnes se distingue dans la corruption et le pillage des ressources de l’Etat.
« Mais ce qui tue notre pays sur le plan de la gouvernance, c’est le cancer de la corruption et du pillage des deniers publiques », a regretté le président du parti Engagement pour la Citoyenneté et le Développement.
Face à ce qu’il qualifie de hautes trahisons commises par certains fils du pays contre leur propre pays, Martin Fayulu en appelle à la mobilisation de la population qu’il considére comme le dernier rempart pour mettre fin au règne de l’impunité et de la corruption.
» Seuls les Congolais sont capables de mettre fin au règne de l’incompétence, de l’insouciance, de la médiocrité, du gangstérisme et de la banalisation de la corruption que du pillage de l’argent du trésor public au sommet de l’Etat « , a-t-il conclu dans son message.
Notons que la publication du plan de trésorerie par le ministre des Finances réduisant de moitié le budget de l’État de 10 milliards de dollars américains voté par le parlement, a suscité des vives réactions de la part de l’opinion nationale et des acteurs politiques en particulier.
Bishop Mfundu/CONGOPROFOND.NET
À la Une
Ouganda-RDC : Muhoozi aligne Kampala derrière Tshisekedi

Le chef des forces armées ougandaises, le général Muhoozi Kainerugaba, a pris une position remarquablement directe sur l’avenir politique de la République démocratique du Congo (RDC). Dans une série de tweets percutants publiés vendredi, il a déclaré que l’ancien président Joseph Kabila ne devait en aucun cas revenir au pouvoir, tout en exprimant un soutien clair au président Félix Tshisekedi.
« Je ne laisserai pas Joseph Kabila redevenir président de la RDC ! Oubliez cette idée », a tweeté le général Muhoozi. Il a critiqué Kabila pour avoir permis aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe rebelle d’origine ougandaise, de s’installer dans l’est du Congo pendant près de deux décennies. « Kabila a laissé les ADF prospérer dans l’est de la RDC pendant 17 ans. Il ne nous a jamais autorisés à agir contre eux. Son Excellence Tshisekedi est bien meilleur à cet égard », a-t-il ajouté, avant de conclure : « Mon grand frère, Son Excellence Félix Tshisekedi, est le président de la RDC, et je le soutiendrai autant que possible. »
Ces déclarations sont intervenues à un moment clé, quelques heures après la signature, à Washington, d’une Déclaration de principes pour la paix entre le Rwanda et la RDC, sous l’égide des États-Unis et en présence du secrétaire d’État Marco Rubio. Cet accord engage les deux pays à respecter leur souveraineté respective, à promouvoir l’intégration régionale et à démanteler les groupes armés opérant le long de leurs frontières communes.
Les relations Ouganda-RDC : un enjeu économique majeur
Les liens entre l’Ouganda et la RDC se sont considérablement renforcés au cours de la dernière décennie. Selon la Banque de l’Ouganda, la RDC est désormais la deuxième destination des exportations ougandaises, après le Kenya. En 2023, les exportations officielles vers la RDC ont dépassé 500 millions de dollars, auxquelles s’ajoutent environ 200 millions de dollars via le commerce transfrontalier informel. Les principaux produits exportés incluent le ciment, l’acier, les denrées alimentaires et les produits pétroliers.
L’intégration de la RDC dans la Communauté est-africaine (EAC) en 2022 a encore accéléré ces échanges, soutenue par des investissements dans les infrastructures, comme le poste frontalier de Mpondwe et les routes reliant l’Ouganda aux villes de l’est congolais. Maintenir la paix et renforcer les relations avec Kinshasa est donc crucial pour la croissance économique de l’Ouganda.
Une coopération sécuritaire renforcée sous Tshisekedi
Contrairement à l’administration de Kabila, qui bloquait les initiatives ougandaises sous prétexte de souveraineté, Tshisekedi a permis une coopération militaire accrue. L’opération conjointe « Shujaa », lancée par l’Ouganda et les forces congolaises, vise à neutraliser les ADF dans l’est du Congo. Par ailleurs, des rapports de l’ONU et des services de renseignement congolais accusent des réseaux proches de Kabila de soutenir des groupes armés comme le M23 et l’Alliance Fleuve Congo (AFC), qui déstabilisent l’est du pays et menacent les corridors commerciaux ougandais.
Tshisekedi a lui-même accusé Kabila d’être le « véritable leader » de l’AFC, qui s’est alliée au M23 pour combattre son gouvernement. Lors d’une récente visite à Goma, ville contrôlée par l’AFC/M23, Kabila a déclaré s’y sentir « plus en sécurité » qu’ailleurs en RDC, laissant entendre des liens étroits avec ces mouvements rebelles.
Les risques d’un retour de Kabila
Un retour de Kabila au pouvoir pourrait raviver l’insécurité le long des frontières ougandaises, compromettre le commerce et annuler les progrès sécuritaires obtenus. En dénonçant publiquement Kabila et en soutenant Tshisekedi, Muhoozi aligne l’Ouganda sur un agenda de stabilité régionale, alors que les voisins du Congo et les acteurs internationaux, notamment les États-Unis, œuvrent pour des accords de paix durables. Ses propos rassurent également Kinshasa de la loyauté de l’Ouganda, dans un contexte où des intérêts régionaux concurrents menacent les alliances.
Un marché stratégique pour l’Ouganda
Au-delà de la sécurité, l’est du Congo représente un marché inexploité pour les produits ougandais, avec des opportunités d’investissement dans l’agriculture, l’énergie, la construction et la logistique. Soutenir Tshisekedi permet à l’Ouganda de sécuriser ces intérêts économiques et de renforcer son rôle dans l’intégration régionale.
Les tweets de Muhoozi, bien que d’une franchise inhabituelle pour un haut responsable militaire, traduisent une stratégie calculée : l’avenir de l’Ouganda passe par un partenariat renforcé avec un leadership légitime et stable en RDC. Ils envoient un message clair : Kampala soutient les alliés de la stabilité, de la coopération économique et des efforts de paix internationaux, tout en se distanciant des acteurs accusés d’alimenter les conflits dans l’une des régions les plus riches mais les plus instables d’Afrique.
Alors que la RDC se prépare à sa prochaine transition politique, la bataille pour son futur leadership aura des répercussions majeures, non seulement pour les Congolais, mais aussi pour toute l’Afrique de l’Est.
FNK