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RDC: Facebook lance la fonctionnalité de don de sang en partenariat avec le Centre national de transfusion sanguine
Facebook a annoncé mercredi 28 juillet le lancement de la fonctionnalité de don de sang, en partenariat avec le Centre national de transfusion sanguine (CNTS), un service du ministère de la Santé de la République démocratique du Congo.
Selon le Centre national de transfusion sanguine de la RDC, le niveau des dons volontaires de sang dans le pays a chuté de 20 % au cours de l’année écoulée, en raison de la pandémie de COVID-19 qui limite les déplacements de personnes. La fonctionnalité de dons de sang de Facebook vise donc à encourager les dons bénévoles de sang afin de contribuer à remédier à la grave pénurie de sang dans le pays.
Balkissa Idé Siddo, directrice des affaires publiques pour l’Afrique francophone chez Facebook explique : “le lancement de la fonctionnalité de don de sang fait partie de notre attachement à la RDC et s’inscrit dans la continuité de notre engagement. Nous sommes ravis d’ajouter la RDC à la liste des pays où nous apportons notre soutien avec la fonctionnalité de don de sang. En partenariat avec le Centre national de transfusion sanguine, nous souhaitons encourager le plus grand nombre de volontaires à donner leur sang, afin de garantir un approvisionnement sûr et fiable de cette ressource vitale, qui est essentielle pour relever certains des défis majeurs en matière de soins de santé auxquels les citoyens de la RDC sont confrontés.”
Dès lors, les congolais âgés de 18 à 65 ans peuvent s’inscrire sur Facebook pour recevoir des notifications sur les occasions de donner du sang à proximité, en allant sur ‘Dons de sang’ dans la section « À Propos » de leur profil ou en suivant le lien : facebook.com/donateblood.
Lorsque les centres de collecte de sang ont besoin de dons de sang, ils peuvent partager des messages informant les personnes à proximité qui se sont inscrites pour utiliser cette fonction.
“Les donneurs de sang bénévoles sont essentiels à un approvisionnement constant en sang, mais de nombreuses personnes ne savent pas quand, où et comment donner leur sang. Nous sommes heureux de travailler avec Facebook pour encourager les dons indispensables en cette période où de nombreux centres de don du sang ont des stocks extrêmement bas ”, a déclaré M. Jean Marie Bayongwa, responsable de la communication et du marketing au Centre national de transfusion sanguine de la RDC.
Facebook a d’abord lancé la fonctionnalité de don de sang en Inde en octobre 2017.
Depuis, plus de 100 millions de personnes dans le monde se sont inscrites pour recevoir des notifications sur les opportunités de donner du sang à proximité. La RDC est 14ème pays d’Afrique subsaharienne où Facebook a lancé cette initiative. Parmi les autres pays africains figurent : Tchad, Mali, Guinée, Rwanda, Afrique du Sud, Tanzanie, Namibie, Zimbabwe, Niger, Kenya, Sénégal, Côte d’Ivoire et Burkina Faso.
Petit Ben Bukasa/CONGOPROFOND.NET
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Guerre du M23/Rwanda : Des milliers de personnes fuient les combats en direction de Goma et au-delà
Les violents affrontements autour de la localité de Sake, dans l’est de la RDC, qui opposent l’armée congolaise, appuyée par ses alliés locaux, et le M23, soutenu par le Rwanda, poussent des milliers d’habitants de la région à fuir les combats. Si la plupart vont chercher refuge à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu situé à seulement une vingtaine de kilomètres de là, d’autres préfèrent aller au-delà et franchir la frontière avec le Rwanda. Reportage.
À Goma, en RDC, l’angoisse est palpable sur la route principale qui relie les quartiers de Ndosho et de Katindo. Des colonnes de déplacés circulent à pied, à moto ou en bus en direction du chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Désespérées, Alice et Kanyere racontent leur calvaire. « Il y a de nombreuses détonations et des avions qui bombardent là d’où nous venons. Il y a aussi beaucoup de militaires sur la route. Tout le monde s’enfuit ! », confie la première. « Beaucoup de bombes explosent et les balles sifflent. Nous avons dû quitter les huttes de notre camp, témoigne la seconde, dépitée, avant de poursuivre : je n’ai pas de famille à Goma. Il faut que le gouvernement termine la guerre ! »
Âgé d’une trentaine d’années, Haguma Banga marche, lui, avec un matelas sur la tête. Après avoir fui Sake, il est toujours sans nouvelle de sa famille. « Je ne sais pas où sont ma femme et mes cinq enfants. Ce serait un miracle de les retrouver », se désole-t-il.
A l’hôpital CBCA Ndosho, le personnel soignant s’active pour recevoir les blessés qui affluent également en masse, comme Mariam Kashindi, 22 ans, qui a quitté Sake en urgence après avoir reçu un éclat d’obus dans le bras. « Nous avions commencé à fuir, nous étions devant le marché de Mubambiro quand ma fille a été touchée par une bombe dont les éclats m’ont atteint, raconte-t-elle avant de poursuivre : nous fuyons le M23. J’ai trois enfants. L’un a été blessé, quant à l’autre, je ne sais pas où il est ».
« Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup »
Un peu plus loin, Neema Jeannette pleure allongée sur un lit. Elle a été touchée par une explosion alors qu’elle se trouvait avec un groupe d’amies. « Une bombe est tombée sur nous. Nous étions un groupe de femmes, plusieurs sont mortes sur le coup. Moi, je suis la seule survivante. Je remercie le CICR de m’avoir prise en charge à l’hôpital », sanglote-t-elle.
Cheffe de la sous-délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Nord-Kivu, Miriam Favier explique que l’établissement a été contraint d’activer ses quatre blocs opératoires en raison de l’afflux de blessés. « Depuis ce matin, plus de 70 patients sont déjà arrivés et ce n’est pas fini. C’est assez inquiétant », déplore-t-elle.
Si, à Goma, les autorités militaires comme la société civile appellent au calme, des écoles et plusieurs boutiques ont toutefois fermé leurs portes, tout comme l’Institut français, qui a décidé de suspendre temporairement ses activités. Les billets de tous les spectacles annulés seront intégralement remboursés, explique la structure dans un communiqué.
« Même ici, on vient d’entendre un obus tomber »
Anticipant une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, certains habitants ont, quant à eux, décidé de prendre les devants et sont passés au Rwanda voisin, où ils ont trouvé refuge dans la ville frontalière de Rubavu pour la plupart. « Mon mari habite ici, il m’a dit de le rejoindre pour fuir la panique qui s’empare de la ville de Goma », déclare ainsi Amina, une valise à la main et accompagnée de ses deux enfants.
Innocent, lui, a trouvé une chambre dans un hôtel. « Il y avait foule au niveau de la douane, c’était plein à craquer, rapporte-t-il. Alors, quand on a des enfants en bas âge, on ne va pas attendre la dernière minute pour partir, car on ne sait pas vraiment ce qu’il va se passer, on n’est pas sur la ligne de front. Même ici, on vient d’entendre un obus tomber, alors imaginez : quand on est à Goma, c’est comme si l’explosion avait lieu dans la parcelle d’à côté. Voilà pourquoi on a décidé de partir » poursuit celui-ci.
Comme beaucoup d’autres habitants du chef-lieu du Nord-Kivu, Innocent prévoit de rester à Rubavu, le temps de voir comment évolue la situation, avec l’espoir de pouvoir rentrer chez lui le plus rapidement possible.
RFI
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