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RDC: face-à-face Caucus des députés du Grand Katanga et Sylvestre Ilunga Ilunkamba

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Échange ce mercredi 21 août à Kinshasa entre le premier ministre et les députés du Caucus du Grand Katanga.
Au cour de cet entretien, les élus de cet espace réunissant le Haut-Katanga, le Haut-Lomami, le Tanganyika et le Lualaba ont présenté au patron de l’exécutif national les réels problèmes de ces provinces.

Dans une correspondance remise à Sylvestre Ilunga Ilunkamba, les élus ont évoqués 4 axes dont: le social, la politique, la sécurité et l’environnement.

D’après le député
national élu de Sakania, Serge NKONDE, Ies élus ont demandé au premier ministre de s’impliquer dans la situation qui prévaut dans le Tanganyika en ce qui concerne les difficultés de cohabitation entre les pygmées et les bantous.

Ils l’ont encouragé à lutter contre la corruption sous toutes ses formes en particulier au niveau des postes frontaliers, une pratique suicidaire qui ne permet pas à l’État de mobiliser les capitaux; de combattre la pollution de l’environnement( par exemple le cas de la rivière LUBEMBE de SAKANIA); de
renforcer la sécurité et la tranquillité publique dans ces provinces. Pour y arriver, un travail de fond doit être fait et des moyens nécessaires mis en jeu; de procéder à la permutation des effectifs de la police et l’armée ainsi qu’au renouvellement de leurs tenues, etc.

Les problèmes de la ville de KASUMBALESA ont été aussi évoqués, souligne NKONDE CHEMBO. Parmi lesquels : l’insécurité qui règne en maitre, le problème du courant, la réhabilitation de la route KASUMBALESA MOKAMBO et SAKANIA.

En réaction, Sylvestre Ilunga Ilunkamba a promis de mettre en avant-plan ces désidératas qui émanent de la population du Grand Katanga, tout en confirmant qu’il maîtrise bien le Grand Katanga étant donné qu’il est fils du coin.

C’est par un climat de sérénité que cette rencontre a pris fin.

Joseph Malaba Kasonga/ CONGOPROFOND.NET

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Valentin Yves Mudimbe s’en est allé, mais sa parole demeure : l’Afrique orpheline d’un géant de la pensée

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Ce jour, la République Démocratique du Congo, l’Afrique et le monde intellectuel viennent de perdre un monument. Valentin Yves Mudimbe, philosophe, écrivain et penseur hors pair, s’est éteint aux États-Unis, laissant derrière lui une œuvre aussi dense que subversive, une parole aussi lucide qu’indomptable.

Né en 1941 à Jadotville (actuelle Likasi), en RDC, Valentin Yves Mudimbe fut l’un des intellectuels africains les plus influents du XXᵉ et du XXIᵉ siècle. Professeur émérite à l’Université Duke, anthropologue, linguiste et romancier, il a marqué les sciences humaines par sa critique radicale des épistémologies coloniales et sa déconstruction des discours dominants sur l’Afrique.

Son œuvre majeure, The Invention of Africa (1988), reste un texte fondateur des études postcoloniales. Mudimbe y démontre comment l’Afrique a été « inventée » par le regard occidental, à travers des catégories de savoir qui ont nié ses propres logiques de pensée. Pour lui, « l’Afrique n’existe pas en dehors des représentations qui la constituent », une thèse qui a révolutionné la manière d’appréhender le continent.

Yves Mudimbe n’était pas seulement un théoricien : c’était un penseur du soupçon, toujours en éveil face aux illusions des idéologies, qu’elles soient coloniales, nationalistes ou néolibérales. Dans L’Odeur du père (1982), il explore les contradictions des élites africaines post-indépendances, dénonçant leur aliénation mimétique. Son roman Entre les eaux (1973) questionne la tension entre engagement politique et spiritualité.

Il a révélé sa propre trajectoire de prêtre jésuite devenu philosophe laïc. Ses travaux sur Foucault, Derrida et les structuralistes européens en font un passeur exceptionnel entre les traditions intellectuelles africaines et occidentales. Pourtant, il refusait toute étiquette : « Je ne suis ni un afrocentriste, ni un occidentaliste. Je suis un penseur de la fracture, de l’entre-deux », disait-il.

Aujourd’hui, alors que l’Afrique est confrontée à de nouveaux défis – néocolonialismes économiques, crises démocratiques, guerres d’influence –, la pensée de Mudimbe reste d’une brûlante actualité. Son questionnement sur « les conditions de production du savoir africain » invite à repenser l’université, la recherche et les médias du continent. Il laisse derrière lui des disciples à travers le monde. Des chercheurs qui continuent de déconstruire les récits hégémoniques.

« Mudimbe nous a appris à douter, à interroger nos propres certitudes ». La RDC en deuil mais l’Afrique en héritage, conclut le polymathe, cet autre géant de la pensée post-coloniale. Le Congo pleure l’un de ses plus grands fils, mais son héritage est impérissable. Dans un pays souvent meurtri par l’amnésie historique, Yves Mudimbe rappelait que « la mémoire est un acte de résistance ».

Alors que les hommages affluent du monde entier – de Paris à Johannesburg, de Dakar à New York –, une certitude s’impose : Yves Mudimbe est mort, mais sa parole, elle, ne mourra jamais. « Les mots ne sont pas innocents. Ils portent en eux la violence de l’histoire. » — Valentin Yves Mudimbe

TEDDY MFITU
Polymathe, chercheur et écrivain / Consultant senior cabinet CICPAR

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